Wednesday, August 17, 2011

La critique ou le cancanage? A vous de choisir


La lecture d’un article laudatif écrit par Monsieur Nancouma D Camara sur Ibrahim Boubacar Keita m’a inspiré cette reflexion. J’ai lu avec un intérêt certain la rhapsodie chantée, directement venue de l’Iliade et de l’Odyssée, par monsieur Nancouma D Camara. J’ai été séduit par son charisme et sa maîrise de la langue, chapeau bas!

Donc je ne serais pas loin de la vérité que de le catégoriser parmi les intellectuels maliens qui se plaisent à être les panégyristes du manque de courage, de patriotisme de certains hommes politiques. Au rebours, j’ai été moins charmé par son argumentaire qui tient plus du mépris et de “l’argutie politicarde” que de la volonté réelle de justifier un texte référendaire controversé et de défendre un homme et ses positions malicieuses. C’est tout de même regrettable que nos intellectuels continuent à sacrifier l’intérêt de la patrie au profit de leur fascination mystico-religieuse pour certains hommes politiques. Que monsieur Camara et consorts comprennent que quand les intellectuels refusent de s’associer avec le peuple pour bénir le ciel et mener le combat social, entrent en société avec les politiques et deviennent leurs laudateurs zélés, ils ne méritent plus l’appellation d’intellectuels honnêtes. Que le diantre emporte les intellectuels avec une conscience élevée qui dépeignent complaisamment les faits réels avec un certain cancanage doublé d’effet de rhétorique à la lisière du ridicule! Cette volonté de certains intellectuels à faire plaisir à certains hommes politiques idéalisés s’apparente à l’autodérision dont la thérapie se trouverait dans la résurgence du sentiment de patriotisme. Zoumana Sacko a inauguré une nouvelle ère de transparence politique en venant s’expliquer publiquement sur les faits qui lui étaient reprochés. Nous en attendons pareillement des autres. Vivement une plaidoirie pro domo de IBK quant à la raison de son approbation du projet référendaire , l’entrée de son parti au gouvernement, de sa bénédiction à la politique générale de Madame Cissé, et son silence obreptice, subreptice et cauteleux sur certains dossiers importants pendant les deux mandatures de Touré. Que El hadj Bourama brise le silence. Qui tacet consentit : qui garde le silence consent, disent les latins. “ Vous devriez bien abandonner vos ouailles quelques moments, pour venir converser dans un château où il n’y a pas une ouaille” disait Voltaire. Le peuple malien n’a ni besoin d’encensoir ni de lyre. Mais il veut entendre le langage de la vérité et la pratique de la transparence à défaut desquels il utilisera l’anathème. Ce n’est pas que nous n’aimons pas IBK, mais nous aimons le Mali davantage. “ Plus l’offenseur est cher, plus grande est l’offense”, Corneille, le Cid. La flatterie faisant des amis, IBK en viendrait à jouer à effeuiller la marguérite en posant la question de savoir si ses ouailles l’aiment un peu, beaucoup, passionneément, à la folie ou hypocritement. D’ici là, le peuple malien veut que IBK, excellent aède homérique, vienne s’expliquer pour lui donner une claire idée de son “kankélétiguiya”, de la preuve de son courage politique, de sa probité, de sa connivence d’avec le régime en place, de son serment d’allégeance tacite d’avec ATT, de sa vision pour le Mali, de se livrer à l’exercice de transparence que nous appelons à cor et a cri. Le peuple malien veut que le discours de ce fin tribun réponde à ses angoisses existentielles, à ses doutes quant à l’avenir immédiat d’un Mali en désespérance. Saura-t-il nous prouver s’il est le tribun populus (du peuple) ou le tribunus celerum au service d’ATT ? J’ai utilisé ces mots à dessein espérant que IBK lira ces lignes. ‘Les grands plaisirs, dans tous les arts, ne sont que pour les connaisseurs.’ dit-on, et IBK est assurément un connaisseur. Nous attendons sa réaction.



