Sunday, October 23, 2011

Que les armes cèdent à la toge


Ces derniers temps, il nous a été donné de lire un tract anonyme invitant les militaires patriotes à faire un coup d’Etat. Dans une République démocratique, c’est une faute grave que d’envisager une pareille solution
Pour paraphraser Georges Clémenceau, il serait plaisant de dire que le coup d’Etat, est une chose sérieuse pour la confier aux militaires. Qu’est ce que les maliens espèrent-ils d’une bourgoisie militaro-compradore gangrénée et affairiste ? Certains maliens, dans leur déception et leur amertume, reprochent à un autre militaire d’avoir usurpé la paternité de mars 1991. Les résultats patents sont là , offerts à l’appréciation de tout un chacun. « La folie est de toujours se comporter de la même manière et de s’attendre à un résultat différent.» disait Albert Einstein. Il est vrai que le peuple malien éprouve de grandes douleurs, mais la passion nuit au jugement et au bon sens. Alors, faisons preuve de sagesse. La solution au problème malien n’est pas militaire, elle se trouve ailleurs.
Pendant près de dix ans, le Mali d’ATT a vécu dans une espèce de mythe du héros, du mythe du bonheur et du mythe du mensonge triomphant. Les politiciens, semble-t-il, ont signé un lugubre pacte avec le diable. Contrairement à la mythographie, l’Adema/pasj de konaré et les partis issus de son démembrement ont été le creuset de conception de la corruption et de la chienlit dont souffre notre pays. Tous ceux de ces partis qui ont saccagé notre économie sont fort redevables aujourd’hui à ATT pour avoir sauvé leurs peaux. ATT continue toujours de savourer son plaisir d’avoir affaire à des politiciens-obligés timorés et pusillanimes. Croyez moi , ils seront obligés de la dernière obligation car liés par un serment d’allégeance. Il les tirerait par le bout du nez jusqu'à l’instant ultime de son règne. ATT, ce maître fidèle, avec une âme faite de la plus fine fleur de la complaisance les aurait laissés aller à la concussion, l’impunité à la clef. Le Mali fut gouverné par la corruption. La corruption fut au début et a la fin. Des aventuriers, des apologistes cyniques de tout poils ont à bon dessein composé des vers pour lui, lui auraient offert des bouquets et des médailles pour le remercier et célèbré sa gloire réelle ou supposée.



Pendant près de dix ans, la démocratie au Mali est en souffrance faute d’esprit de contradiction, de critiques romantiques apparentes sans gravités et même de frédaines. Nous avons ajouté nos voix à celle d’une presse privée, indépendante et courageuse pour contrarier avec nos satires, nos railleries, nos ironies subtiles de trublions qui n’ont pas été suffisantes pour contraindre les gouvernants sûrs de leurs faits. Oui nous avons fait valoir notre patriotisme, bravé la peur pour stigmatiser les incartades des tenants du pouvoir et de leurs affidés.
Pendant près de dix ans, la transparence politique n’est pas encore entrée dans les mœurs, la bonne gouvernance fut un mouvement de diversion. Notre pays a passé aujourd’hui d’une démocratie à une oligarchie au grand damn du bas peuple. Une bourgoisie politico-administrative en collusion a, avec impudence, pris le pays en otage et entend contre vents et marrées ne rien lâcher. L’Etat malien dans le cynisme de son attitude de mépris et de son langage de mensonge, fut le plus froid de tous les monstres froids. Les riches deviennent de plus en plus riches, les pauvres n’ayant que leurs pleurs et prières pour s’en remettre à Dieu. Le mensonge d’Etat excellemement ficelé, n’a pas été un cache-sexe suffisant pour cacher la réalité à nos yeux impudents. Les mannes générées de la vente de nos sociétés d’Etat se sont évaporées par enchantement. La crédibilité des rapports du Végal fut diluée dans des arguties juridiques auxquelles le peuple n’a rien compris.(manque à gagner et je ne sais quoi!)….. A quelques huit petits mois d’Avril 2012, on jure au peuple, la main sur le coeur, que le Dieu Cronos a donné sa bénédiction pour la tenue d’une convocation référendaire et d’un scrutin présidentiel à temps échu.
