Saturday, May 22, 2010

Le projet de réforme constitutionnelle: un cheval de troie?

Le projet de réforme constitutionnelle: un cheval de troie?
Le rapport de Daba Diawara et de son aréopage sur la consolidation de la démocratie au Mali, verse beaucoup d'encre et de salive. Et il ne manquera pas d'en verser davantage pour un certain temps. La plus grande des sagesses nous recommande plutôt de mettre balle à terre, en nous départissant de nos émotions et passions fortes, pour l'approcher, le lire et l'appréhender avec une certaine sérénité. Par délà nos divergeances personnelles, il y'a une variante qui, à coup sûr, permet de légitimer le Mali comme un grand peuple. Cette variante, c'est "l'exception patriotique malienne". Où que nous soyons, à l'intérieur comme à l'extérieur, qui que nous soyons, "maliens de souche" ou "maliens de circonstance", nous aimons ce pays comme la prunelle de nos yeux.Un projet, c'est ce que l'on souhaite faire ou entreprendre. Dans le cas d'espèce, le projet constitutionnel de Sir Daba Diawara, est la rédaction préparatoire d'un texte. Il est un avant-projet entendu dans le sens d'essai provisoire d'une loi mise en avant pour servir de sujet de discussion. Comme tout projet, il n'est pas une entité en soi rigide, mais une esquisse, un dessin- brouillon en cours de réalisation. Etant dans les langes, le travail de Diawara n'est pas figé. Il a besoin d'être lu, re-lu, puis après la nécessité de le raboter et le peaufiner s'imposera. Sa réalisation ou sa mise à mort se nourrirait de nos choix collectifs à dire OUI ou NON, produits de nos cogitations et élucubrations. En clair, on n'exécute pas tout ce qui se propose. Et le chemin est long du projet à sa réalisation.
D'abord, le Président de la République passera la râpe sur le sabot de ce cheval de troie pour le polir et le rendre uni en lui donnant forme et corps. Il devra être adopté en Conseil des ministres avant d'être défendu à l'Assemblée Nationale. Nos "honorables députés" plancheront sur le texte. Nous osons croire qu'ils travailleront avec sérieux, minutie et rigueur dans le but de fignoler le texte dans les moindres details. Et enfin, le dernier mot reviendra au peuple souverain lors de la consultation référendaire à laquelle il sera convié dans le dernier trimestre de cette année.
A la lecture du texte, il nous apparaît que ce projet constitutionnel n'est pas d'une perfection absolue, il est certes une avancée sur certains points, il n'en demeure pas moins qu'il recèle des tares et des insuffisances qu'il convient de corriger pour lui en donner des moulures agréables et plaisantes. Ne dit-on pas à juste titre qu'en tant que mortels, nous nous trompons dans nos entreprises. C'est à quoi nous sommes sujets?
Comme il y'a une crise de confiance grave entre gouvernants et gouvernés, il ne releverait sûrement pas de la prétention que d'alambiquer son esprit dans ces vastes questions. Que se cache réellement derrière ce projet constitutionnel ? Ce projet est-il à même d'être une réponse à l'angoisse existentielle à laquelle le peuple malien est en butte? Sommes nous en face d'un projet politique ou d'un projet de société aux dépends du peuple? Ce projet peut-il donner l'espoir à l'homme malien en redonnant à nos institutions leurs véritables lettres de noblesse et au politique son véritable rôle et sa dimension? Ou encore mieux, pour nos princes et nos potentats , ce projet , est-il un instrument astucieux visant à imposer à la majorité un monde noir d'injustice, de malheur et de misère et se donner les moyens et pouvoirs d'un hold-up sur notre pays pour se forger un avenir radieux pour eux et leurs progénitures?
Comme toujours, on s'est trompé de combat. Une démocratie forte présuppose des institutions et des hommes forts. La démocratie malienne est forte de ses institutions mais les hommes en charge de les animer restent les véritables plaies. Selon le rapport de Diawara: "Le pays n'a en effet, connu, sauf en 1997, aucune crise institutionnelle majeure mettant en cause les fondements de la République et de la démocratie. Pour l'essentiel, les libertés et les droits individuels et collectifs reconnus et garantis par la Constitution ont été respectés....". L'utilisation des amendements et des abrogations pour dessabler le texte en vigueur aurait été la plus simple et la moins dispendieuse des solutions. Curieusement le CARI met au devant de son argumentaire la volonté de " proposer des aménagements qu'il considère capables de doter le Mali d'institutions qui fonctionnent harmonieusement sans constituer un trop lourd fardeau pour le contribuable". Il aurait été de bon ton de crystalliser nos efforts non sur les institutions(projet de loi, projet politique, projet de société, …) mais sur les hommes (projet éducatif, projet professionnnel, projet familial, moral …) Notre démocratie est en proie à une crise morale aiguë et non institutionnelle. La fiabilité, la transparence et la force des institutions dépendent des hommes en charge de les faire fonctionner: des journalistes indépendants et impartiaux, des fonctionnaires de l'Administration Publique consciencieux professionnnellement, des policiers, gendarmes et douaniers honnêtes et incorruptibles, un Végal indépendent et probe, des juges indépendents et justes. Dans les champs, les fermes, les bureaux, à l'école , à l'usine, …si tout le monde y met du sien en accomplissant correctement la tâche quotidienne , le Mali sera un pays de rêve. Si la répartition des biens se fait équitablement, l'autosuffisance alimentaire et la santé pour tous deviennent des réalités, si l'emploi cesse d'être un casse-tête chinois, les champs fleuriront d'espérance et les coeurs vibreront de confiance. Voilà à mon goût , le vrai challenge auquel nous devons faire face. Sans ce préamble catégorique toute enterprise de consolidation de la démocratie ne serait qu'un leurre.
Le but de tout projet est d'apporter des innovations en vue d'atteindre l'excellence voire l'idéal. A t-on vraiment atteint l'excellence à la suite des nombreux fora sur la délinquence financière, l'école, le foncier….? Dans une perspective anthropologique c'est à dire l'adaptation et le fonctionnement de ce projet pour le Mali qui a ses spécificités économico-socio-culturelles nous amènent à nous interroger sur le bien fondé de certains de ses points. Nous osons craindre qu'une fois de plus que ce projet de reforme ne soit une fiente de poule , de la poussière dans les yeux du peuple malien.
Comment comprendre le cumul des fonctions dans un pays où l'école est , depuis près de trente ans, une puissante manufacture de fabrication de jeunes diplomés sans emploi. Dans un pays où le gouvernement incite les fonctionnaires à aller volontairement à la retraite pour pouvoir désengorger une administration publique qu'il peine à prendre en charge, le cumul des fonctions semble tenir de l'absurde et du burlesque. Il s'explique difficilement dans un pays où le retard, l'absentéïsme au travail sont des sports de prédilection. Il est un danger pour notre démocratie en ce sens que le cumul des fonctions électives entraîne une professionnalisation et une prise en otage de la fonction d'élu. Pas de renouvellement de la classe politique. Pour aider certains à comprendre, disons que le cumul des mandats électifs autorise une seule personne à avoir un mandat de sénateur!!!, de député, de conseiller municipal, de maire et même de ministre avec des émoluments et autres fruits à la clef. Dites moi comment un ministre-député-maire peut-il pratiquement avoir le temps de s'occuper de sa municipalité, de son ministère et avoir le temps suffisant pour lire les projet de lois de l'Assemblée Nationale? "On ne peut pas être au four et au moulin , et dans le pré à faucher le blé……". Un problème d'agenda se posera sûrement à moins d'avoir un don d'ubiquité. Comment comprendre les avantages exorbitants accordés à ceux- là qui, depuis l'ère du général Moussa Traoré, ont fait main basse sur notre pays et sont partie prenante de son échec?
Comment comprendre la création d'un sénat dans un pays en développement. Allons nous copier pâlement sur le système français avec environ 343 sénateurs ou 2 sénateurs par région comme aux Etats-Unis d'Amérique( qui en compte 100 à raison de 2 sénateurs par Etat)? La création d'un parlement bicaméral ne s'explique pas eu égard à nos ressources limitées et à l'existence d'une Assemblée Nationale, à moins d'avoir succombé à un snobisme. En sus de la complexité de la procédure législative, le budget de fonctionnement des deux chambres, les rémunérations et indemnités des sénateurs et députés et leurs collaborateurs seront dispendieux pour le contribuable. Cette manne pourrait être destinée à d'autres causes plus nobles. Encore une fois, que nos gouvernants sachent qu'un changement , une innovation se mesurent à l'aune de l'efficacité et de la rentabilité. J'en veux pour preuve. Avec l'existence de la Cour des Comptes, la pertinence de l'importation du Vegal reste à prouver en ceci que leurs champs d'action semblent s'entrecroiser et se confondre.
Comment comprendre la question de la double nationalité dans un pays d'émigration par excellence dont la richesse réside dans son union. Faisons attention à ce sujet sensible, véritable serpent des mers, qui a été un casus belli dans bien des pays. Evitons de prendre la scie pour le rabot, la lame pour l'aiguille. Que nos princes et potentats nous fassent l'économie d'une déchirure sociale qui a empêtré certains pays dans le huitième cercle infernal de l'Enfer, celui que Dante n'aurait pas prévu dans la folie de son imagination lugubre. En jettant sur la table la pomme qui porte son nom, la déesse Discorde fut à l'origine de la guerre de Troie. Le vocable"d'origine" de l'article 31 serait-il notre pomme de discorde? Mettre une grosse biffure sur le vocable d'origine débarrasserait l'article de toute argutie juridique. Il deviendrait tout simplement :
"Tout candidat aux fonctions de Président de la République doit être de nationalité malienne et jouir de ses droits civiques et politiques". " La fibre patriotique et l'amour du pays ne resultant pas seulement d'une donnée juridique mais plutôt d'une orientation philosophique et culturelle. Il est vain de la rechercher dans une démarche exclusivement normative". C'est donc à dessein qu'en liminaire j'ai utilisé le mot variante par référence à nos degrés divers de patriotisme. Ceux qui ont saccagé ce pays sont-ils plus patriotes que les Sadio Draméra , Frédérick Oumar Kanouté, Mamadou Lamine Koné du Pr Dialla Konaté? Les MKD, FMT et JL.Doumbia de Chérif Haidara?
La hausse du montant de la caution pour les présidentiables de cinq à dix millions n'est qu'une diversion supplémentaire. Il ne leur coûterait pas les yeux de la tête, ceux -là qui ont impunément puisé dans le dénier public et devenus riches comme Crésus, que de débourser un tel montant.
Au regard de la crise de confiance entre gouvernants et gouvernés, générée de la gestion calamiteuse de notre pays par une cotérie d'intrigants et d'aventuriers politiques pendant près de vingt (20) ans , nous nous posons à bon droit la question de savoir si ce projet de reforme constitutionnelle n'est pas un traquenard d'Ulysse. Nous souhaitons vivement qu'il ne s'apparente pas au mythe du cheval de troie pour le peuple malien qui n'a nullement besoin d'être pris en otage par une camarilla politique sans loi ni foi. Le peuple malien craint les tenants actuels du pouvoir même quand ils apportent des cadeaux. Dans une société, quand des couches sociales sont en conflit larvé ou ouvert, les couches supérieures essaient de maintenir leurs suprématies sociales sur les classes inférieures qui, à leur tour, tentent de réduire ou de supprimer les avantages des premières. Héritiers de la théorie de lutte de classes de Saint Simon et de Karl Marx, nous dirons que nous sommes au Mali sans contexte dans le cadre d'une farouche lutte de classes. Cette lutte est un combat permanent et notre résolution à dire NON au texte référendaire serait le seul emplâtre que le peuple malien pourra mettre sur les blessures réçues tout au long de cette période d'incurie, de gaucherie et d'égoïsme impur qui a émaillé la gestion calamiteuse de notre pays par ceux- là qui, du fond de leur coeur, aurait séché le partriotisme.
Fatogoma Mohamed Ouattara
Fouattara2@comcast
Orange, New Jersey
USA

Le multipartisme au Mali: un échec?