Point n’est besoin d’être devin ou pythonisse pour subodorer des états d’âmes et des réactions qui naissent de situations inacceptables. Que Mr Camara sache ceci: “ Ce qu’on dit est la vérité mais ne saurait ressembler à la vérité: A BE FO TIAN DO N’KA ANI TIAN BONIBE NIOGOFE, O TE TIAN NIE” . En clair, on peut avoir raison mais on ne saurait paraître avoir raison. Monsieur Camara, homme de lige et tous les autres avocats du diable paraissent avoir raison. Qu’on veuille bien me comprendre , loin de moi l’idée dire de que IBK est un diable mais je fais allusion au sens politico-religieux de l’expression. Pour que IBK aspire à nos yeux à la saintété politique, nous attendons que les clercs spécialistes en procès de canonisation fassent honnêtement le distingo entre les qualités de l’homme et ses positions nébuleuses et pusillanimes. Les gouvernants actuels en collusion avec certains politiques veulent prendre le Mali en otage en créant le chaos. Leurs laudateurs et obligés veulent amuser la galérie en nous tenant des discours spécieux , en trompe - l’oeil. La fin justifie les moyens, n’est ce pas? Ce papier qui est le mien s’inscrit avec véhemence en faux contre cette plaidoirie de mauvais aloi de monsieur Camara. Son injuste “colère d’Achille” ne saurait m’émouvoir car l’amour candide et sincère du Mali qui m’anime constitue la plus sûre des carapaces. Le Mali est aujourd’hui à la croisée des chemins. Le peuple se rebelle majoritairement contre un texte référendaire dont l’opportunité et la prioritisation posent problème, les gouvernants s’obstinent à nous faire subir la loi du mensonge triomphant. Comme ils ne peuvent plus mettre la muselière à nos “ gueules” , on nous envoie des théoriciens de l’absurde qui maîtrisent à ravir l’art du bluff, de l’esbrouffe, de l’embrouillement, des formules pompeuses et ampoulées, pour nous embobiner. “ Allah Akbar” !

Il est une certitude, nos turbulences à l’égard des tenants du pouvoir et de leurs affidés ne sauraient tomber dans la vanité. Nous serons à la marche démocratique du Mali ce que les Montesquieu, Voltaire, Didérot, Rousseau, Morelly , Condorcet…. ont été à la révolution française. Si la philosophie des lumières au 18eme siècle, toute nuance faite, a eu raison de l’ancien système et de la monarchie absolue, il n’y a aucune raison de désespérer de la chute de “la monarchie constitutionnelle” qu’on s’ingénie à nous imposer au Mali au 21 ème siècle.

L’histoire de notre pays retiendra un jour que dans l’aventure démocratique du Mali, nous avons fait preuve de courage en bataillant pour la vérité et la transparence et que certaines personnes ont joué la carte de la vassalité en se refusant à dire la vérité aux politiques. Ce faisant certains politiques et députés ont accordé leur onction pateline à ATT pour nous léguer une véritable “ monarchie constitutionnelle”. Qu’il est dur de faire entendre la voix de la raison à ceux là que nous voudrions aider dans la réalisation d’un Mali de paix, de justice et d’égalité ! Puisse Allah le tout puissant fasse en ce mois béni du Ramadan qu’ils refléchissent sur la portée et la profondeur de ces mots de Jean Jaurès: “Les progrès de l’humanité se mesurent aux concessions que la folie des sages fait à la sagesse des fous.”. Comme le fou de la Jean de la Fontaine, nous avons vendu la sagesse et les tenants du pouvoir ne l’auraient pas achetée.
August 13, 2011