Nous n’avons pas besoin d’instabilité, nous n’avons pas besoin de verser du sang de martyrs, nous n’avons non plus besoin de militaires pour nous sauver. Quand votre père fut victime de l’attaque mortelle d’un boeuf rouge, vous ressentez une phobie à la vue d’une termitière rouge, sagesse de chez nous. Notre passé recent de pays révolutionnaire, les idées et les rêves de changement seront à coup sûr de puissantes levures dont se nourrira notre volonté implacable de changement. Les pays africains au sud du Sahara, qui ont joué la carte des coups d’Etat depuis l’avénément de la démocratie ne se sont pas mieux portés. Nous avons des voies légales pour excommunier ceux là qui veulent nous embarquer pour une aventure à l’issue incertaine. Les révolutions de la rue dans le maghreb : Tunisie, Libye, Egypte sont une source d’inspiration pour changer et chasser la farce de la démocratie de l’hypocrisie et de l’illusion. Le courage du peuple sénégalais devant les frasques ridicules du sénile Abdoulaye Wade mérite qu’on s’y attarde. Nous avons toujours soutenu que nous ne saurons nous satisfaire de l’aberration de l’autoflagellation et de l’infatuation en se targuant faussement de l’excellence ou l’exemplarité de notre démocratie. Oui! Notre démocratie fut une démocratie de l’hypocrisie et de l’illusion. La démocratie (demos: peuple; kratia: gouverner) est par définition, selon une optique grecque, le pouvoir du peuple par le peuple. Ce qui veut dire que le peuple participe à la gestion des affaires du pays par le biais de députés qui le représentent. Les députés maliens ont –ils su vaillamment défendre les intérêts du peuple? Ont-ils gêné, contrôlé ou contre-carré les actions gouvernementales? Une fois élus, ont-ils gardé des attaches d’avec le peuple qui les aurait élus? République: Res publica (bien public ou chose publique), les tenants du pouvoir ont-ils un seul instant donné un droit de savoir à ce peuple quant à la gestion des affaires qui n’a tenu que de la nébuleuse? Après qu’une camarilla et une coterie d’intrigants se soient tout partagé, quelle fut la côte-part du peuple si ce n’est que désolation?
La répétition est pédagogique : nous avons dit et repété que c’est l’intérêt suprême de la nation malienne qui doit prévaloir. Notre credo est que nous n’aurons de cesse de taquiner le pouvoir et de mener un mouvement de conscientisation des masses en vue d’une transformation du statu-quo. « Il vient une heure où protester ne suffit plus : après la philosophie il faut l’action; la vive force achève ce que l’idée a ébauché » disait Victor Hugo. Le peuple malien a aujourd’hui besoin de courage pour prendre son destin en main et re-écrire son histoire. Artistote n’avait –il pas raison de dire que le courage est le juste milieu entre la peur et l’audace ?. De quoi ce peuple a –t-il encore peur ? Rien, si ce n’est la peur de se débarrasser des pourritures d’un système de mépris et de dédain révoltants. A y regarder de très près, notre système de gouvernement ressemble à s’y méprendre à une monocratie dont l’absolutisme relève de la pure pathologie. Il convient de s’en débarrasser. C’est justement sous une optique marxiste que nous aborderons l’analyse de la situation lugubre dans laquelle notre pays est empêtré. La philosophie de Marx fut une philosophie d’émancipation: sa finalité est l’homme dépouillé de l’asservissement, de l’injustice, de l’inégalite,de l’abandon et du mépris des classes supérieures. La capacité de refus d’une classe brimée, sévrée a été le moteur de l’évolution dans les sociétés. Les révoltes des esclaves contre l’esclavage dans l’antiquité, du vassal contre le suzérain au moyen âge, les jacqueries des paysans contre la féodalité, des ouvriers contre le capitalisme et aujourd’hui le désir des peuples méprisés dans de pseudo contextes démocratiques constituent à coup sûr des léviers puissants du progrès historique. En définitive, le monde ne peut changer que par la volonté des hommes et des femmes conditionnés par leur existence sociale. Il appartient au peuple malien de prendre conscience de son destin et le prendre en charge. Cette prise en charge doit être un combat collectif en vue de renverser le staut quo: l’Etat et la division actuels de notre société.