Le multipartisme au Mali: un échec?
Le paysage politique malien ressemble étrangement à un véritable capharnaüm habité par des mastodontes indéboulonnables dont la personnalité s'imbrique inextricablement avec le nom des partis politiques qu'ils ont fondés ou pilotent. Ils sont idolâtrés , tels des dieux sur leurs autels, par des militants-adorateurs vouant un culte à leurs divinités, chantant un hymne à leur gloire réelle ou supposée. En somme, de véritables veaux d'or qu'ils vénèrent plus par le poids de leurs capacités financières, d'influence et de nuisance que des projets de sociétés qu'ils offrent. Dans ces partis, la contestation et l'opposition prennent les allures de crime de lèse-majesté. Les récalcitrants et ceux qui éprouvent une déception transhument à la recherche de l'herbe et l'eau nécessaires à leurs survies. Les ouailles les plus soumis sont recompensés par des postes ministeriels, de fauteuils parlementaires, d'édiles municipaux…..sous la bannière du parti. Quand le chef du parti accepte lui même d'entrer dans le gouvernement , c'est pour puiser dans le dénier public pour alimenter la vie de son parti. C'est pourquoi la démission pour incompatibilité n'est pas encore entrée dans nos moeurs politiques. Tout départ d'un ministre du gouvernement s'apparente à un deuil.Un parti politique, c'est d'abord un courant politique et sa structure interne. Une idéologie aussi, qui reflète les aspirations d'une frange de la population qu'on appelle électorat. Il a une vocation nationale. Il a une implantation et une representation nationales.
Ma préoccupation est de savoir si les partis politiques au Mali sont de véritables associations de personnes unies par des intérêts et des opinions communs en vue de conquérir le pouvoir pour se servir ou servir le peuple ? Representent-ils des électeurs convaincus? Savent-ils séduire un électorat ? Combien de fois leur est -il arrivé d'empêcher légalement la mise en oeuvre des actions gouvernementales? Sont-ils des Clubs de soutien?
L'opposition malienne, majoritairement, a complaisamment joué un jeu de flirt , tissé une histoire d'amour d'avec le pouvoir. Elle a le plus souvent perdu de vue que la relation dialectique entre le pouvoir en place et sa contestation confère à la politique toute sa légitimité. Une opposition permanemment active sous-tendue par des critiques acerbes et pointues, des suggestions pertinentes, des refus et des empêchements légaux à la façon de gérer le pays a manqué au tableau et aurait du coup faussé le jeu politique. Ce qui nous amène infailliblement à nous poser la question de savoir si bon nombre de partis politiques ont des convictions. La conviction en politique participe à l'élaboration d'une identité sociale. Et à chaque fois qu'il y'a une violence volontaire ou involontaire contre ces valeurs structurantes , des réactions de défense instinctives et naturelles naissent. A ce niveau, la limite est plus ténue entre les convictions sociales fortes, vecteurs de violence et le fait de s'opposer aux tenants du pouvoir.
A l'heure du bilan du régime d'ATT, l'opposition malienne sera en partie comptable car elle n'a pas pleinement joué son rôle de contre-pouvoir qui aurait été de nature à donner du grain à moudre au pouvoir. Ce qui aurait évité un certain nombre de dérapages et d'échecs imputables à la gouvernance actuelle. Maliba, notre héritage commun en aurait gagné. Nous avons plutôt assisté à une espèce de démocratie consensuelle, véritable particularité malienne. "Quiconque flatte ses maîtres les trahit"
Sans vouloir offenser qui que ce soit, il ne serait pas exageré de soutenir que Oumar Mariko paraît être l'esprit le plus beau dans l'opacité parfaite du landerneau politique malien. L'homme a une conviction : il croit absolument à un Mali meilleur. Il a des raisons et des arguments qui portent sa conviction comme disait la Bruyère. Il n'a jamais fait mystère de son aversion systématique pour le néocolonialisme. Il a mené un combat incessant contre les privatisations sauvages de nos enterprises. La santé et l'éducation du peuple se trouvent engoncées au centre de son combat social.
Une hirondelle ne fait guère le printemps. Le Mali regorge d'environ une bonne centaine de partis politiques dont l'utilité et la pertinence restent à démontrer. Ce qui m'amène ipso facto aux interrogations non moins pertinentes de notre frère aîné Ousmane Sy:
"Les partis politiques sont-ils encore utiles pour la démocratie et l'émancipation des peuples africains? Si oui, que doit -on faire pour qu'ils jouent mieux leurs rôles?
Si non, par quoi doit-on les remplacer ?"
Oui, monsieur Sy, les partis politiques sont encore utiles pour la marche démocratique et l'émancipation des peuples. Telle la langue d'Oeusope, ils seront la pire ou la meilleure des choses suivant l'utilisation qu'on en ferait. Donc, on ne saurait légitimement accepter et concevoir la gestion démocratique du pouvoir sans contre-pouvoir. Le contre-pouvoir est sémantiquement un pouvoir qui s'exerce en opposition à une autorité établie. Notre démocratie ne ressent aucun besoin d'avoir de carriéristes chévronnés se plaisant à jouer à ravir la carte de la démocratie consensuelle. Le Mali , tout comme le reste du continent africain, a besoin de partis politiques forts, fruits de long processus de maturation, bien structurés, faisant de la formation politique et idéologique de leurs militants des impératifs catégoriques. Notre démocratie souffre d'un déficit criard d'information et de formation politique des masses populaires. Bon nombre de partis politiques ont peiné dans leurs efforts d'opérer la mise en mouvement des masses , à faire la publicité des activités, à vendre leurs idéologies , s'il en ont. Une crise de confiance très aiguë sépare les politiciens et la population.
Que doit- on faire pour que les partis jouent leurs rôles?Il faut tout simplement re-configurer le schéma politique. L'avénément de la démocratie au Mali a géneré un multipartisme des plus débridés exposant notre pays à toutes sortes d'aventuriers de mauvais aloi embrigadés dans des partis fantômes faisant serment d'allégeance au pouvoir en place. Environ deux décennies après il s'impose à l'évidence de briser ce schéma picaresque pour reconfigurer l'échiquier politique malien. Pourquoi ne prendrions -nous pas chez les autres ce qui semble marcher.
LE MULTIPARTISME DEBRIDE FUT UNE ERREURPourquoi ne pas reconfigurer notre paysage politique en limitant le nombre des partis politiques? Vingt ans après la pratique du multipartisme débridé , nous en sommes à nous demander si ce choix s'impose être le meilleur pour notre pays eu egard au nombre d'habitants et de nos ressources financières. Des pays de vieilles traditions démocratiques gardent le bipartisme: au Royaume Uni, les Conservateurs à droite et les Travaillistes à gauche. Tout autour de ces deux grands partis se greffent de petits partis. On rencontre le même schéma politique aux USA avec les Démocrates et les Républicains auxquels s'écussonnent de petits partis. En Israël , le Likoud et les Travaillistes auxquels serait venu s'ajouter le Kadima d'Ariel Sharon, un parti centriste. Tout autour viennent s'amonceler quelques petits partis. Le multipartisme débridé fut une erreur, vivement le multipartisme contrôlé. L'instauration du vote uninominal majoritaire à un seul tour serait une avancée notable dans nos choix démocratiques en ceci qu'il éviterait aux choux et chèvres de s'acoquiner pour former des alliances qui ne survivent que le temps d'une élection présidentielle. C'est une tare pour notre démocratie que d'octroyer la représentativité d'une large portion de la société aux analphabètes à l'Assemblée Nationale dont les fonctions sont couramment le contrôle de l'action gouvernementale, l'élaboration des lois en tant que détentrice du pouvoir législatif. Quelles armes intellectuelles un analphabète dispose-t-il pour voter un budget et en vérifier l'emploi? Peut-il procéder à des enquêtes et interpeler les gouvernants? Notre démocratie perd de son lustre avec des députés analphabètes-baudruches croûlant sous le faix d'une infirmité rédhibitoire vis à vis de la chose politique qui se décline en terme d'accessibilité, d'expression, de compréhension et d'appréhension. Cette bizarrerie gagnerait à être corrigée pour le bonheur de notre démocratie. Cette approche peut à première vue paraître provocatrice, une espèce de pavé dans la mare. Mais le débat reste ouvert pour ceux des maliens ayant une idée divinement haute de la liberté d'expression et de la diversité des idées dans le cadre convivial de la confrontation des idées d'où sort un Mali grandi.
Derrière Amadou Toumani Touré, ex-général, se cache à coup sûr un fin stratège qui a su jouer à ravir sa partition. Il a fait ce qu'il a voulu. Il est sorti vainqueur de ce jeu de méli-mélo politique au goût détestable. Il est tard de vouloir s'opposer au vainqueur. Le vaincu, le peuple malien a dramatiquement pris les allures de maître Aliboron. Les rideaux sont presque tirés. Nous sommes à quelques encablures de la fin du mandat présidentiel qui le plus souvent se trouve être des plus difficiles pour le président sortant. C'est le moment de prédilection pour les insatisfaits et les aigris de le lâcher et de se faire entendre. Nous leur dirons d'aller paître. Heureusement que Monsieur Touré fait durer le suspens en ne procédant pas au fameux remaniement ministeriel qui est devenu une espèce de fixation pour certains attentistes. Et puis aussi, il y'a l'ombre d'un hypothétique troisième mandat qui plane. La copie de l'opposition malienne gagnerait à être revue.
Fatogoma Mohamed ouattara
Orange, New Jersey,
USA
Fouattara2@comcast.net

Le lycée Sankore: mon cri de coeur

Le lycée Sankoré: mon cri de coeur
Depuis un certain temps, comme dans une chasse à courre, le hallali avait été entendu aux environs du lycée Sankoré, l'un des temples du savoir et de l'éducation dans le Mali moderne. Cette sonnerie de détresse est tombée sur la toile cirée de nos indifférences. Aujourd'hui, c'est le glas qui vient d'être sonné. C'est avec beaucoup d'amertume que nous avons appris la fermeture du lycée Sankoré. Sankoré: un nom, un mythe et un symbole, évoque les pages les plus glorieuses et les plus brillantes du Mali d'hier et d'aujourd'hui.
Le Mali, berceau des grands empires et d'une brillante civilisation, est une charmante formule qui , considerée sous un aspect purement psycho-sociologique , n'est pas sans revaloriser notre ego de patriote invéteré. Une multitude de fois, il m'est arrivé de rencontrer des gens qui voulaient savoir d'où je venais en Afrique. C'est avec une certaine fierté que j'ai toujours repondu : Mali. Mais malheureusement , il était impossible pour la plupart de ces curieux de situer le Mali sur une carte. J'ai toujours pris un malin plaisir à utiliser les noms de Tombouctou et de Sankoré comme fil d'Arianne pour les sortir du pétrin. Croyez moi, loin de nos terres, ces deux noms mythiques sont plus connus que celui de Bamako, la capitale. Sankoré, c'est un nom. Sankoré est le nom d'un quartier et celui de cette mécène qui, au XVème siècle, construisit une mosquée, aux dimensions de la Kaaba. Sankoré est le nom mythique d'une université islamique et des medersas au rayonnement international qui fascinait les érudits du monde entier et donna à la cité mystérieuse ses véritables lettres de noblesse. Et enfin, c'est un symbole: celui de la spiritualité, de la morale et de l'espoir.
Il n'est nullement dans mes intentions de m'ériger en avocat défenseur du promoteur de l'établissement qui ne serait pas un saint, semblerait-il. On lui reproche pêle-mêle le non-paiement des salaires des enseignants et des impôts, sa cupidité et son manque de sérieux. Loin de moi aussi l'idée de rejeter et condamner aux peines éternelles la décision sage du Forum national sur l'éducation relative à l'enseignement privé avec encouragement et blame pour les bons et mauvais promoteurs. Le lycée Sankoré fut le premier établissement privé du Mali. Il porte un nom qui est partie intégrante de la brillance de notre civilisation malienne. Mon problème réside dans les symboles psycho-affectifs forts que recèle cet établissement. Pensez à la forte charge émotionnelle de tous ceux- là, filles et garçons (certains sont cadres de l'administration aujourd'hui) qui sont passés par cet établissement et qui en gardent des souvenirs impérissables. Je partage , la douleur et le chagrin de tous ces innombrables écoliers qui à un moment ou à un autre de leurs vies scolaires ont tissé des liens affectifs avec le lycée Sankoré. Avouons qu'il est des souvenirs qu'on est pas prêt d'effacer ou d'oublier. Et le Lycée Sankoré fait partie de ceux-là. "Vous qu'afflige la détresse, croyez que plus d'un héros dans le soulier qui le blesse peut regretter ses sabots"(Bérang.le gueux.). La fin tragique de cet établissement est assurément triste à contempler et difficile à accepter.
Nous nous apitoyons sur le triste sort du lycée et des élèves qui ont été obligés de transférer au cours de l'année scolaire. Mais gardons nous d'oublier les enseignants qui ont travaillé dans des conditions difficiles pour ce promoteur véreux . Quel sort l'Etat va-t-il leur réserver? Je ne veux nullement ouvrir ici une boîte de pandore en parlant des problèmes de l'école malienne. Mais je reste convaincu qu'aucun forum sur l'éducation , aussi savamment ficelé soit-il , serait voué à l'échec le plus cuisant s'il ne tenait pas en compte le destin de ceux -là qui ont la responsabilité d'animer l'école: les enseignants. Loin d'être une sinécure, le métier d'enseignant ressent un besoin immense d'être rehaussé eu egard à son caractère sacerdotal. Le statut de l'enseignant est si dévalorisé qu'il s'impose à l'évidence sa révalorisation comme préalable de tout effort de renouveau de l'école malienne. Les enseignants sont les parents pauvres de notre administration et il est une exigence nécessaire de réparer cette injustice. Je souhaite de tout mon coeur que la cruauté du destin des enseignants au Mali ne se transforme pas en "fabuleux destin d'enseignants"(référence à :"Le Fabuleux Destin d'Amélie Poulain" qui consacra sa vie au bonheur des autres tout en s'oubliant).
Je supplie, sages gouvernants ,de sauver un nom, celui de Sankoré qui fut jadis synonyme du rayonnement culturel de notre pays par délà les océans et les déserts.
Souffrez que je vous supplie encore d'intercéder en faveur de mes frères enseignants dont le changement de statut à la hausse serait la plus belle des choses. Notre histoire a retenu que près de 25.000 étudiants fréquentèrent la fameuse université de Sankoré sous le règne de Sonni Ali Ber ( Ber en Sonrhaï= le Grand). Peut être la grandeur des actuels gouvernants et responsables de l'éducation viendrait de leur volonté réelle de rendre un grand service à notre pays en préservant le nom Sankoré et de sauver aussi l'école malienne qui ne demande qu'à être libérée de ses démons.
Vivement que les hautes autorités politiques repondent à mon cri de coeur par un cri de la conscience en sauvant le lycée Sankoré. Pourquoi ne pas en faire une école publique? Ce faisant, ils auraient préservé un nom prestigieux, et perpetué l'héritage culturel et islamique de l'université/mosquée de Sankoré que nos ancêtres nous ont légué depuis le XVème siècle. "Tout ce que peut faire un grand homme d'Etat et un grand capitaine, Annibal le fit pour sauver sa patrie" disait Montesquieu . A bon entendeur salut!
Fatogoma Mohamed Ouattara
Orange, New jersey
USA
Fouattara2@comcast.net