Fatogoma Mohamed ouattara

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Friday, August 5, 2011

Les députés maliens: traîtres, fourbes et patriotes








En dépit des jugements justes, raisonnés de nos autorités intellectuelles qui, du haut de leur cathèdre ont démontré la vacuité de l’aventure, en dépit des protestations vigoureuses, véhémentes et impétueuses, des mises en garde collectives des vrais patriotes, des cris de coeur des fous de la Fontaine, vendeurs de sagesse, quant à l’inopportunité d’une réforme constitutionnelle, les députés maliens ont donné un véritable coup de jarnac au peuple en votant majoritairement pour le projet référendaire cher à sa Majesté Amadou Toumani Touré. Nous nous étions mis à rêver que le bon sens, la pondération prévaleraient et que la sagesse, le courage, le patriotisme habiteraient nos chers élus parlementaires. Piteusement, ces valeurs se sont éloigné d’eux. “Nos honorables députés”, souvenez vous de ce que Molière disait dans “Les fourberies de Scapin” : “Vous vous êtes accordés, Scapin, vous et mon fils, pour me fourber….Ma foi, monsieur, si Scapin vous fourbe, je m’en lave les mains”. Après leur vote, si ATT, le Lionel Messi au bord du fleuve djoliba avec ses dribles épatants, décidaient de remettre les charges qui pèsent sur eux à la vraie justice, avant de s’en aller? N’oublions pas qu’ATT aura pendant ses deux mandatures gouverné par la corruption. Il a entre ses mains un épouvantail qui effraie sinistrement ses obligés de fripons et de friponnes. Auront -ils encore le cynisme de revenir avec d’autres promesses fallacieuses tenter de tromper nos trompeuses naïveté de dindon de la Farce? Au peuple malien de fourber à son tour ceux là qui comme Judas, l’auraient trahi de la manière la plus inattendue et la plus cruelle. Qu’est advenu du courage de ces francs -fanfarons de la vertu, de démocrates, du “Kankélétiguiya” de tous ceux là qui montaient sur les toits pour nous tympaniser avec leurs discours de Don Quichottisme? En lieu et place du courage politique devant ce dossier important, ceux à qui les maliens avaient des raisons légitimes de faire confiance ont offert leurs allégeances souterraines et subreptices. Les Ibrahim Boubacar keita, Moutaga Tall, Konimba Sidibé ont laisse encore passer une autre chance historique. Nous attendons leurs explications.

Dans ce Mali que nous aimons le temps est venu de se dire des vérités. Les querelles dans une société trouvent leur explication dans la volonté des hommes de se dire des vérités. Le sage Terence ne disait- il pas que la vérité engendre la haine et les inimitiés? La franchise fait des ennemis, la flatterie des amis. Tel Alceste de Molière dans le Misanthrope nous nous sommes faits des ennemis. Nous nous sommes fait insulter. Aucune façon de souffrir ne saurait préoccuper un homme convaincu de son idéal. Notre idéal, c’est un Mali juste, bref un pays de Cocagne où il fait bon vivre. Nous entendons parler le langage de la vérité à toutes épreuves. Si nous avions nos mains remplies de vérités sur les manigances des gouvernants, nous les ouvrirons bien volontiers. En assenant nos vérités, nos Néron au bord du fleuve djoliba ne sauront nous infliger le tragique sort de Sénèque. C’est l’intérêt supérieur du Mali qui nous intéresse. “Ce n’est pas que j’aimasse moins César, j’aimais Rome davantage” disait Brutus.

De bonne heure, nous savions être en face d’un traquenard d’Ulysse. A y refléchir de très près, nous nous posons légitimement ces questions: Pourquoi maintenant et pas avant? Le délai constitutionnel échu? Voter avec quel fichier? Ravec, Race ou un nouveau fichier-test? “ Is fecit cui prodest!” : A qui profite le crime ? A un dauphin qu’on attend le moins ou au maître-d’oeuvre lui même? Qui a intérêt dans l’exécution de ce crime? Qu’est ce qui se cache réellement dans ce cheval de troie? Selon le rapport de Daba Diawara: “le pays n’a en effet connu , sauf en 1997, aucune crise institutionnelle majeure mettant en cause les fondements de la République et de la démocratie. Pour l’essentiel, les libertés et les droits individuels et collectifs reconnus et garanties par la Constitution ont été respectées.” C’est tout dire. Il apparaît à l’évidence que le Mali est seulement en proie à une crise morale et non institutionnnelle. Le pays a plutôt un besoin pressant de projets éducatif, professionnel, familial, moral etc…Cette revision constitutionnelle semble tenir de l’absurde et du burlesque. Le pays a d’autres priorités.