L’heure est venue pour le peuple du Mali d’apprendre à lire entre les pages de son histoire passée. Si la volonté populaire a eu raion d’une dictature d’airain un certain mois de mars 1991, pourquoi ne pas re-jouer la même carte pour exprimer son ras le bol devant une autre autocratie? L’histoire des hommes et des peuples a cette particularité de se repéter. La première fois, elle est tragique mais peut être comique la seconde fois. Si l’efficacité de notre révolution fut jugée à l’aune du sang des martyrs et du nombre de nos morts, peut être de véritables marées humaines dans les rues de Bamako, de Sikasso, Kolokani, Ségou, kayes, Mopti, Gao……suffiront à faire réculer le pouvoir et à abdiquer. Dieu aime le Mali, cette terre multimillénaire bénie par l’esprit tutélaire de nos ancêtres.
Nous conclurons de la plus belle des manières en citant le philosophe et homme d’Etat romain avant Jésus Christ, Cicéron qui disait dans sa sagesse: “ Cedant arma togae” Que les armes cèdent à la toge” pour poser le primat du pouvoir civil sur le pouvoir militaire. Dans l’histoire du Mali, les militaires ne nous auraient pas donne beaucoup de raisons d’être heureux. Méfions nous d’eux.





fatogoma mohamed ouattara
Orange, new jersey
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Les dessous de la carte politico- démocratique au Mali.


Après l’euphorie de la chute du régime d’airain du Général Moussa Traoré, la déception a vite pris le dessus chez le peuple malien. Notre jeune démocratie porteuse de tant d’espoirs et de rêves s’est commuée en une parodie bouffonne, une ridicule démocratie de l’hypocrisie, du mensonge, des mésalliances et des coups bas qui furent attentatoires à sa pureté originelle. L’ironie de l’histoire a voulu qu’on soit revenu à la case de départ après vingt ans : la monocratie a succédé à la dictature.
La politique des vingt dernières années fut un véritable “ sésame” pour ses acteurs dans la caverne malienne. Les deux mandatures de Konaré furent une belle histoire de “Ali Baba et les quarante voleurs”. La gestion du pouvoir de Touré a été perturbée par la présence d’une ribambelle de flibustiers, vivant de rapines, d’escroquerie, de corruption, de saccage de deniers publics, à la recherche de la fortune malhonnêtement gagnée et de la gloire. “ Aladdin et le roi des voleurs “ à la recherche de la main du Midas malien peut être le titre de l’histoire rocambolesque des deux mandats du Président Touré. Autant Médée et Circé ont toujours tenu dans leurs mains des verges pour opérer des prouesses, nos deux compères (Konaré et Touré) qui n’ont pas été des présidents sans vilénie ont fait usage d’une espèce de verge pour démasculiniser la classe politique malienne en la réduisant à l’expression la plus achevée de la pusillanimité. Konaré et Touré, tels deux larrons en foire, ont tissé un pacte d’amitié dont le but est de ne se protéger mutuellement, aucun d’eux ne voulant aller en prison après leur vie de Président sous le chef d’accusation de haute trahison, de détournement, de complicité de vol dans l’exercice de leur magistère. Pour paraphraser Mirabeau : “Vingt ans de déprédations et de brigandages ont creusé le gouffre où le royaume est près de s’engloutir”. C’est peu dire. Le Mali s’est enlisé dans le précipice. Le nombre de milliardaires est allé crescendo. Les anciens compagnons fidèles de GMT ont tout simplement été recyclés. Les malheurs du Mali démocratique ont leurs origines et explications dans la gestion catastrophique du pays par Konaré et son parti : l’ADEMA –PASJ. Ils ont saccagé le pays. Comment comprendre la trahison de Konaré vis à vis de IBK, Premier Ministre et Président du parti ? Et le choix de Konaré pour Touré au détriment du candidat de son parti ? L’ADEMA PASJ de l’époque était une puissante machine électorale capable de ridiculiser n’importe quel candidat. Pour éviter à un monstre carnassier d’entrer dans la bergerie, il fallait jouer la carte du réalisme et de la traîtrise en jetant son dévolu sur ATT, candidat indépendant, jouissant encore de l’aura d’un certain 26 mars 1991. Le risque d’enfermer dans la bergerie un loup comme Ibrahim Boubacar Keïta aurait été une aberration des plus suicidaires. Le pire des choix aurait été le clan des Soumaïla Cissé, Soumeylou Boubèye Maïga. La guerre des chefs a eu raison de l’ADEMA/PASJ. Alpha Oumar Konaré a preféré accorder sa bénédiction à l’agneau sans tâche, doux et bon qui allait effacer ses péchés et celui de ses protégés.