La nouvelle françafrique:j'enrage

La nouvelle françafrique : j'enrage .
(Le néocolonialisme français )
Les indépendances de la plupart des ex-colonies de la métropole française furent un " magnifique lever de soleil " (expression hégelienne sous ma plume) fêté solennellement par tous les africains de tous âges dans un enthousiasme délirant , une émotion sublime, une ferveur lyrique. Les âmes avisées ne sont pas sans savoir que ce pan de l'histoire , pas plus que l'Histoire elle même n'est pas le fruit du hasard mais obeït à un dessein déterminé par des contingences particulières . La France très affaiblie au sortir de la deuxième guerre mondiale, les vastes mouvements de décolonisation dans le tiers-monde et leur radicalisation , les mouvements de reconnaissance des cultures indigènes pilotées par la négritude, le désir de liberté et d'égalité portés par les élites africaines formées en Europe, la naissance du nationalisme, et la brutalité et l'injustice inhérentes à la nature même de la colonisation , la démystification de l'invincibilité des puissances coloniales, la Charte de l'Atlantique -pionnière de l'ONU - exprimant le droit de chaque peuple de choisir la forme de gouvernement sous laquelle il doit vivre, la sympathie viscérale des Américains et des Soviétiques aux idées de liberté et d'indépendance se sont conjugués et ont achevé d'asséner un coup de massue mortel à la colonisation. En clair , nos indépendances " négociées " ou " acquises au prix de guerres meurtrières" ne furent pas un cadeau du Général de Gaulle. Un demi siècle après, pendant que bon nombre de pays africains s'apprêtent à solenniser le cinquantenaire de leur accession à " l'indépendance" avec , comble de l'ironie, l'onction pateline des épigones du Général de Gaulle, nous en sommes à nous poser la question sur le rôle et l'attitude des plus perfides du maître Pathelin (référence à l'hypocrisie insinuante de la France avocaillon des peuples africains brimées) d'hier et d'aujourd'hui dans le jeu de méli-mélo politique qui est celui de notre Afrique francophone au sud du sahara .
Nous nous attelerons , souffrez-en mes chers lecteurs, dans un souci d'efficacité pédagogique, à entreprendre une tentative de definition de la Françafrique qui est un système machiavélique de dépendance radicale habilement mis en place par la France pour exploiter les ressources humaines, minières, énergétiques et naturelles de l'Afrique avec la complicité de certains africains . La fortune et la beauté sémantique du vocable apparaissent avec François -Xavier Verschave , qui a consacré une somme impressionnante de documents sur le sujet, et qui définit ex cathedra la françafrique comme " un iceberg . Vous avez la face de dessus, la partie émergée de l'iceberg : la France meilleure amie de l'Afrique, patrie des droits de l'homme, etc. Et puis ensuite , vous avez 90% de la relation qui est immergée : l'ensemble des mécanismes de maintien de la domination française en Afrique avec des alliés africains [... .] une infime minorité des français qui, aidés au plus haut niveau de l'état, pillent les richesses des ex-colonies françaises en Afrique, en utilisant l'argent public et ce au mépris de millions de vies humaines . C'est le plus long scandale de la République française. De nombreux politiciens et partis politiques , de hauts cadres et actionnaires de multinationales françaises (ELF-TotalFina, Bolloré, Bouygues...) , certains militaires , les dictateurs et leur entourage, les marchands d'armes : en bref , ce sont des réseaux bien organisés qui disposent de nombreux relais dans les medias. Des centaines de milliards détournés en 50 ans. "
En somme , l'objet de notre entreprise consiste à toucher du doigt le caractère moralement répugnant et machiavélique de la relation française d'avec l'Afrique et la perpétuation inacceptable de cette même politique grossière saupoudrée de sournoisie par les héritiers de De Gaulle .Après un demi siècle " d'indépendance " pour les pays jadis sous tutelle française, force est de constater avec tristesse que la cellule africaine de l'Elysée, ingénieuse trouvaille de Jacques Foccart fonctionne très à ravir, et a de beaux jours devant elle . Au délà du paternalisme , de la compassion voire de la fourberie françaises, c'est toute notre capacité réelle à nous assumer et à nous gouverner qui se trouve être mise en question .
Le courage et la témérité des apôtres de la négritude et autres chantres des mouvements culturels leur auraient permis de greffer le combat culturel et politique autour de la revendication de l'héritage noir en vue de résoudre l'équation thématique de la dimension culturelle qui, associée au paradigme politique devaient inéluctablement conduire à notre vrai développement , notre vrai indépendance. Au regard du comportement de certains leaders politiques à s'acoquiner avec la France, on est en droit de se demander si l'Afrique a pu véritablement se défaire de ce complexe d'infériorité qu'elle a interiorisé depuis des lustres.
Le développement des peuples d'Afrique ne saurait exclusivement se mesurer à l'aune de leurs réalisations matérielles mais à leurs capacités de réalisation de leurs " conscience-en -soi et de leur raison ". Nous, africains continuerons à être à la traîne si nous échouons à l'accomplissement de notre conscience d'hommes libres et égaux des autres dont l'aspiration est un combat de quête de dignité , de liberté, d'indépendance , de justice, et de mieux vivre. C'est un impératif catégorique et hypothétique -pour parler un langage purement kantien-pour les africains du XXI ème siècle de cesser de se comporter en enfants de choeur à qui on raconte des histoires de fées et de lutins. Le rapport France-Afrique n'est pas l'expression d'un quelconque altruisme défendant la démocratie et les peuples brimés mais une espèce de " monstre froid " au service des intérêts égoïstes de la France. Mieux, un abominable système monté pour inféoder les africains et les offrir pieds et poings liés à la France. Un double besoin pressant de passer au bistouri les imperfections de cet odieux système et de couper tout lien ombilical avec cette France , qui n'est pas celle de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789, qui n'est pas celle du Siècle des lumières s'impose. Disons non à cette France-marionnettiste qui manoeuvrerait des Présidents pantins à partir de l'Elysée pour nous offrir une Afrique de la pauvreté, de la famine, de la malnutrition, de la misère , de la dette, des guerres incessantes , des coups d'état , des assassinats politiques, de génocide qu'elle regarderait avec commisération, qu'elle aiderait avec générosité. Comme la réponse du berger à la bergère , disons à cette France qui dit ne pouvoir accueillir toute les misères du monde que l'Afrique n'en est pas sa vache laitière. Faisons de ce siècle celui de la lumière de notre maturité , de notre volonté farouche à refuser le monde noir, crasseux et verruqueux que la France , néocolonialiste , veut nous dicter. Il est inadmissible que le commerce de la France d'avec l'Afrique soit un rapport figé de conquérant , de triomphateur face aux vaincus , aux lésés en ce XXIeme siècle.Qu'on ne se méprenne pas sur le sens du ballet diplomatique exécuté par Jacques Toubon et Bernard Kouchner un peu partout sur le continent. J'enrage devant l'outrecuidance des propos de Jacques Toubon, chef d'orchestre de " l'année de l'Afrique en France" qui a eu le toupet de déclarer à Lomé que " Les anciennes colonies françaises d'Afrique sont devenues indépendantes grâce aux mouvements de décolonisation décidés par le général de Gaulle ".
J'enrage devant ces propos d'une fourberie révoltante d'houphouët Boigny qui déclarait en 1959 : " Il y'a en Afrique et à Madagascar des peuples colonisés qui ont préféré l'indépendance dans la coopération , dans l'amitié et dans la fraternité à l'indépendance dans la haine qu'ont choisi bien d'autres" .
J'enrage devant cet autre boniment non moins hypocrite de Léopold Sédar Senghor :" Le Général est un bon père de famille c'est pourquoi il a accepté l'accession du Mali (entendez la Fédération du Mali) à l'indépendance . Et notre voie est différente de celle de la Guinée, nous aurions pu au terme de l'article 86 de la Constitution procéder à un référendum et sortir de la Communauté. Le geste n'a pas été très amical vis à vis de la France..."
J'enrage de voir le Burkina Faso devenir un funeste sanctuaire de la françafrique. Blaise Compaoré, arrivé au pouvoir à la faveur d'un coup d'état , se trouve être aujourd'hui curieusement le chouchou de la France , supposée parangon des droits de l'homme et de la démocratie, qui s'ingénie à lui forger un visage angélique. Arrivé au pouvoir à la suite d'une impardonnable fratricide operée le 15 Octobre 1987 , nous ne l'avons pas oublié. Blaise Compaoré affublé du titre de " médiateur doublé de sage", affiche tristement à son tableau de chasse la liquidation de ses opposants politiques, des journalistes "turbulents", de collaborateurs suspicieux, d'étudiants trépidants. En sus, absence de bruit autour de son rôle dans les abominables guerres civiles libérienne et Sierra léonaise. Au regard du profil de l'homme, je souffre d'une douleur aiguë de le voir, sous l'impulsion de la France, jouer les médiateurs dans les crises togolaise, ivoirienne , guinéennne .... J'enrage de voir la France appliquer le système de deux poids , deux mesures en Afrique selon ses intérêts. Autant les déclarations incendiaires de Thomas Sankara à l'endroit du néocolonialisme français ont dérangé l'Elysée, autant les envolées pétrôleuses (référence à ces femmes énergiques de la Commune de Paris en 1871) de Dadis Camara ont empêché la France de sombrer dans un sommeil hanté par le spectre d'un trublion qu'il fallait ostraciser à tout prix. Loin de moi l'idée de soutenir que Dadis était un saint. Seulement le désir de mettre en exergue l'importance de la Guinée en tant qu'enjeu d'un véritble combat géopolitique entre les puissances -courtisans sous-tend mon argumentation. Que Dieu préserve la Guinée et ses richesses fabuleuses des rapaces néo-colonialistes! Il est grandement temps pour l'Afrique de sortir de sa torpeur et de faire preuve de maturité en prenant notre destin en main. La carte mondiale est entrain de se dessiner sensiblement sous nos yeux, et la présence de l'Afrique dans le gotha des grands pays du monde s'accommoderait mal de sa naveïté angélique à se laisser emmailloter par la France ou n'importe quel autre pays néo-colonialiste des temps nouveaux. Et particulièrement de la France, cette ancienne puissance en quête de prospérité et de paradis perdus, une puissance coloniale qui a échoué en l'espace de plus d'un demi siècle à faire sa prise de conscience et dépasser l'image de la France sans empire. Et Hegel ne s'était pas trop trompé en disant que les peuples inférieurs sont ceux-là qui échouent à la réalisation de la conscience de soi. La France faisant malheureusement partie de ceux- là , veut compenser sa petitesse en exploitant l'Afrique dont la richesse réside dans sa population qui avoisinera les 4 milliards d'habitants d'ici la fin de ce siècle (foi de démographe) et ses ressources naturelles et minières.
C'est ajouter l'insulte grave à l'injure que d'associer cette même France à la célébration des cinquantenaires. Peut être le pire est à venir. Subirons nous l'affront d'entendre les louanges dithyrambiques à l'endroit de la France lors des discours de nos chefs d'état -troubadours? Qu'ils se souviennent de ce que disait Corneille dans le Cid : " Les affronts à l'honneur ne se réparent point ". Qu'on veuille bien nous laisser notre honneur qui est étymologiquement ce dont nous pouvons être légitimement fiers et qui constitue notre dignité d'homme. Allons nous assister au spectacle insultant d'une procession des troupes africaines sur les Champs- Elysées le 14 juillet de cette année? J'en éprouve de l'irritation et je m'insurge. J'enrage de voir cette France dévergondée qui, me semble-t-il, ressemble étrangement à un dépradateur sexuel qui , après avoir satisfait sa libido , reste sur les lieux de son crime pour violer sa victime de plus belle. Cette France, bienfaisante, " commissionnaire " de la morale chrétienne, qui a peiné à justifier son rôle on ne peut plus brumeux dans le meurtre politique de Sylvanus Olympio , premier président élu du Togo, de Félix Mounié, opposant camerounais ; les fraudes électorales avec l'avénénement de la démocratie dans les années 1990; le soutien et le financement de régimes crapuleux au Congo Brazza de Denis Sassou Nguesso, au Gabon de Bongo, au Tchad de Diby, au Cameroun de Biya, en Côte d'ivoire de Boigny, au Burkina de Compaoré, en Mauritanie de Maaouya Ould Taya, en Centrafrique du fameux Jean Bedel Bokassa....... , le génocide rwandais (la France a soutenu les génocidaires sur toute la ligne ). La responsabilité de Bob Denard, de l'ambassade de france , des réseaux d'influence et des services secrets français dans les coups fourrés auxquelles il a été donné à notre continent de voir pendant plus de quatre décades ne sont pas de nature à disculper la France de son complexe de culpabilité.
L'histoire de l'Afrique ne saurait se faire sans les africains. Aucun changement du statu-quo ne saurait être le fruit d'une génération spontanée mais d'un investissement actif de nos consciences , de nos volontés incompressibles de nous extraire des mailles du filet savamment tissé par nos maîtres d'hier en vue de bâtir un monde nouveau , à l'avenant de nos rêves, nos espérances et aspirations profondes pour une Afrique libre, indépendante et prospère. Notre combat éternel de refus à l'ingérence dans nos affaires , à l'exploitation de nos ressources minières et énergétiques, à la division , à régler nos différends, à nous imposer une façon de faire la politique , ne saurait et ne devrait s'apparenter au mythe de Sisyphe , expression défaitiste de nos efforts. L'histoire de notre continent a , le plus souvent été écrite par les vainqueurs d'hier bien que Nicolas Sarkozy qui a un sens certain de l'excentricité ait affirmé dans son fameux discours de Dakar que : " l'homme africain n'est pas entré dans l'histoire". Il nous appartient , mieux c'est un devoir catégorique de la re-écrire , de lui imprimer une nouvelle direction -le sens du progrès-, une force motrice, une nouvelle dynamique à la mesure de nos aspirations profondes et réellles. Nous entendons dans ce siècle , affronter les autres nations en inter pares et non en éternels assistés.
Ouattara .Fatogoma Mohamed
Orange, New Jersey
USA
Fouattara2@comcast.net