Le Mali est aujourd’hui bicéphale: une oligarchie qui vit de délices et une classe de pauvres vivant dans de conditions d’indigence, avec un sort miséreux à la limite de l’acceptable. Conforme au schéma classique de la lutte des classes, une nomenklatura composée de lobbystes, d’opportunistes, de franc-maçons, de bourgeois compradores déliant les souliers d’ATT, continue à s’enrichir et le bas peuple continue sa descente dans les tréfonds abyssaux de l’enfer. L’inégalité dans la repartition des ressources a été à l’origine des désagréments dans bon nombre de pays. Ce qui les aurait envoyé dans le septième cercle infernal de Dante. Non contents d’avoir crée une fracture sociale avec des maliens malhonnêtement riches et des maliens honnêtement pauvres, la mascarade de la consultation référendaire vient comme la cérise sur le gâteau du machiavélisme.



A s’y méprendre, tel Judas Iscariote livra le Christ pour trente déniers, le peuple malien aura été trahi, ses députés l’ont vendu pour de l’argent ou pour leur vil intérêt intrinsèque. Dans les coulisses, les députés étaient majoritairement contre le projet. A eux de renverser la charge de la preuve et nous dire ce qui s’est réellement passé à l’Assemblée Nationale, lors de la séance à huis -clos entre commissions et groupes parlementaires, qui a précedé la session plénière. Le bras de fer énergique entre Madame Camara Saoudatou Dembélé, la présidente de la Commission des lois à Mamadou Hawa Gassama expliquerait bien de nébuleuses.



C’est de l’infatuation que d’honorer notre pays en le qualifiant de démocratie exemplaire. Notre démocratie est une démocratie d’hypocrisie. Une nouvelle façon de faire la politique au Mali est un impératif catégorique. Il convient d’en changer les règles, la philosophie. L’art de gérer la cité n’est pas donné au commun des mortels. N’est pas parlementaire qui veut! C’est une dignité souveraine qui exige dévouement, patriotisme, bravoure. Galvaudée, elle se trouve être abandonée à la convoitise des véritables aventuriers, dédaigneux de toute règle de principe morale et patriotique. Désormais apprenons à confier cette lourde responsabilité à des gens qui en ont les armes intellectuelles et morales. Combien de ces députés auraient tempêté contre la corruption, l’inégalité, l’injustice? Combien se seraient fait remarquer par leur génie en apportant des solutions nouvelles à la crise de l’école, du foncier, de l’insécurité, du mal vivre des populations…..? Combien d’entre eux se seraient héroïquement battus pour le contrôle de l’action gouvernementale? Combien de fois auraient –ils enquêté ou contre-carré des lois contre le bonheur du peuple qui les aurait élu?

Je suis malien de pure sang et de souche. Je suis sénoufo de par mon père venu du Folona dans le cercle de Kadiolo, le sang royal de la dynastie des Traoré du royaume Sénoufo du kénédougou circule dans mes veines de par ma mère. Le Mali m’a vu naître, m’aura donné l’éducation gratuite. Il a formé et payé des enseignants pour me former. La gestion dictatoriale du pays par un autre clan m’a obligé à prendre le chemin de l’aventure qui ne fut qu’une fuite en avant douloureuse. J’ai des cartes de western union et de moneygram pour le bonheur de mes amis et parents restés au Mali. J’ai acquis une autre nationalité . Relève t-il de la justice que de me dépouiller de mon droit constitutionnel d’être malien? “On se plaint quelquefois des écrivains qui disent moi. Parlez-nous de nous, leur crie-t-on. Hélas! Quand je vous parle de moi, je vous parle de vous. Comment ne le sentez vous pas? Ah ! insensé, qui crois que je ne suis pas toi! “ disait Victor Hugo dans ses “Contemplations”. Mon cri de coeur est celui de tous ceux là qui, pour une raison ou une autre, auraient un jour , pris le chemin de l’aventure pour aller en Europe, en Asie ou dans les Amériques à la recherche du bien être. Ma vie est la vôtre, votre vie est la mienne. Vous vivez ce que je vis, la destinée est une. Dixit Victor Hugo. Un véritable serpent des mers: “Maliens de souches” et “Maliens de circonstance” est en passe de naître. Gare!