En passant le relais, le Président sortant n’a pas manqué de confier le “ secret d’Etat” à son successeur qui l’utilise comme une épée de Damoclès qu’il brandira jusqu’à la fin de son règne sur la tête coupable de ses adversaires et récalcitrants politiques. C’est ainsi que nos larrons en foire, cherchant à mettre sur la rampe un troisième larron, veulent prendre le Mali démocratique en otage après avoir fait main basse sur lui. Sinon comment comprendre l’entêtement obsessionnel d’ATT pour une reforme institutionnelle controversée dont l’opportunité peine à s’expliquer. Et que dire de la composition du CENI ? Et l’état du fichier électoral à l’orée des échéances électorales ? Toute cette situation sent le mépris, la manipulation politicienne qui ne dit pas son nom. A qui profite le crime? A Soumaïla Cissé, Modibo Sidibé ou Tiéoulé Dramé, comme dauphins pour perpétuer une tradition politique ? Il serait fort probable que le “ militaire” ait lu Le Bréviaire des politiciens de Jules Mazarin et le Prince de Nicholas Machiavel et s’en soit inspiré. Ses hagiographes dévoués ont parlé élogieusement d’ATTisme qui est à mon goût la théorie des calculs froids, sournois à l’antipode de toute franchise, de tout angélisme. Oui! ATT a fait preuve de pragmatisme pur et froid ; il a magistralement fait siennes les maximes cruelles et affligeantes de Machiavel qui ont conforté son pouvoir.
-“ Il vaut mieux être aimé que craint ou être craint qu’aimé.”
Il fut adulé et adoubé par le bas peuple d’où un certain populisme. Mais il fut craint par ses adversaires politiques qui savent in petto qu’ils ne sont pas irréprochables. “ Si tu n’obtempères pas, je fais sortir les dossiers qui t’accablent” . Le Président Touré a fait preuve de haute trahison à l’endroit du peuple malien en faisant ombrage au Parquet anti-corruption dans sa volonté de traquer et de punir les délinquants financiers. Les rapports du VEGAL sont allés regrettablement en eau de boudin. Complaisance, condescence ou compérage ?
-“ Si tu peux tuer ton ennemi, fais-le, sinon, fais t’en un ami.”
Pendant tout son règne, Touré a gouverné par la corruption, encouragé le saccage de l’économie nationale par des prédateurs cyniques. Tout fut frappé par le sceau de la démesure : la malversation et la complaisance qui l’a sanctifiée. Tout son règne fut caractérisé par la traîtrise, le complot politique, le mythe de sa personnalité, du narcissisme politique et du mensonge triomphant. Sous une optique purement militaire, sa gestion consensuelle du pouvoir fut une puissante attaque de diversion. Son offre à Ibrahim Boubacar Keïta pour la gestion consensuelle du pouvoir après les élections présidentielles du 28 Avril 2002, ne fut qu’un coup fourré de plus. Blaise Compaoré, Maaouiya Ould Taya et Omar Bongo en savent quelque chose. IBK en bon latiniste se serait dit moult fois ceci : “ Tu quoque, Amadou, amice” (Toi aussi, Amadou, mon ami !). Bon nombre d’acteurs politiques maliens ont été roulé dans la farine par Amadou.
A la fin de son mandat et à quelques encablures des échéances électorales, le jeu politicien opaque auquel ATT se prête est très dangereux pour sa vie post potestatem (après le pouvoir) et l’avenir de notre pays. Après son règne temporel, les archives seront déclassifiés; la lumière se fera et les rayons lumineux ne manqueront pas de mettre le peuple malien dans une espèce de géorama lui permettant d’apercevoir la bassesse des manigances et des crasses peu reluisantes qui ont émaillé la vie politico-démocratique du Mali des vingt dernières années.