http://www.ouattaradonzo.com
La nouvelle françafrique : j'enrage .
(Le néocolonialisme français )
Les indépendances de la plupart des ex-colonies de la métropole française furent un " magnifique lever de soleil " (expression hégelienne sous ma plume) fêté solennellement par tous les africains de tous âges dans un enthousiasme délirant , une émotion sublime, une ferveur lyrique. Les âmes avisées ne sont pas sans savoir que ce pan de l'histoire , pas plus que l'Histoire elle même n'est pas le fruit du hasard mais obeït à un dessein déterminé par des contingences particulières . La France très affaiblie au sortir de la deuxième guerre mondiale, les vastes mouvements de décolonisation dans le tiers-monde et leur radicalisation , les mouvements de reconnaissance des cultures indigènes pilotées par la négritude, le désir de liberté et d'égalité portés par les élites africaines formées en Europe, la naissance du nationalisme, et la brutalité et l'injustice inhérentes à la nature même de la colonisation , la démystification de l'invincibilité des puissances coloniales, la Charte de l'Atlantique -pionnière de l'ONU - exprimant le droit de chaque peuple de choisir la forme de gouvernement sous laquelle il doit vivre, la sympathie viscérale des Américains et des Soviétiques aux idées de liberté et d'indépendance se sont conjugués et ont achevé d'asséner un coup de massue mortel à la colonisation. En clair , nos indépendances " négociées " ou " acquises au prix de guerres meurtrières" ne furent pas un cadeau du Général de Gaulle. Un demi siècle après, pendant que bon nombre de pays africains s'apprêtent à solenniser le cinquantenaire de leur accession à " l'indépendance" avec , comble de l'ironie, l'onction pateline des épigones du Général de Gaulle, nous en sommes à nous poser la question sur le rôle et l'attitude des plus perfides du maître Pathelin (référence à l'hypocrisie insinuante de la France avocaillon des peuples africains brimées) d'hier et d'aujourd'hui dans le jeu de méli-mélo politique qui est celui de notre Afrique francophone au sud du sahara .
Nous nous attelerons , souffrez-en mes chers lecteurs, dans un souci d'efficacité pédagogique, à entreprendre une tentative de definition de la Françafrique qui est un système machiavélique de dépendance radicale habilement mis en place par la France pour exploiter les ressources humaines, minières, énergétiques et naturelles de l'Afrique avec la complicité de certains africains . La fortune et la beauté sémantique du vocable apparaissent avec François -Xavier Verschave , qui a consacré une somme impressionnante de documents sur le sujet, et qui définit ex cathedra la françafrique comme " un iceberg . Vous avez la face de dessus, la partie émergée de l'iceberg : la France meilleure amie de l'Afrique, patrie des droits de l'homme, etc. Et puis ensuite , vous avez 90% de la relation qui est immergée : l'ensemble des mécanismes de maintien de la domination française en Afrique avec des alliés africains [... .] une infime minorité des français qui, aidés au plus haut niveau de l'état, pillent les richesses des ex-colonies françaises en Afrique, en utilisant l'argent public et ce au mépris de millions de vies humaines . C'est le plus long scandale de la République française. De nombreux politiciens et partis politiques , de hauts cadres et actionnaires de multinationales françaises (ELF-TotalFina, Bolloré, Bouygues...) , certains militaires , les dictateurs et leur entourage, les marchands d'armes : en bref , ce sont des réseaux bien organisés qui disposent de nombreux relais dans les medias. Des centaines de milliards détournés en 50 ans. "
En somme , l'objet de notre entreprise consiste à toucher du doigt le caractère moralement répugnant et machiavélique de la relation française d'avec l'Afrique et la perpétuation inacceptable de cette même politique grossière saupoudrée de sournoisie par les héritiers de De Gaulle .Après un demi siècle " d'indépendance " pour les pays jadis sous tutelle française, force est de constater avec tristesse que la cellule africaine de l'Elysée, ingénieuse trouvaille de Jacques Foccart fonctionne très à ravir, et a de beaux jours devant elle . Au délà du paternalisme , de la compassion voire de la fourberie françaises, c'est toute notre capacité réelle à nous assumer et à nous gouverner qui se trouve être mise en question .
Le courage et la témérité des apôtres de la négritude et autres chantres des mouvements culturels leur auraient permis de greffer le combat culturel et politique autour de la revendication de l'héritage noir en vue de résoudre l'équation thématique de la dimension culturelle qui, associée au paradigme politique devaient inéluctablement conduire à notre vrai développement , notre vrai indépendance. Au regard du comportement de certains leaders politiques à s'acoquiner avec la France, on est en droit de se demander si l'Afrique a pu véritablement se défaire de ce complexe d'infériorité qu'elle a interiorisé depuis des lustres.
Le développement des peuples d'Afrique ne saurait exclusivement se mesurer à l'aune de leurs réalisations matérielles mais à leurs capacités de réalisation de leurs " conscience-en -soi et de leur raison ". Nous, africains continuerons à être à la traîne si nous échouons à l'accomplissement de notre conscience d'hommes libres et égaux des autres dont l'aspiration est un combat de quête de dignité , de liberté, d'indépendance , de justice, et de mieux vivre. C'est un impératif catégorique et hypothétique -pour parler un langage purement kantien-pour les africains du XXI ème siècle de cesser de se comporter en enfants de choeur à qui on raconte des histoires de fées et de lutins. Le rapport France-Afrique n'est pas l'expression d'un quelconque altruisme défendant la démocratie et les peuples brimés mais une espèce de " monstre froid " au service des intérêts égoïstes de la France. Mieux, un abominable système monté pour inféoder les africains et les offrir pieds et poings liés à la France. Un double besoin pressant de passer au bistouri les imperfections de cet odieux système et de couper tout lien ombilical avec cette France , qui n'est pas celle de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789, qui n'est pas celle du Siècle des lumières s'impose. Disons non à cette France-marionnettiste qui manoeuvrerait des Présidents pantins à partir de l'Elysée pour nous offrir une Afrique de la pauvreté, de la famine, de la malnutrition, de la misère , de la dette, des guerres incessantes , des coups d'état , des assassinats politiques, de génocide qu'elle regarderait avec commisération, qu'elle aiderait avec générosité. Comme la réponse du berger à la bergère , disons à cette France qui dit ne pouvoir accueillir toute les misères du monde que l'Afrique n'en est pas sa vache laitière. Faisons de ce siècle celui de la lumière de notre maturité , de notre volonté farouche à refuser le monde noir, crasseux et verruqueux que la France , néocolonialiste , veut nous dicter. Il est inadmissible que le commerce de la France d'avec l'Afrique soit un rapport figé de conquérant , de triomphateur face aux vaincus , aux lésés en ce XXIeme siècle.Qu'on ne se méprenne pas sur le sens du ballet diplomatique exécuté par Jacques Toubon et Bernard Kouchner un peu partout sur le continent. J'enrage devant l'outrecuidance des propos de Jacques Toubon, chef d'orchestre de " l'année de l'Afrique en France" qui a eu le toupet de déclarer à Lomé que " Les anciennes colonies françaises d'Afrique sont devenues indépendantes grâce aux mouvements de décolonisation décidés par le général de Gaulle ".
J'enrage devant ces propos d'une fourberie révoltante d'houphouët Boigny qui déclarait en 1959 : " Il y'a en Afrique et à Madagascar des peuples colonisés qui ont préféré l'indépendance dans la coopération , dans l'amitié et dans la fraternité à l'indépendance dans la haine qu'ont choisi bien d'autres" .
J'enrage devant cet autre boniment non moins hypocrite de Léopold Sédar Senghor :" Le Général est un bon père de famille c'est pourquoi il a accepté l'accession du Mali (entendez la Fédération du Mali) à l'indépendance . Et notre voie est différente de celle de la Guinée, nous aurions pu au terme de l'article 86 de la Constitution procéder à un référendum et sortir de la Communauté. Le geste n'a pas été très amical vis à vis de la France..."
J'enrage de voir le Burkina Faso devenir un funeste sanctuaire de la françafrique. Blaise Compaoré, arrivé au pouvoir à la faveur d'un coup d'état , se trouve être aujourd'hui curieusement le chouchou de la France , supposée parangon des droits de l'homme et de la démocratie, qui s'ingénie à lui forger un visage angélique. Arrivé au pouvoir à la suite d'une impardonnable fratricide operée le 15 Octobre 1987 , nous ne l'avons pas oublié. Blaise Compaoré affublé du titre de " médiateur doublé de sage", affiche tristement à son tableau de chasse la liquidation de ses opposants politiques, des journalistes "turbulents", de collaborateurs suspicieux, d'étudiants trépidants. En sus, absence de bruit autour de son rôle dans les abominables guerres civiles libérienne et Sierra léonaise. Au regard du profil de l'homme, je souffre d'une douleur aiguë de le voir, sous l'impulsion de la France, jouer les médiateurs dans les crises togolaise, ivoirienne , guinéennne .... J'enrage de voir la France appliquer le système de deux poids , deux mesures en Afrique selon ses intérêts. Autant les déclarations incendiaires de Thomas Sankara à l'endroit du néocolonialisme français ont dérangé l'Elysée, autant les envolées pétrôleuses (référence à ces femmes énergiques de la Commune de Paris en 1871) de Dadis Camara ont empêché la France de sombrer dans un sommeil hanté par le spectre d'un trublion qu'il fallait ostraciser à tout prix. Loin de moi l'idée de soutenir que Dadis était un saint. Seulement le désir de mettre en exergue l'importance de la Guinée en tant qu'enjeu d'un véritble combat géopolitique entre les puissances -courtisans sous-tend mon argumentation. Que Dieu préserve la Guinée et ses richesses fabuleuses des rapaces néo-colonialistes! Il est grandement temps pour l'Afrique de sortir de sa torpeur et de faire preuve de maturité en prenant notre destin en main. La carte mondiale est entrain de se dessiner sensiblement sous nos yeux, et la présence de l'Afrique dans le gotha des grands pays du monde s'accommoderait mal de sa naveïté angélique à se laisser emmailloter par la France ou n'importe quel autre pays néo-colonialiste des temps nouveaux. Et particulièrement de la France, cette ancienne puissance en quête de prospérité et de paradis perdus, une puissance coloniale qui a échoué en l'espace de plus d'un demi siècle à faire sa prise de conscience et dépasser l'image de la France sans empire. Et Hegel ne s'était pas trop trompé en disant que les peuples inférieurs sont ceux-là qui échouent à la réalisation de la conscience de soi. La France faisant malheureusement partie de ceux- là , veut compenser sa petitesse en exploitant l'Afrique dont la richesse réside dans sa population qui avoisinera les 4 milliards d'habitants d'ici la fin de ce siècle (foi de démographe) et ses ressources naturelles et minières.
C'est ajouter l'insulte grave à l'injure que d'associer cette même France à la célébration des cinquantenaires. Peut être le pire est à venir. Subirons nous l'affront d'entendre les louanges dithyrambiques à l'endroit de la France lors des discours de nos chefs d'état -troubadours? Qu'ils se souviennent de ce que disait Corneille dans le Cid : " Les affronts à l'honneur ne se réparent point ". Qu'on veuille bien nous laisser notre honneur qui est étymologiquement ce dont nous pouvons être légitimement fiers et qui constitue notre dignité d'homme. Allons nous assister au spectacle insultant d'une procession des troupes africaines sur les Champs- Elysées le 14 juillet de cette année? J'en éprouve de l'irritation et je m'insurge. J'enrage de voir cette France dévergondée qui, me semble-t-il, ressemble étrangement à un dépradateur sexuel qui , après avoir satisfait sa libido , reste sur les lieux de son crime pour violer sa victime de plus belle. Cette France, bienfaisante, " commissionnaire " de la morale chrétienne, qui a peiné à justifier son rôle on ne peut plus brumeux dans le meurtre politique de Sylvanus Olympio , premier président élu du Togo, de Félix Mounié, opposant camerounais ; les fraudes électorales avec l'avénénement de la démocratie dans les années 1990; le soutien et le financement de régimes crapuleux au Congo Brazza de Denis Sassou Nguesso, au Gabon de Bongo, au Tchad de Diby, au Cameroun de Biya, en Côte d'ivoire de Boigny, au Burkina de Compaoré, en Mauritanie de Maaouya Ould Taya, en Centrafrique du fameux Jean Bedel Bokassa....... , le génocide rwandais (la France a soutenu les génocidaires sur toute la ligne ). La responsabilité de Bob Denard, de l'ambassade de france , des réseaux d'influence et des services secrets français dans les coups fourrés auxquelles il a été donné à notre continent de voir pendant plus de quatre décades ne sont pas de nature à disculper la France de son complexe de culpabilité.
L'histoire de l'Afrique ne saurait se faire sans les africains. Aucun changement du statu-quo ne saurait être le fruit d'une génération spontanée mais d'un investissement actif de nos consciences , de nos volontés incompressibles de nous extraire des mailles du filet savamment tissé par nos maîtres d'hier en vue de bâtir un monde nouveau , à l'avenant de nos rêves, nos espérances et aspirations profondes pour une Afrique libre, indépendante et prospère. Notre combat éternel de refus à l'ingérence dans nos affaires , à l'exploitation de nos ressources minières et énergétiques, à la division , à régler nos différends, à nous imposer une façon de faire la politique , ne saurait et ne devrait s'apparenter au mythe de Sisyphe , expression défaitiste de nos efforts. L'histoire de notre continent a , le plus souvent été écrite par les vainqueurs d'hier bien que Nicolas Sarkozy qui a un sens certain de l'excentricité ait affirmé dans son fameux discours de Dakar que : " l'homme africain n'est pas entré dans l'histoire". Il nous appartient , mieux c'est un devoir catégorique de la re-écrire , de lui imprimer une nouvelle direction -le sens du progrès-, une force motrice, une nouvelle dynamique à la mesure de nos aspirations profondes et réellles. Nous entendons dans ce siècle , affronter les autres nations en inter pares et non en éternels assistés.
Ouattara .Fatogoma Mohamed
Orange, New Jersey
USA
Fouattara2@comcast.net
http://www.ouattaradonzo.com