Il y a lieu de revoir notre culture du pouvoir. Il relève de l’archaïsme que de dire qu’on ne contredit pas le pouvoir, qu’on doit le respecter. Quand les tenants du pouvoir manquent à leurs devoirs, le refus et la contestation deviennent des droits sacrés. Il appartient au peuple malien de se mobiliser pour dire un cinglant “Non” à ce referendum. Comme une lettre à la poste, le conseil des ministres, les parlementaires l’ont favorablement voté. Le dernier mot revient au peuple souverain du Mali. Souvenez vous du projet de loi sur le code des personnes et de la famille. Une rebelotte sera la plus éclatante, la plus belle des revanches. Les radios communautaires, privées, la presse libre et indépendante, les patriotes convaincus unissez vous pour sauver ce Mali que nous avons de plus cher. Notre incapacité collective à mobiliser les consciences et les énergies serait la pire des démissions. L’Histoire et nos consciences de patriotes nous intenteront un procès pour non assistance en patrie en danger d’être prise en otage.

Dans une société, quand des couches sociales sont en conflit larvé ou ouvert, les couches supérieures essaient de maintenir leurs suprématies sociales sur les classes inférieures qui, à leur tour, tentent de réduire ou de supprimer les avantages des premières. Héritiers de la théorie de lutte de classes de Saint Simon et de Karl Marx, nous dirons que nous sommes au Mali sans contexte dans le cadre d'une farouche lutte de classes. Cette lutte est un combat permanent et notre résolution à dire NON au texte référendaire serait le seul emplâtre que le peuple malien pourra mettre sur les blessures réçues tout au long de cette période d'incurie, de gaucherie et d'égoïsme impur qui a émaillé la gestion calamiteuse de notre pays par ceux- là qui, du fond de leur coeur, aurait séché le partriotisme.

fatogoma mohamed ouattara

orange, New jersey

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Wednesday, August 3, 2011

Renverser la charge de la preuve.


La joute oratoire qui a opposé notre frère Aboubacrine Assadek à Soumana Sacko, ancien Premier Ministre sous la transition et probable candidat à la magistrature suprême au Mali n’a pas manqué d’intérêt à mes yeux eu égard au contexte. Je crois savoir que ce fut un regrettable calembour qui les a mis en brouille mais qui a eu le mérite d’éclairer nos lanternes.