Voici grosso modo la situation politique relationnelle entre les Présidents maliens, les acteurs politiques et le peuple dans le cadre de notre expérience démocratique. Les deux Présidents Konaré et Touré, “nos précieux ridicules” n’ont pas été irréprochables. Leurs gestions de la chose politique ont été empreintes d’une odeur de relent de scandales, de chausse-trapes avilissantes, de coups bas singuliers, de lâchages odieux, de félonies manifestes et abjectes. Avec le résultat décevant que nous avons aujourd’hui, peut on légitimement parodier le roi Pyrrhus en disant que “si nous devons remporter une autre victoire sur la dictature ou la monocratie, nous sommes perdus.”
Gare au fatalisme ! Le réconfort vient du fait que se dégagent du lot de nos politiques et aspirants à la magistrature suprême, des personnalités fortes qu’une certaine mythographie malveillante aurait dépeintes comme des têtes de turc. Avec une claire conscience de leur destin national : zoumana sacko, Ibk, Oumar Mariko,-véritables scandales de bons exemples dans le Mali de la corruption politique-peuvent nous faire rêver car eux mêmes rêvent de la grandeur et de la splendeur du Mali. Le danger réel de toute énumération réside dans l’oubli involontaire ou intentionnel. Loin de moi la tentation de faire de la politique fiction. Loin de moi aussi l’idée de tirer les cartes en me plaisant à faire des prédictions sur les chances des uns et des autres. A Delphes, dit-on, le don de prophétie était exclusivement réservé aux vierges, et je n’en suis pas une. Mais à la différence de Cassandre de Troie, j’aimerais qu’on accorde du crédit à mes élucubrations. Mon credo est que les futures élections au Mali ne seront pas une partie de plaisir. Elles seront de véritables misères qui se joueront plus à la bourse, à la manigance et la machination qu’aux véritables projets de société des candidats et à leurs aptitudes réelles à diriger notre pays. Assurément, la fraude massive et le cafouillage s’inviteront aux hostilités. La captation médiatique aussi, comme on en a l’habitude. Il y aura suffisamment de boue pour traîner les “ adversaires indésirables”. Tous les ingrédients caustiques seront réunis pour que ces empoignades ne soient vraiment pas folichonnes. Ces trois braves mousquetaires du peuple malien, candidats potentiels triés sur le volet se démarquent des autres par leur probité candide alliée à une compétence indiscutable. Ils ont la particularité de ne pas traîner de casseroles bruyantes. Ils peuvent se mettre hardiment devant le peuple malien et solliciter son suffrage et en a bénéficier sans coup férir. Leurs rapports avec l’argent du contribuable dans l’exercice de leurs fonctions tiennent de la limpidité du Crystal. Car le peuple veut se laisser séduire par les plus probes et les plus patriotes.
Je dois à la vérité cette confidence. J’avais dans mes articles antérieurs injustement décrit IBK. Lorsque l’erreur porte les livrées de la vérité, elle est souvent plus respectée que la vérité même disait Nicolas de Malebranche. C’est le lieu pour moi de faire mon mea culpa et rendre un culte à cet homme de conviction et de principe qu’est Ibrahim Boubacar Keïta qui a renoncé à bon nombre de choses pour sauver la paix sociale au Mali. Il a mis le Mali, son pays, au dessus de toute autre considération. Sa devise : Dieu, le Mali et ma conscience n’est nullement en porte à faux contre sa philosophie de la politique qui s’apparente à la naïveté. Il s’est toujours laissé avoir. Il a exercé ses fonctions administratives avec la plus grande conscience et une honnêteté exemplaire. Pour l’assassiner politiquement, on aurait fait débarquer en catimini des experts canadiens pour mettre le nez dans sa gestion de la Primature. Pour le salir, on a méchamment crié sur tous les toits qu’il avait pour mécènes feu El hadj Oumar Bongo Odimba , Gnassingbé Eyadéma et Laurent Gbagbo. Ce qui tient du récit imaginaire et de l’allégation mensongère. Tous ceux qui ont été ses fidèles compagnons politiques pourront affirmer avec véhémence qu’aucun perdiem venu de ces imaginaires argentiers n’aura véritablement aidé l’homme. Et Dieu seul sait combien sont-ils à avoir tenté de le soudoyer comme un vulgaire spadassin avec des valises pleines de liasses d’argent. Oui ! Dans le Mali démocratique, nous avons aussi eu nos histoires de valises d’argent. Les Babou Yara et consorts ont toujours été engagés dans des affaires interlopes avec le pouvoir. Il y a eu du louche dans ce brusque coup de cœur inexpliqué et obscure entre ATT et Laurent Gbagbo où Albert Bourgi (ne pas confondre avec Me Bourgi Robert) qui sait l’entregent serait intervenu en 2006. Les révélations explosives d’un certain Arsène Lepigeon sur les compromis vénaux de koulouba dans la crise ivoirienne n’ont jamais été démenties de façon convaincante. « ATT-cratie : la promotion d’un homme et son clan » a levé l’omerta qui entourait une camarilla et a offert à l’impudence de nos yeux hardis la nudité d’un système mafieux né au bord du fleuve djoliba.