L'union africaine: un éternel voeu pieux?

L'Union africaine: un éternel voeu pieux ?
Les guerres idéologiques entre l'Est et l'Ouest avec la répartition bipolaire du monde en deux blocs antagonistes, les mouvements des non-alignés des tiers-mondistes, sont aujourd'hui devenus le souvenir d'un passé. Le vent de la glasnost, de la perestroïka, l'effritement du " mur de la honte " l'implosion du bloc communiste, le vent de la démocratie soufflé à partir de l'Est ont eu raison de l'ancienne architecture du monde. L'heure est aujourd'hui à la globalisation. Les USA demeurent l'hyperpuissance, l'Europe cahin-caha , au cours des ans , est en passe de réaliser son union. La Chine "reveillée", l'Asie des "Dragons et des Tigres" , le BRIC (Brésil, Russie, Inde et la Corée du Sud) seront des acteurs majeurs et incontournables de ce millénaire. Selon les spécialistes, d'ici l'an 2025 , les USA ne seront plus l'hyper-puissance, l'Union Européenne aura achevé de se constituer dans différents domaines et sera à n'en pas douter une puissance avec laquelle il faudrait compter, les pays de l'Est ( Chine, Inde et Japon) seront les nouveaux patrons du monde, un monde d'interdépendance et d'interconnexion à l'échelle du globe avec une communauté de destin. Par une déviation de bon sens qui dépasse tout entendement, l'Afrique serait -elle frappée par une certaine aberration chrosomique la rendant refractaire à la théorie des dominos ? L'Afrique , véritable absurdité géo-politique, va-t-elle continuer à traîner son destin de "damnée de la terre" tel un boulet de forçat ? Réné Dumont avait déjà fait le constat désolant en 1963 en disant que l'Afrique noire était mal partie . L'Afrique parviendrait-elle un jour à démarrer ou à entrer dans le monde de la globalisation? Qu'on le veuille ou non le XXI ème siècle sera celui des regroupements de vastes ensembles politico-économiques. La carte mondiale est entrain de se re-dessiner sensiblement et progressivement sous nos yeux. En d'autres termes nous sommes dans l'ère de la mondialisation . C'est un impératif catégorique pour l'Afrique que de s'unir au risque d'aller lamentablement ad patres. Et le fameux slogan du Docteur Nkrumah : " AFRICA MUST UNITE " plus que jamais reste d'actualité.
Quarante sept ans après la naissance du rêve d'un visionnaire en la personne de Kwamé Nkrumah, la thèse fédéraliste d'une Afrique unie, solidaire et dépouillée de toute emprise colonialiste et néo-colonialiste peine à se réaliser faisant de notre continent une véritable aberration géopolitique et géostratégique dans un contexte mondial globalisant. Il faut toujours se souvenir que l'une des beautés de la langue française réside en ceci qu'elle aime les répétitions des mots et les rédites, lesquelles aussi contribuent à la clarté du langage dans un souci pédagogique. Nous avons dit moult fois que le néocolonialisme , si on ne s'en débarrasse, contribuerait durablement à annihilier tout effort d'union et de développement de nos pays, de notre continent. Le rêve d'unification de l'Afrique ne saurait prendre corps et se muer en réalité si elle ne se dégrafe pas des chaînes du néo-colonialisme qui est historiquement né pour substituer ou implémenter la colonisation. Souvenons nous de la Fédération du Mali , phagocytée dans l'oeuf. Souvenons nous de 1976 l'année où l'OUA a failli être sacrifiée sur l'autel de la lutte idéologique en Angola avec en filigrane l'URSS et les USA : l'un soutenant le gouvernement marxiste d'Augustinho Neto et l'autre apportant sa caution aux rebelles pro-occidentaux de Jonas Savimbi. Nous nous souvenons encore de cette même période , comme si c'était hier , écoliers , nous nous amusâmes à écrire sur les manches de nos uniformes scolaires les griffes : MPLA ou UNITA selon nos préférences. Cinquante ans après nos indépendances, la vie politique de l'Afrique au quotidien s'embrouille avec la politique néocolonialiste et son corollaire de droit d'ingérence au nom de la paix , de la démocratie, des droits de l'homme, des ONG humanitaires, le FMI et la Banque Mondiale avec leurs politiques à effets pervers(prêts et modalités de payements, dévaluation de nos monnaies, les ajustements structuraux....).
Quand un homme se prend à rêver de façon solitaire, c'est toujours un rêve, mais dès lors que plus d'un , en communion, partage ce rêve, il a des chances certaines de se réaliser. La matérialisation de ce rêve passe nécessairement par l'acquisition d'une conscience historique et politique des Africains. Cette conscience noire, dans son déploiement doit poser le primat de l'indépendance psycho-mentale sur l'indépendance politique. L'idée la plus extravagante née dans la tête des envahisseurs et leurs ethnologues a consisté à nous faire croire que nous sommes des sous-hommes. Le premier conseil que notre nature humaine nous prodigue , c'est de nous rebeller contre cette assertion. Commençons d'abord, à nous dépouiller des clichés, du fatras idéologiques du noir inférieur au blanc expression de notre complexe d'infériorité que nous avons intériorisé depuis longtemps. Prenons conscience de nos immenses capacités et aptitudes à nous réaliser et à forger notre destin. Les apôtres des mouvements d'émancipation du Noir que sont les Edward Wilmont Blyden, Marcus Garvey, WEB du Bois, Frantz Fanon, Henry Silvestre, Alain Locke, Léopold S. Senghor, Cheik Anta Diop, Aimé Césaire..........n'ont pas transigé sur cet aspect du combat. Que leurs philosophies puissent nous être utiles dans la réalisation de notre combat de peuple libre. Le panafricanisme , loin d'être un mythe se doit d'être la panacée à notre survie. Elle doit être une réponse énergique sous-tendue par des projets intégrateurs d'une part et une réponse juste et appropriée aux challenges et enjeux que nous prescrivent le monde actuel dans son déploiement . Un choix corneillien se pose à l'Afrique avec 53 Etats (les archipels inclus) et une population qui flirterait avec le milliard d'ici peu . S'unir ou disparaître that's the question pour pasticher l'auteur anglais Williams Shakespeare. Le besoin d'une volonté de refléchir à la construction de l'unité africaine dans ce millénaire nous impose de l'audace . Il faut " oser oser ". Notre survie en depend. Il faut refléchir attentivement aux problèmes importants , même si c'est fatigant dit-on. N'oublions pas aussi que l'union fait la force. Et cette union serait le creuset dans lequel tous les problèmes auxquels le continent est confronté trouveront leur résolution. Incorporé, soutenu et défendu par nous tous, le panafricanisme doit se conjuguer en terme de prise de conscience, d'intégration, d'union, de solidarité et de coopération entre les africains de l'intérieur et les afro-descendants.
Le panafricanisme, mouvement de revendication identitaire dont Nkrumah fut le porte flambeau se doit aujourd'hui d'aller au délà de l'idéologie pour s'ancrer profondément dans la conscience collective africaine désireuse d'indépendance , de souveraineté, d'éducation, de progrès technologiques, de solidarité, d'égalité et de justice. Ce visionnaire de classe exceptionnelle a porté son rêve d'unité africaine par délà les limites de son seul pays jusqu'à sa mort. Quel bel héritage! Mais faute d'avoir été exploité positivement par les générations futures a pris lamentablement les allures d'un romantisme utopique. Celui qu'on a appelé Osagyefo, le Rédempteur, écrit : " le nationalisme africain ne se limite pas seulement à la Côte d'Or, aujourd'hui le Ghana. Dès maintenant il doit être un nationalisme panafricain et il faut que l'idéologie d'une conscience politique parmi les Africains, ainsi que leur émancipation, se répandent partout dans le continent ". Après plus d'un demi centenaire , avons nous été sauvés comme l'avait rêvé pieusement cet " idéaliste"? Au regard de ce qui se passe sous nos yeux aujourd'hui avec la participation d'une certaine France , chef d'orchestre de la célébration du cinquantenaire de bon nombre de pays africains, nous en sommes à nous demander si les préoccupations légitimes des égéries de ce rêve ont été cernées par nos dirigeants actuels. Ne perdons pas de vue que le souci premier des panafricanistes est la libération de l'Afrique de toute domination coloniale. L'avons nous aujourd'hui compris ou réalisé ? Assurément non !!! Après les épisodes douloureuses de la pénétration coloniale, de la colonisation, du néocolonialisme européen et américain, c'est un autre épisode de notre feuilleton historique qui commence avec l'envahissement progressif du terrain par des chinois, indiens et brésiliens.
Dans les langes, l'union africaine fut regardée avec circonspection comme l'expression du rêve d'un aède, d'un égocentriste prétentieux . Toute sa vie durant , son imagination n'a enfanté que chimères. Mais quelles belles chimères ! C'est une urgence pour ses héritiers que nous sommes de nous accaparer de ce rêve et d'en transformer en réalite tangible. Quelqu'en soit la forme , rêve ou réalité, nous resterons tendrement attachés à l'idéologie du panafricanisme jusqu'au dernier moment de notre drôle d'existence de peuple rétif à oser forger avec audace, courage et assurance notre destin . Que ne tombent dans la vanité les rêves des grands pionniers du panafricanisme - l'empereur Hailé Sélassié, Kwame Nkrumah, Jomo Kenyatta, Modibo Keïta, Amed Sékou Touré, Julius Nyerere, Nelson Mandela, Patrice Lumumba, Thomas Sankara, Bob Marley, Steve Biko, .....Mouamar Kaddafi, j'en oublie! Faisons nôtre leurs visions , puis les réaliser en acte politique concrêt : La création des Etats Unis d'Afrique. " Platon rêvait beaucoup, et on n'a pas moins rêve depuis ; il avait songé que la nature humaine était autrefois double, et qu'en punition de ses fautes elle fut divisée en mâle et en femelle....les rêves alors donnaient une grande réputation . " (Voltaire. Songe de Platon). En fait de réputation, Nkrumah en a eue. L'inoxydable rêve de l' " Osagyefo " s'impose curieusement comme la seule panacée ayant la vertu de nous sauver en faisant de l'Afrique , à défaut d'en être la chéville ouvrière , un artisan de l'organisation architecturale du nouveau espace mondial en construction. Marcus Garvey , l'un des chefs de choeur du panafricanisme et tenant de la doctrine du " nationalisme noir " disait ceci : " Il est possible que nous vivions pas tous la réalité d'un empire africain si fort, si puissant qu'il imposerait le respect à l'humanité, mais nous pouvons cependant durant notre vie travailler et œuvrer à faire de ce projet une réalité pour une autre génération ". Faisons nôtre, ce slogan que nous espérons vivement prophétique du même Marcus Garvey : " Peut-on le faire ? Nous pouvons le faire ! Nous le ferons ! ". En terminant, dans mon lyrique envol, j'en viens à oublier Racine, Malherbe, Boileau, Lamartine, Hugo, pour rappeler ces mots de Bob Marley dans sa chanson "Africa unite" :
How good and how pleasant it would be before God and man, yea-eah!-
To see the unification of all Africans, yeah!
As it's been said already, let it be done, yeah!
Fatogoma Mohamed Ouattara
Orange, New Jersey
USA
Fouattara2@comcast.net
http://www.ouattaradonzo.com