Il en valait la peine car aura permis à Zou (excusez le sobriquet) de se livrer de façon convaincante à cet exercice d’explication qui est un véritable supplice pour les politiciens sous nos latitudes de doux tropiques. Sacko aura magistralement levé le coin du voile et nous aurait donné une idée claire et limpide de la grande magouille dans le fonctionnement des affaires au haut sommet de l’Etat. A la lecture de la version des faits “Affaire du Trésor” par monsieur Sacko, il apparaît à l’évidence qu’il est loin de la réalite des faits au montage politico- médiatique de mauvais aloi qui avait embarqué le grand public. On ne saurait permanemment cacher la vérité. A vouloir cacher, comprimer la vérité, elle finira inéluctablement par s’échapper du vase dans lequel on voudrait l’y étreindre. Sacko en est venu à la preuve littérale et testimoniale-ceux qui sont ses témoins sont encore des acteurs majeurs de la vie politique nationale-, nous savons maintenant de quel côté se trouve la vérité.
Monsieur Sacko a asséné des vérités: ” Ces pratiques abusives ont commencé bien avant la Transition. Le montant de 4,5 milliards de FCFA est donc un cumul incluant les pratiques antérieures à la Transition. C'est la BCEAO ( ou la SE, laquelle ne relève pas du Gouvernement) chargée des opérations de compensation entre le Trésor et les banques) qui aurait pu attirer l'attention du Ministre des Finances sur le nombre important de chèques sans provision). Le Ministre des Finances aurait pu avoir des "soupçons" si il y avait eu des difficultés de trésorerie au niveau de l'Etat, ce qui n'est pas arrivé sous la Transition.”Et monsieur Sacko sait de quoi il parle. En parlant, ce monsieur dérange et trouble le sommeil de tous ceux qui, en collusion ont saccagé notre économie. Il nous apparaît clairement qu’une coterie d’intrigants s’est ingéniée à salir Sacko en le traînant dans la boue de la calomnie, de la médisance et de la méchanceté.
Ils ne sont pas aussi fous qu’on le croirait. Ils sont faits de chairs juteuses et d’os croustillants. Quand on est fait de chair et d’os , il tient de l’aberration que de fabriquer un monstre carnassier. L’avènement de Sacko à koulouba serait le dernier de leurs voeux . C’est de bonne guerre que cette camarilla ni foi ni loi pactise et soudoie des plumitifs pour dresser un autre portrait peu reluisant de l’homme. Assadek n’a t-il pas écrit ce que plus d’un sait dejà? “ Si on ne vote pas ATT on ira en prison”, ou bien un candidat aux législatives dire ” votez pour moi sinon j’irai en prison” Ces propos d’auto-culpabilisation trouvent leurs explications dans cette autre confidence de Monsieur Sacko:” De fait, une bonne partie desdites créances ont été recouvrées dans les derniers mois de la Transition. Dans le cadre de la passation des pouvoirs, le Premier Ministre de la Transition a remis le rapport du Contrôle Général d'Etat à Younoussi Touré, tandis qu'ATT remettait le même rapport à Alpha Oumar Konaré. Arrivée aux affaires, la IIIeme République aurait dû se frotter les mains et considérer la partie non encore recouvrée comme un matelas financier (restes à recouvrer); au lieu de cela, elle a voulu en faire une exploitation purement politicienne contre la Transition avant de découvrir que leur propre Ministre ( Abdoulaye Camara, un entrpreneur nommé Ministre des Mines dans le Gouvernement de Younoussi Touré avait bénéficié des dites facilités abusives, ce qui lui a valu d'être débarqué du Gouvernement).” Il ressort de ces déclarations du Dr Sacko qui tiennent de la limpidité du cristal que l’état de délitement de notre pays est imputable à l’ADEMA et de tous les partis recalcitrants qui sont issus de sa matrice. Nous confortons la raison du choix d’ATT au détriment du candidat de l’ADEMA/PASJ en 2002. Le candidat du sérail était au fait de la magouille, le choix de tout candidat de l’ADEMA aurait été suicidaire car les loups se seraient mangés entre eux. Oui! L’ADEMA/PASJ fut un sérail odieux où l’on a sacrifié la patrie malienne à la gloutonnerie d’un clan. Nous exigeons aujourd’hui que tous ceux qui aspirent à nous gouverner viennent s’expliquer, nous convaincre quant à l’origine de leurs richesses fabuleuses. La démocratie malienne serait un leurre si les politiques échouaient à être l’incarnation type d’une éthique. Nous le dirons jamais assez, la vertu doit être la probité des hommes politiques. La politique ne devrait pas être un tremplin pour assouvir ses désirs insatiables de s’enrichir malhonnêtement.