Zoumana Sacko, le Deus ex machina: beaucoup de nos politiciens véreux aimeraient le voir se pendre plutôt que de le voir accéder à la magistrature suprême. Il est de loin celui qui pourra providentiellement nettoyer l’écurie d’Augias qu’est l’administration malienne minée par la corruption. Il n’a d’ailleurs pas manqué de jeter le pavé dans la mare à l’inauguration du siège de son parti en commune V en assénant ceci :”….(sic) le pouvoir doit revenir au peuple pour mettre fin à la corruption. Dans ce sens, tous ceux qui ont détourné des deniers publics doivent payer jusqu’au dernier centime” Tout un programme qui perturbera le sommeil de plus d’un ! Il maîtrise à ravir les mécanismes et les arcanes de notre administration gangrenée. La probité et l’expertise qui sont les siennes sont séduisantes et pèsent lourdement dans les balances du jugement de l’électorat qui veut voir d’abord la vertu morale comme criterium de choix.
Oumar Mariko, le Don Quichotte de la politique malienne a séduit plus d’un. Il croit dur comme fer à son destin national. Son courage d’opposant légendaire a impressionné. Il a de sérieux atouts en sa faveur. Son discours politique ne laisse pas indifférent une frange de l’électorat. :
Ni le lyrisme, ni le calme olympien et la modestie enchâssée dans la férocité de l’animal politique qu’est IBK, ni le souvenir élogieux de zoumana comme ministre des finances de GMT ou de PM dans la transition, ni la pugnacité et les harangues enflammées d’un Mariko au profit des plus faibles ne seront suffisants pour triompher au final. Tout se jouera, non pas autour de véritables projets de société, ou d’idéologies, mais un véritable choc de titans teinté d’inimitié sera le plat de résistance. Leur salut individuel et celui de la nation malienne résident dans l’union sacrée stratégique. Chacun de ces trois candidats cristallise des qualités rares. Mais dans la jungle que sera le Mali des élections, auront –ils la force nécessaire pour vaincre sans périr ? Leur survie dépendra d’une coalition. Il n’y aura qu’un seul et unique Président élu à Koulouba. Que chacun de ces candidats sache intelligemment que les grandes oeuvres d’envergure se réalisent au prix d’efforts individuels et collectifs. “ united they will stand, divided they will fall” disent les anglosaxons. L’ambition individuelle sur ce terrain serait suicidaire à chacun d’eux. Ils sont ambitieux, aidons les en refusant collectivement le statu quo qu’on nous impose. Nos suffrages les aideront à œuvrer pour le Mali de nos rêves à advenir. “ J’ai conclu que la recherche de la vérité était une folie, parce que, quand on la trouverait, on ne saurait à qui la dire.” disait Jacques Henri Bernardin de Saint-Pierre. Ma folie se satisfait en ceci qu’aux candidats Zoumana Sacko, Ibrahim Boubacar Keïta, Oumar Mariko, je dis ces vérités, et à l’électorat malien aussi.
Que Dieu sauve le Mali et sa démocratie ! Amen.