L'école malienne: dans le creux de la vague?

L'école malienne : dans le creux de la vague ?
L'école malienne de ces vingt dernières années nous a fait verser beaucoup d'encre et de salive . En fait de salive , nous n'en avons point , nous avons cependant suffisamment d'encre pour continuer à écrire , décrire et décrier . La situation pâteuse dans laquelle se trouve enlisée notre école est des plus attristantes . Sa prise en otage par les politiques et certains patriotes de clocher nous échappent et nous glissent entre les doigts de la main telle une boule de mercure . Il y'a près de vingt ans environ , l'école malienne , bancale , va clopin-clopant et menace de chuter mortellement dans le creux d'un abysse sans fond si rien n'est fait. Un vent d'espoir vient de souffler dans nos coeurs à l'orée de la nouvelle année. Voici le verbatim de l'adresse du chef de l'Etat à la Nation : " L'éducation est une dimension importante de la révalorisation des ressources humaines . La mise en oeuvre des conclusions du Forum national sur l'éducation doit continuer à retenir toute notre attention. " . Le Président aurait -il été subitement inspiré par Minerve , la déesse de la sagesse ? Ou serons nous tentés de croire que l'oiseau de Minerve prend son envol à la tombée de la nuit ? A chaque fois qu'il s'est agi de dénoncer ou de tirer sur la sonnette d'alarme , certains ont pris le pli de gesticuler comme des forcenés en nous considerant comme des diables dans le bénitier. Loin s'en faut . Toujours étreints par notre désir de dire et de mieux dire les choses que nous ressentons sur le coeur pour ce pays que nous chérissons. Le Mali est ce qu'on a de commun . Son bonheur est au coeur de nos préoccupations respectives . S'il doit sombrer , nous chavirerons ensemble. Pour une fois , par délà nos antagonismes et intérêts de classes , convenons que l'école malienne va à- vau-l'eau , qu'il y'a un besoin pressant de la sauver du cataclysme (excusez le vocable car il n'y en a pas d'autres eu égard à la gravité de la situation ) . Toute la problématique se resume à cette question : a t-on davantage besoin d'éducation , d'indépendance intellectuelle, mentale que de grand vitrage ? La théorie du hasard de Cournot ne saurait avoir sa place dans le développement d'un pays qui se base et s'appuie sur une stratégie bien définie . Le projet de développement économique et social élaboré par le gouvernement ne s'est pas préoccupé de poser la prépondérance de l'école sur les infrastructures clinquantes et sémillantes. A preuve :
Bamako qui ressemblait à un échiquier avec quatre (4) pions : la colline de koulouba , la grande mosquée , l'hôtel de l'Amitié , et la colline du lycée de badalabougou est un vaste chantier en construction . Le Mali , en particulier Bamako , la capitale est en passe de devenir une véritable vitrine en Afrique de l'Ouest à l'image de Yamoussokro en Côte d'Ivoire , Abudja au Nigéria . De la matrice de notre vieille terre surgissent telles des champignons des réalisations de prestige :
Hôtel cinq (5) étoiles venant s'ajouter à toute une ribambelle d'autres faisant du Mali premier de l'espace UMOA et deuxième dans la CEDEAO . Aérogare de frêt , Hôpital du Mali, Route Kayes-Bafoulabé, Centre Commercial et parking , Nouvel échangeur du Rond-point de la Colombe , Troisième pont de Bamako , Cimenterie de Diamou , Usine de Montage des Tracteurs , la célébration fastueuse du cinquantenaire de notre independance.........tout cela avec l'aide de nos "amis-partenaires financiers " ou l'usage du pécule national.
Peut-on sincèrement juger du développement d'un pays à l'aune de ces infrastructures qui , à notre sens tiennent de l'investissement de prestige , une espèce de miroir aux alouettes ? Comme le diraient les laudateurs et panégyristes d'ATT , le PDES ne marche plus , il est au galop . Pourquoi ne ferait-on pas preuve d'ingéniosité en ajoutant à cet attelage l'Education qui est le socle de tout développement social et économique ? La société et l'école maliennes sont en crise . L'éducation est avant tout pour le développement de l'homme et de la société . On façonne les plantes par la cutlure , et les hommes par l'éducation . Poser l'antériorité de l'éducation , lui assigner le rôle d'accompagnateur et d'éducateur de tout projet de développement nous semble relever de la raison . Véritables mythes , les Etats Généraux sur la délinquence financière et l'éducation l'ont été . Ils se sont terminés en eau de boudin . Ils ont été une espèce de diversion , de la poudre dans les yeux du vulgum pecus malien . Encore une fois , l'argent du contribuable fut sacrifié sur l'autel du folklorique . Les maux sont là , incarnés , ils menancent d'atteindre fatalement tout le système si rien n'est fait . Nous le dirons à satiété , autant il a été difficile à l'Antiquité grecque de resoudre ses problèmes de quadrature de cercle , de la trisection de l'angle et de la duplication du cube , les problèmes de l'école sont devenus d'insurmontables problèmes de géometrie pour la politique qui a choisi de les reléguer stratégiquement aux calendes grecques .
L'administration malienne ressemble étrangement à une espèce d'écurie d'Augias qui gagnerait à être nettoyée serieusement . Cette entreprise , de longue haleine , doit et devrait se faire autour de la formation et de la re-formation de la culture de base de l'homme malien . Le régime autoritaire de vingt -trois (23) ans d'âge de Général Moussa Traoré a été une douloureuse parenthèse pour l'Ecole malienne . Nos valeurs cardinales se sont délitées . C'est pourquoi il est urgent d'assigner à l'Ecole le rôle qui est le sien : la formation de l'homme malien à travers la culture de base qui est l'ensemble des valeurs morales , éthiques , religieuses , sociales , culturelles , artistiques , cosmogoniques , philosophiques .....Elles s'inscrivent dans l'individu au fur et à mesure qu'il reçoit l'influence éducative du groupe . C'est pourquoi on ne peut s'empêcher de penser à ces mots de Emmanuel Kant dans " Reflexions sur la pédagogie " : " L'homme n'est éduqué que par des hommes et par des hommes qui ont également été éduqués "
Il faut avoir un sens très aigu du cynisme pour ignorer que l'éducation est la matrice conceptuelle de tout développement . De deux choses l'une , soit par un calcul politique machiavélique , ils aspirent former une génération de citoyens maliens " moutons de panurge " maléables et corvéables à souhait , ou par ignorance criarde , ils méconnaissent le rôle prépondérant de l'Ecole dans le processus de développement d'un pays . Tristesse . Non , la lueur vient de la réaction de l'Europe d'après la deuxième guerre mondiale à refuser les politiques des régimes totalitaires à mouler les individus dans des corsets idéologiques qui les étreingnaient et qui les rendaient contrôlables , la lueur vient aussi de la bouche de Anton S Makarenko , pédagogue russe : "L'homme ne peut vivre en ce monde s'il n'a en vue rien de radieux . Et c'est la mission de l'école de transmuer les formes de joie les plus simples en de plus complexes et plus riches de signification humaine . L'espoir vient aussi de Condorset , grand philosophe du siècle des lumières qui ne croyait pas si bien dire : "la vérité seule peut être la base d'une prospérité durable , et que les lumières croissant sans cesse ne permettent plus à l'erreur de se flatter d'un empire éternel , le but de l'éducation ne peut plus être de consacrer les opinions établies , mais , au contraire de les soumettre à l'examen libre de génération successives , toujours de plus en plus éclairées" . La lueur vient de Victor Hugo qui , souffla éloquemment ceci dans sa trompette : " Chaque enfant qu'on enseigne est un homme qu'on gagne . Quatre -vingt- dix voleurs sur cent qui sont au bagne Ne sont jamais allés à l'école une fois . Et ils ne savent pas lire et signent d'une croix. C'est dans cette ombre qu'ils ont trouve le crime . L'ignorance est la nuit qui commence l'abîme . Où rampe la raison , périt l'honnêteté" . Enfin l'espoir vient de la théorie du capital humain élaborée par l'américain Gary Becker qui vient conforter notre croyance à l'importance de l'éducation comme enjeu majeur dans le développement d'un pays . Becker nous enseigne que l'éducation est un investissement dans l'individu en vue d'une productivité générée par les acquis de l'éducation .
Le PDES d'ATT est planté ridiculeusement sur sa tête . Il convient d'en corriger les tares et lacunes en faisant de l'école -de l'éducation- l'enjeu principal , l'essentiel qui transmettrait aux générations futures nos valeurs fondatrices et qui leur donnerait le moyen de défendre et de pouvoir des personnes bien éduquées . Nous n'avons pas besoin d'une école qui bourrerait la tête de nos enfants tels des perroquets manipulables à souhait , mais d'une école qui leur permettrait de faire le distingo entre entre ce qu'ils veulent et ce qu'ils ne veulent pas , en toute indépendance d'esprit . Ce faisant , aucun politicien de mauvaise foi ne pourrait leur arracher le suffrage avec des billets de 1000 /5000 francs, de t-shirt ...ou encore mieux , leur vendre du vent .
Dans nos classes de psycho-pédagogie , Jean Piaget nous a enseigné que l'intelligence est la capacité de s'adapter aux situations nouvelles . Nous voulons une école qui s'adapterait aux exigences de l'homme du XXI ème siècle : conjonction de l'enseignement (l'apprentissage: faire et savoir- faire ) et de l'éducation (formation de l'esprit ) . Encore une fois , qu'on ne se trompe pas de combat . Le problème du malien d'aujourd'hui ne se situe pas au niveau du savoir (en fait de diplômés , le Mali en regorge ) mais de l'éducation (valeur ) . A la lumière de cet argumentaire serait-il erroné d'asserter que la délinquence financière trouverait une partie de son explication dans l'effritement de l'Ecole ?
Mr ATT , nous pensons humblement que l'éducation pèse plus lourdement comme indice de développement d'un pays que les maisons flambant neuves d'ATTbougou . Votre conception du développement économique et social peine dans sa pédagogie à nous expliquer la primauté de l'épiphénomène sur le phénomène .
Il est intolérable , de jure ou de facto , que votre gouvernement oublie ou ignore de faire de l'école une priorité dans son programme de développement .
L'histoire de notre cher Mali vous jugera un jour . Avant l'heure de votre jugement elle vous apprend que Modibo Keïta , sous sa présidence a posé le primat de l'éducation de masse et de qualité dont vous mêmes êtes un pur produit . Cette école avait pour souci la formation des cadres nécessaires pour le développement du Mali , la décolonisation des esprits et la préservation des valeurs et de notre culture . L'école a hiberné dans une longue léthargie de vingt-trois (23) ans avec le régime de votre prédecesseur : Moussa Traoré . Pendant la troisième Republique , Konaré , un enfant de l'école , lui a redonné ses véritables lettres de noblesse à en faisant une priorité . Mr Touré , l'histoire de notre pays vous interpelle et ne manquera pas de noter que les "militaires " qui ont passé à la tête de notre nation ont fait preuve de manque de précautions en ignorant le poids , l'importance et la valeur de l'éducation dans le développement de notre pays . Il vous reste deux (2) longues années pour sauver l'école malienne qui au fil des mois et des ans va à vau-l'eau . Vos petits -enfants dont l'éducation vous préoccupe au moment de votre retraite politique ne vous le pardonneraient pas .
Il serait sage de reconnaître les limites du PDES et éviter de sombrer dans un triomphalisme béat . Les logements sociaux , les échangeurs , .....ne sauraient être des indices fiables pour évaluer le développement de notre chère patrie . Elaborer de véritables stratégies de développement à court , moyen et long termes reléverait d'une véritable attitude de sagesse et de patriotisme de la part de nos politiques . Permettez nous de pasticher Gérald de Selys et Nico Hirtt (enseignant et écrivain ) : " Sans cesse , nous devons reprendre nos livres . Y découvrir l'immense richesse des histoires et des savoirs humains . Pour dire non au monde que l'on nous fait aujourd'hui . Un monde noir de malheur . Et bâtir le monde de demain . Un monde de couleurs où existera enfin , pour tous , le plaisir d'apprendre " . Nous n'aurons de cesse de le dire , nous étions d'il y'a environ cinquante(50) ans dans le même panier de développement que ceux qu'on appelle aujourd'hui "Les Dragons Asiatiques " (Corée du Sud , Singapour , Hong kong et Taiwan ) ; dans l'espace de vingt (20) ans , ils ont séduit le monde , ils ont forcé l'admiration et le respect en prouvant que le développement était loin d'être le résutat d'une génération spontanée , mais la resutante de véritables stratégies auxquelles on s'attele avec sérieux et conviction . Dans ces pays , ils ont commencé par le fait culturel , tous ceux qui ont moins de (50 ) ans n'ont pas souvenance de la langue du colonisateur . En URSS , la révolution de 1917 a enfanté de célèbres psycho-pédagogues qui se sont attelés à réparer les dégâts causés par le léninisme et le stalinisme . Les résutats ont été fabuleux . Aujourd'hui , Moscou a plus de milliardaires que n'importe quelle ville du monde capitaliste . Faisons preuve d'humilité et de sens de l'élévation en ouvrant nos livres en vue de puiser et approprier l'immense savoir et richesse de ces peuples . Eux -mêmes , ils sont allés à l'école de l'Occident et s'en sont appropriés les techniques et technologies ( électroniques , informatiques , textiles , sidérurgie ) et les ont exportées . Nos " dragons d'Asie " ont élaboré leurs stratégies de développement autour de :
" La scolarisation " la réforme agraire " l'industrialisation " l'exportation Comme notre Président aime à importer les modèles (reférence au bureau du VEGAL venu du Canada ), il n'y a aucune honte à singer ce modèle asiatique dont les résultats ont sidéré le monde entier tout en reconnaissant les limites de notre schéma actuel de développement . Une stratégie de développement qui tiendrait en compte :
" l'école " l'autosuffisance alimentaire " l'industrialisation " l'exportation " la santé pour tous fera du Mali un pays de Cocagne où nous nous attelerons à construire les grattes-ciel , les tours , des casinos , des go-go bars- si on le veut - car ne sont que des oripeaux et des fioritures .
Nous disons non au PDES dans sa conception actuelle . Un autre projet de développement est possible pour le Mali . Un Mali , pays de Cocagne , où il ferait bon vivre , où le rêve serait la chose la mieux partagée , pour nous et pour les générations futures .
Bonne année à tous et à toutes dans un Mali libre , uni et prospère .
Ouattara fatogoma Mohamed
Orange , New Jersey, Usa
fouattara2@comcast.net
http://www.ouattaradonzo.com