Le grand frère Sacko a les vertus que nous appelons de nos voeux: la sincérité, l’honnêteté, et le savoir faire dans la gestion des affaires de la cité. On le dit suffisant, trainant le boulet de l’affaire du Trésor et de l’augmentation de l’indice de PM. Grand merci à Assadek et à Abdoulaye Dabo de lui avoir posé les questions engoncées au travers de nos gorges. Merci aussi à Sacko d’avoir levé l’ambiguité. A ses détracteurs il a assené ces mots de Francis Bacon: “Calomniez, calomniez, il en restera toujours quelque chose.” Oui , il est resté après la calomnie la probité candide(candidus: blanc éclatant) de Soumana Sacko. Le mot “ candidatus en latin dérive de candidus, ce qui explique la tradition romaine qui consistait à voir les candidats aux fonctions publiques , s’habiller en blanc, pour briguer les suffrages. Blanc comme neige, il apparaît incontestablement comme le Deus ex machina qui est à même de sauver providentiellement le Mali du bourbier. Quand on veut monter au mât de Cocagne, ilfaut avoir le cul propre. Sacko a le “sien propre” (exusez le choix du vocable). Il a parlé et nous aurait convaincu quant à la consistance de ses propos. La lumière a eu raison de l’obscurité. Nous demandons aujourd’hui à ceux là qui ont hérité du dossier du Trésor de venir s’expliquer au peuple malien, de renverser la charge de la preuve (un sophisme qui consiste à dire à des interlocuteurs de prouver qu’une affirmation est fausse). Nous voulons ardemment à tous ceux qui ont hier participé à la gestion nébuleuse de notre pays de se soumettre à l’épreuve écrite ou orale comme a su le faire magistralement Soumana Sacko. La parole est humaine, si les animaux pouvaient parler il n’y aurait pas d’abattoir. Mais le peuple malien semble être décidé à envoyer à l’abattoir les tenants de discours spécieux, vains et mensongers. Nos coeurs ne seront pas conquis par des discours laconiques et scabreux. Contre la médisance, point de rampart, dit-on. Mais Zoumana a la force de son argumentation pour se protéger des chroniques scandaleuses savamment montées contre lui.
A l’interrogation d’Abdoulaye Dabo au sujet de l’augmentation de l’indice du PM, l’homme -égal ê lui même- a honoré la transparence politico-administrative aux antipodes de tout discours translucide. Jugez-en:”....Manifestement, l'argent n'a jamais été le facteur motivant pour lui, sinon il n'aurait pas renoncé à un traitement de plusieurs millions par mois aux Nations Unies pour un traitement de PM de FCFA 300.000.....A la fin de la Transition,ni le Président du CTSP, ni Zou, ni aucun Ministre du Gouvernement ne se sont octroyé quelque augmentation de salaire que ce soit.Les hommes et les femmes qui ont eu la lourde charge et le redoutable honneur de diriger la Transition ont donné le meilleur d'eux-mêmes au service exclusif du Peuple. Croyez-le, nous étions trop occupés ( aucun d'entre nous n'avait une vie de famille normale; dans mon cas précis, mes enfants pouvaient faire 4 jours et 4 nuits d'affilée sans me voir,compte tenu de l'heure à laquelle je me rendais au bureau ou en revenais).Vivement que les émules de Sacko à l’élection présidentielle apprennent cette sagesse de William Shakespeare: “Il n’est que la vertu que la calomnie ne sache atteindre”. Et Sacko est vertueux.
Tel Diogène, qui cherchait en plein midi, un homme à Corinthe, une lanterne à la main, le peuple malien est à la recherche d’un homme de vertu, de courage, de conviction, de vision qui saura donner à notre nation sa grandeur et sa noblesse d’antan.
Autant la mort de Lucrèce inaugura la liberté chez les romains, autant la preuve littérale offerte par Zoumana Sacko ouvrira, nous l’espérons, une nouvelle ère de transparence politique dans un Mali où la crise de confiance entre l’électorat et les candidats à Koulouba risque d’abâtardir la fonction de Président de la République. Aux patriotes et républicains de remercier grâcieusement Aboubacrine Assadek d’avoir été incompris par Sacko.
August 02, 2011
Fatogoma Mohamed ouattara
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