Politiquement incorrect ou Flagrant délit de ...?

Politiquement incorrect ou
Flagrant délit de ..... ?
L'observateur averti du landerneau politique malien n'est pas resté de marbre face à ce qui s'est passé dans l'hémicycle quand le groupe parlementaire Parena-Sadi a astreint le Pouvoir à un exercice inhabituel de transparence .
L'histoire pourrait ainsi commencer : il était une fois la vertigineuse somme de 220 milliards de nos francs générée par la vente de la Sotelma et de la BIM -Sa ceinte par une épaisse couche de nébuleuse qui voulait s'égarer dans les méandres d'un labyrinthe sans échappée . Le pactole fut payé , les preuves irréfutables de l'absence de leurs traces dans la loi du budget d'Etat 2010 furent faites . La décision unilatérale de l'Exécutif à vouloir utiliser cette manne au mépris de la loi fondamentale qui voudrait associer le Parlement à l'usage des fonds publics est allée au delà de l'entendement du citoyen lamda malien . Cette situation n'a pas manqué de susciter des interrogations sur la crédibilité de nos gouvernants qui voulaient se faire aussi riches que Crésus . L'Assemblée Nationale , tout comme les autres institutions , ne serait-elle pas la garantie du gouvernement d'un peuple libre contre toutes formes de déviances et particulièrement la corruption du gouvernement ? Nos gouvernants ont-ils été pris en flagrant délit..... de vol ? La concussion serait-elle la grande passion de nos gouvernants ? Nous ne saurons le dire . Cependant , les questions sont plus importantes que les reponses dans un pays où la gestion de la chose publique a toujours tenu du domaine du secret d'Etat. Seulement , il est de la nature même de la démocratie que de tenir le peuple informé . En d'autres termes , le peuple souverain a un droit de savoir sur la gestion du pays. Tout le problème dans cette affaire est que les gouvernants , étant dans le bourbier , sont sûrs d'eux mêmes et de leurs faits tandis que le peuple est plein de doutes . Les nostalgiques de la défunte émission " 100 minutes pour convaincre " d'Alain Duhamel et d'Olivier Mazerolle auraient été bien servis . Le Chef de l'Etat est entré dans la danse dans une " magistrale " tentative de convaincre les uns et les autres . " Les convictions sont des ennemis de la vérité plus dangereux que les mensonges . " disait le philosophe allemand Friedrich Nietzsche . Puis après ce fut le tour du Ministre délégué à l'Economie et du Budget Lassine Bouaré qui passe à l'oral à l'Assemblée Nationale . Le Mali en est -il à sa première fois de gérer les fonds issus de privatisation et autres ressources exceptionnelles ? Non . Les conditions de cession de l'Hôtel de l'Amitié , du Grand Hôtel , de la Régie des Chemins de Fer du Mali , de la SONATAM , de l'EDIM , de MALI-LAIT , etc ...tenant du secret des Dieux , ont été entourées de l'opacité la plus totale . Pourquoi n'a t-on pas fait de cet exercice de clarification une tradition politique ? De toutes les façons , il y'a eu du politiquement incorrect qui a débouché sur une crise de confiance des gouvernés à l'endroit des gouvernants . L'oiseau de Minerve prend son envol à la tombée de la nuit .
Le Mali se trouve aujourd'hui dans une ornière dont il convient d'en sortir en combattant , avec tout ce qui nous reste d'énergie , ces vices qui menacent d'annihiler indubitablement notre développement économique et social:
Gestion ténébreuse
La mauvaise pratique dans la gestion financière publique n'est pas un fait nouveau , ce qui l'est c'est la réaction et l'opposition d'un groupe parlementaire à une pratique solidement enfoncée dans notre sérail polilico-administratif et l'intérêt soudain du peuple vis à vis de la gestion gouvernementale . Il tiendrait aujourd'hui du secret de Polichinelle de dire que le Mali est gangréné par la corruption qui est devenue un moeurs politico-administratif dont on s'accommode au plus haut sommet . Autant il a été impossible à l'Antiquité grecque de résoudre ses problèmes de quadrature de cercle , de la trisection de l'angle et de la duplication du cube , le combat contre la corruption est curieusement devenu un insurmontable problème de géométrie pour le pouvoir actuel . Les Etats Généraux sur la corruption et la délinquence financière , le BVG et autres organes de contrôle ont montré leurs limites et manqué d' éradiquer le mal . Les corrupteurs et les corrompus tirent tous leur épingle de ce marché de dupes pendant que le peuple , le troisième larron , joue le rôle de maître -Aliboron . Les riches continueront à s'enrichir et les pauvres continueront à s'appauvrir , ce qui ne manquerait pas de déboucher sur un Mali " à hauts risques " où plus de 67% de la population vivent sous le seuil de la pauvreté . Aucune société humaine ne saurait se prévaloir d'échapper à la lutte des classes . Mais dès lors que le fossé entre riches et pauvres s'approfondit et atteint le seuil de l'intolérable , les seconds ne se satisferont pas de l'injustice et refuseront d'accepter le spectacle de l'opulence insultante des premiers . En ce moment précis , la situation deviendra politiquement incorrecte , intenable et insoutenable . Savez -vous que dans le cadre de la mauvaise gestion , entre 2002 et 2006 près de cent vingt milliards (120 milliards ) ont été détournés des caisses de l'Etat malien ? Savez-vous que vingt-et-un (21) " milliardaires de la démocratie " ont étét catalogués au Mali à la suite du rapport dressé par Jacke Tistwork , expert de la Banque Mondiale en 1999 ? Savez vous enfin que Dante avait reservé le 5ème fossé de son 8ème cercle infernal à tous ceux qui utilisent les fonds publics à leur profit ? Combien de nouveaux milliardaires seraient venus s'ajouter à la liste depuis l'adoption de la loi instituant le Végal en Août 2003 jusqu'à ce jour ? La situation va decrescendo . Nous tirons alors la sonnette d'alarme . Mettons nous à l'abri du scenario- catastrophe de l'échec de la démocratie , de la répartition de biens dans bon nombre de pays africains qui les aurait fait descendre dans le huitième cercle de l'Enfer , celui que Dante n'aurait pu imaginer dans ses cauchemars les plus démentiels . Si rien n'est fait pour combattre et défaire la concussion politico-administrative (malversation dans le maniement de fonds publics ) tous les efforts de développement pour notre pays seraient indubitablement voués à l'échec . Et l'élu de Dioïla , Konimba Sidibé dans la même veine lançait cette pique à Bouaré Lassine : " Je suis extrêmement préoccupé par la gestion des ressources publiques de notre pays en raison de ses conséquences graves sur le développement économique et social et les conditions de vie de nos compatriotes. Premier responsable de la gestion des ressources publiques au sein du gouvernement vous êtes certainement le mieux placé pour donner des réponses claires et précises à ces préoccupations ".
Maintes fois , nous avons stigmatisé le clientélisme, le copinage, la corruption , l'impunité, le mensonge d'Etat, l'opacité dans la gestion quotidienne du pays. Loin de nous l'intention de mener des attaques personnelles , notre combat s'est toujours situé autour de la gestion nébuleuse de ce pays . Ne dit-on pas que le pauvre défend sa patrie pendant que le riche la pille , la vend ? A chaque fois que la gestion calamiteuse , la corruption , le mensonge d'Etat et la complicité du silence voudront s'accorder à ravir pour contrecarrer les velléités de développement de notre pays , nous n'aurons de cesse de dénoncer , de juger ou de tirer sur la sonnette d'alarme . Sans paternalisme aucune , nous nous érigerons en contre-pouvoir pour dénoncer l'angélisme de la philosophie du pouvoir de ceux là qui nous gouvernent aujourd'hui .
Mensonge d'Etat
On a chanté sur tous les toits que le Mali et son PDES marchent ou galopent. Mais la répartition des recettes issues de la vente de la Sotelma et de la BIM-SA en dit long . Pourquoi ne nous a -t-on pas dit :
qu'il était difficile à l'Etat malien d'apurer ses dettes .
que le trésor public était désespéremment à l'étroit .
que la comptabilité publique malienne est dans une situation très grave .
que les secteurs vitaux de la société étaient moribonds , en état de langueur générale .
qu'on avait un besoin pressent de fonds pour insuffler une thérapie de choc à notre économie langoureuse pour la sauver sinon comment expliquer l'octroi tous azimut de ces fonds à des secteurs aussi variés que sont :
1-Assaisnissement des finances publiques
2-Dévéloppement des ressources humaines
3-Enseignement
4-Dévéloppement des infrastructures
5-Amélioration du cadre de vie
6-Soutien au financement au PME-PMI
7-Réforme économique et amélioration de la gouvernance
Attendait-on cette manne céleste inesperée pour insuffler de la vie à tous les secteurs de la société à bout de souffle ?
Le peuple malien avait aussi le droit de savoir sur l'évolution du travail du BVG, de la récupération des pertes frauduleuses , les noms des coupables et les punitions afférentes , la gestion de la dette intérieure de l'Etat (authenticité des factures et leurs paiements ).
Complicite de silence
Bon nombre de transactions de ce genre ont été effectuées au Mali sans traces dans une quelconque loi des finances , sans susciter la hargne de l'opposition à l'Assemblée , l'acrimonie de la Presse ou un quelconque sentiment de déception et de tristesse des politiques . Prenons un seul exemple, celui de la CMDT pour souligner l'illogisme dans ces opérations de privatisation plus que obscures et difficiles à comprendre .
Il y eut l'espace d'une petite année entre " la Nuit de l'Excellence " pour chanter l'hymne de la réussite des bonnes performances de la CMDT et la " Nuit de sa décadence " qui vit son sacrifice sur l'autel de l'intérêt d'une certaine camarilla malienne sans qu'on eut pris soin d'en sonner le glas . Silence complice car personne ne daigna se plaindre .
D'autres société et entreprises d'Etat furent bradées au profit des parents , des amis , de la famille , d'une coterie, des rapaces étrangers _maîtres soudoyeurs _ dans les mêmes conditions brumeuses . Tous les ingrédients étaient réunis au cours de toutes ces opérations douteuses exceptée la transparence . Encore " motus et bouches cousues " .
Il y'a certes une complicité de silence mais il semblerait que l'Etat s'ingénie à formater les esprits en vue de savamment entretenir l'illusion d'un certain mieux -être des maliens et le silence radio sur les " vraies réalités " du pays . C'est pourquoi le travail de formation, d'information et de sensibilisation des partis politiques et de l'intelligentsia s'impose comme un impératif catégorique . Le paradoxe veut que chacun croit être à bon droit de juger quand on parle de politique, on confond son droit social de se prononcer sur ce qui intéresse la société avec celui de dire la vérité sur un fait politique, droit que seuls un certain bagage intellectuel et une bonne formation politique peuvent conférer . Certains , par le vice rédhibitoire de leur éducation , ne sont pas à même de juger correctement . Il faut les aider à comprendre pour qu'ils soient parties prenantes du débat politique .
Conclusion
Sans tomber dans l'autosatisfaction , nous reconnaissons humblement que nous avons réalisé de belles et grandes choses dans la marche démocratique . Nous n'atteindrons la perfection dans cette évolution que si nous acceptons d'être exigeants avec nous mêmes en combattant ensemble la corruption , la concussion , l'impunité et le mensonge d'Etat qui minent dangereusement le développement économique et l'harmonie sociale de notre beau pays , par delà nos appartenances et intérêts de classes , nos grilles de lecture et sensibilités différentes .
Faisons économie de querelles de clocher , d'esprit partisans et de prises de positions tendancieues en sublimant l'intérêt supérieur de la patrie malienne . A quelque niveau que nous soyons, quelques soient nos chapelles et classes idéologiques , faisons preuve de patriotisme , d'élévation intellectuelle , et de grandeur pour poser le primat du mieux être de ce pays qui n'a aucune raison d'échouer . En cas d'échec nous serons tous coupables. La vérité ne saurait être un danger si nous acceptons de combattre à l'unisson le mensonge pour le seul salut de notre pays. La vérité est au mensonge ce que fut l'incadescence du soleil pour Icare . Tel l'âne de Buridan qui mourut entre la paille et l'eau faute d'avoir choisi , accepterons nous de mourir en refusant de choisir entre la vérité et le mensonge, nos intérêts personnels et l'intérêt supérieur de la grande nation malienne ? La reponse est assurément non , les maliens vivront et le Maliba survivra . Comme dans la " Divine Comédie " l'histoire de notre pays finira par la contemplation des étoiles , symboles de l'espoir et de l'espérance .
Fatogoma mohamed ouattara

Ce que je pense

Ce que je pense
Les polémiques nées ces derniers temps autour de l'Eglise Catholique et du Pape nous interpellent et interpellent nos consciences quant à la façon de percévoir et d'interpréter le informations de la presse occidentale , française en particulier .
Par délà les appartenances confessionnelles , raciales , cutlturelles , politiques , et .......professionnelles , nous avons tous une conscience qui nous juge . Dans un monde devenu aujourd'hui un gros village planétaire , les informations circulent à la vitesse de l'éclair . Les media - télé , radio , internet , journaux -deviennent des sources d'information de premier ordre . A la lumière de ce qui nous a été donné de suivre recemment ,on ne peut s'empêcher de s'interroger sur la fiabilité des informations qu'on nous offre , du sérieux et de la bonne foi de ceux qui sont à charge de les procurer . En tant que lecteurs de journaux, telespectateurs, auditeurs de radios , on se sent plus ou moins menés en bâteau . La presse est un pouvoir d'une puissance effroyable .
Le cas qui nous interesse aujourd'hui est le recent voyage du Pape Benoît XVI en Afrique . Dans l'avion en partance pour le Cameroun , la presse occidentale , française en particulier , lui prête d'avoir dit que l'utilisation du preservatif aggrave le problème (celui du sida ) . Ce qui n'a pas manqué de soulever un tollé d'une ampleur inimaginable , de gesticulations, de condammanations des politiques , des journalistes, des associations de lutte contre le sida , de medecins .....Cette levée de boucliers est-elle vraiment justifiée ? Nous en doutons .
Le Pape est le chef suprême de l'Eglise Catholique , son representant et gardien de sa doctrine . Quel crime a-t-il commis que de défendre les valeurs dont il est sense être le gardien ? Le pape a tout simplement dit ce qu'il pensait (n'est ce pas cette Europe qui se targue d'avoir enfanté la liberté d'expression ? ) . Il a defendu une morale , une doctrine : celle de l'Eglise . Son crime est d'avoir refusé de faire la promotion du preservatif , l'éloge du péché de la chair .
Une certaine presse française sans foi ni loi a caricaturé les propos du Pape , enlevé la phrase de son contexte et de sa réalité syntaxique . Voici la vérité , ce que Benoît XVI aurait dit:
"La lutte contre le sida menee par l'Eglise catholique est fondée sur l'humanisation de la sexualité en vue d'une nouvelle faîon de se comporter l'un envers l'autre . La distribution du préservatif ne permet pas de dépasser le problème du sida , au contraire elle aggrave le problème ." . A notre sens , ces propos tiennent de la limpidité du crystal . La sexualité soustendue par une certaine conscience morale s'inscrit dans l'humanisme . Lequel humanisme n'est-il pas à l'antipode de l'animalité sexuelle caracterisée par le frivolage , l'infidélité , le manque de respect du partenaire sexuel ? Quoi de plus normal que d'asserter que l'utilisation du préservatif n'est qu'une fuite en avant , un exutoire . Le Pape n'a jamais commis aucune erreur de communication ,ni maladresse . Ses propos ont tout simplement été tronqués, amputés à dessein par une certaine presse qui souffre d'un besoin urgent d'humanisation .
Les supposés excommunication de l'évêque de Recife et la mère de la fillette de neuf (9) ans grosse de jumeaux suite aux viols repetés de son beau-père , est aussi un mensonge mediatique . La Conférence des Evêques du Brésil restitue la vraie vérité : l'évêque n'a pas été excommunié , la mère de la fille non plus . Cette presse en panne d'humanisme ne s'est en aucun moment appesantie sur la dignité bafouée de la fillette , de la souffrance qu'on aurait du partager avec elle , l'amour auquel elle a droit . Où se cacherait le sérieux , la bonne foi , ou le professionnalisme de la presse occidentale ? Xavier Lambrechts, journaliste de TV5 s'est vu tout petit quand l'archévêque de Lyon, Phillippe Barbarin, lui a posé la question de savoir l'origine de ses informations au sujet des excommunications au Brésil . Sa réponse fut : les dépêches . Quelles dépêches !
L'histoire de la réintegration de "l'évêque négationniste" Richard Williamson , est aussi cousue de fils blancs , un autre mensonge . Serait -il périlleux de dire que cette affaire a eu une telle ampleur parce que Williamson a nie la Shoah engoncée dans la gorge des franco-juifs telles des arrêtes de poissons ? Ah ! j'oubliais , suivez mon regard : le pape est Allemand et aurait appartenu à la jeunesse hitlérienne . Vous me comprenez ?
La tragique mort de Pierre Bérégovoy au mois de mai 1993 est l'expression la plus achevée du manque de sérieux de la presse française . Les mots de François Mitterand lors des obséques du disparu en disent long : "Toutes les explications du monde ne justifieront pas qu'on ait pu livrer aux chiens l'honneur d'un homme et finalement sa vie au prix d'un double manquement de ses accusateurs aux lois fondamentales de notre Republique , celles qui protegent la liberté et la dignité de chacun d'entre nous . L'émotion , la tristesse , la douleur qui vont loin dans la conscience populaire depuis l'annonce de ce qui s'est passé samedi (...) lanceront-elles le signal à partir duquel de nouvelles facons de s'affronter tout en se respectant donneront un autre sens à la vie politique ? Je le souhaite , je le demande et je rends juges les Français du grave avertissement que porte en elle la mort voulue de Pierre Bérégovoy ". Michel Charasse , homme politique est allé dans le même sens : "Je serais juge ou journaliste , je ne dormirais pas bien ce soir .[...] Il a été accable par une injustice personnelle insupportable . Depuis deux mois , il suivait un chemin de croix épouvantable " . Quel crime Beregovoy avait-il commis ? Celui d'avoir eu l'affront de mener une croisade contre la corruption .
Le lecteur africain , non chrétien , serait en droit de se poser légitimement la question de savoir en quoi il est interessé par un probleme d'Eglise et de Pape , de mort de prémier ministre français ? Le but de notre propos consiste à pointer un doigt accusateur vers cet Occident dont l'arrogance , la suffisance, la perfidie se reflète dans sa presse audio -visuelle . La France , encore moins sa presse , ne saurait être la citadelle de la liberté , de la lumière se propageant sur cent peuples divers .....ne sont que des mots , des idéologies que nous nous devons de faire voler en éclats . L'universalisme des Français n'est qu'un egocentrisme déguisé . L'Afrique a droit au respect de sa souveraineté . Nul ne peut nous dicter la manière dont nous nous émanciperons de nos tyrannies , de nos dictatures . La presse africaine qui a un rôle historique à jouer dans l'élaboration de nos démocraties encore dans les langes , a un besoin impératif de se démarquer , de divorcer d'avec une littérature occidentale-francaise en particulier - qui nous a causé trop de mal . La raison cartésienne , critique , analytique , pure que nous avons apprise de leurs écoles nous incitent à les dénoncer aujourd'hui . Nous savons que les armes les plus efficaces utilisées pour nous asservir ont été leurs littératures patriotiques . L'aliénation mentale a été la plus monstrueuse , la plus désastreuse des maux que l'Europe nous aura infligés . Le journalisme africain a un besoin impératif de se re-définir en coupant le lien ombylical d'avec le maitre d'hier . Son role s'inscrit dans la même logique que celle des philosophes des Lumieres dans l'élaboration laborieuse de la revolution francaise et de ses acquis . Les moyens d'accélérer la prise de conscience de nos populations indolentes engoncées dans la torpeur et la léthargie sont avant tout pédagogiques . La libération de la presse africaine est a l'origine chronologique de la nouvelle ere , de la nouvelle société que nous visons de bâtir . La mission historique de la presse africaine se confond inextricablement avec celle de l'intelligentsia . Nous avons besoin de journalistes d'investigation , de patriotes et d'éclaireurs de conscience qui se refusent à être des caisses de resonnance de la presse des autres . Nous sommes capables de nous émanciper , d'enfanter des démocraties viables avec nos cadences et nos rythmes singuliers . Nous avons nos propres réalités sociales , économiques , politiques , psychologiques , culturelles , artistiques , religieuses , ....... que nous seuls pouvons analyser avec nos sensibilites d'africains . Non ! Nous ne sommes pas des sous-hommes , nous connaissons l'emotion et la raison (Helene ) , nous ne sommes pas hors de l'Histoire .(reference a la conception attardee de Hegel , lui meme attarde ) .
Puissent nos journalistes s'inspirer des Senghor , Césaire, Damas , .....dont les reactions intellectuels seraient nees en reponse d'un contexte historique particulier . Le combat du journaliste africain s'inscrit dans la suite logique de la negritude et autres mouvements de liberation du Noir .
ouattara .Fatogoma mohamed
Mots de l'auteur
Si après lecture de cet article , vous avez des suggestions ou si vous ne partagez pas mes idées , vous êtes les bienvenus pour un débat ouvert .
Merci beaucoup pour votre temps et vos contributions pour le débat . Ensemble nous construirons notre chère Afrique .