October 23, 2011
Fatogoma Mohamed ouattara
Orange, New Jersey
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Wednesday, August 17, 2011

La critique ou le cancanage? A vous de choisir


La lecture d’un article laudatif écrit par Monsieur Nancouma D Camara sur Ibrahim Boubacar Keita m’a inspiré cette reflexion. J’ai lu avec un intérêt certain la rhapsodie chantée, directement venue de l’Iliade et de l’Odyssée, par monsieur Nancouma D Camara. J’ai été séduit par son charisme et sa maîrise de la langue, chapeau bas!

Donc je ne serais pas loin de la vérité que de le catégoriser parmi les intellectuels maliens qui se plaisent à être les panégyristes du manque de courage, de patriotisme de certains hommes politiques. Au rebours, j’ai été moins charmé par son argumentaire qui tient plus du mépris et de “l’argutie politicarde” que de la volonté réelle de justifier un texte référendaire controversé et de défendre un homme et ses positions malicieuses. C’est tout de même regrettable que nos intellectuels continuent à sacrifier l’intérêt de la patrie au profit de leur fascination mystico-religieuse pour certains hommes politiques. Que monsieur Camara et consorts comprennent que quand les intellectuels refusent de s’associer avec le peuple pour bénir le ciel et mener le combat social, entrent en société avec les politiques et deviennent leurs laudateurs zélés, ils ne méritent plus l’appellation d’intellectuels honnêtes. Que le diantre emporte les intellectuels avec une conscience élevée qui dépeignent complaisamment les faits réels avec un certain cancanage doublé d’effet de rhétorique à la lisière du ridicule! Cette volonté de certains intellectuels à faire plaisir à certains hommes politiques idéalisés s’apparente à l’autodérision dont la thérapie se trouverait dans la résurgence du sentiment de patriotisme. Zoumana Sacko a inauguré une nouvelle ère de transparence politique en venant s’expliquer publiquement sur les faits qui lui étaient reprochés. Nous en attendons pareillement des autres. Vivement une plaidoirie pro domo de IBK quant à la raison de son approbation du projet référendaire , l’entrée de son parti au gouvernement, de sa bénédiction à la politique générale de Madame Cissé, et son silence obreptice, subreptice et cauteleux sur certains dossiers importants pendant les deux mandatures de Touré. Que El hadj Bourama brise le silence. Qui tacet consentit : qui garde le silence consent, disent les latins. “ Vous devriez bien abandonner vos ouailles quelques moments, pour venir converser dans un château où il n’y a pas une ouaille” disait Voltaire. Le peuple malien n’a ni besoin d’encensoir ni de lyre. Mais il veut entendre le langage de la vérité et la pratique de la transparence à défaut desquels il utilisera l’anathème. Ce n’est pas que nous n’aimons pas IBK, mais nous aimons le Mali davantage. “ Plus l’offenseur est cher, plus grande est l’offense”, Corneille, le Cid. La flatterie faisant des amis, IBK en viendrait à jouer à effeuiller la marguérite en posant la question de savoir si ses ouailles l’aiment un peu, beaucoup, passionneément, à la folie ou hypocritement. D’ici là, le peuple malien veut que IBK, excellent aède homérique, vienne s’expliquer pour lui donner une claire idée de son “kankélétiguiya”, de la preuve de son courage politique, de sa probité, de sa connivence d’avec le régime en place, de son serment d’allégeance tacite d’avec ATT, de sa vision pour le Mali, de se livrer à l’exercice de transparence que nous appelons à cor et a cri. Le peuple malien veut que le discours de ce fin tribun réponde à ses angoisses existentielles, à ses doutes quant à l’avenir immédiat d’un Mali en désespérance. Saura-t-il nous prouver s’il est le tribun populus (du peuple) ou le tribunus celerum au service d’ATT ? J’ai utilisé ces mots à dessein espérant que IBK lira ces lignes. ‘Les grands plaisirs, dans tous les arts, ne sont que pour les connaisseurs.’ dit-on, et IBK est assurément un connaisseur. Nous attendons sa réaction.



Point n’est besoin d’être devin ou pythonisse pour subodorer des états d’âmes et des réactions qui naissent de situations inacceptables. Que Mr Camara sache ceci: “ Ce qu’on dit est la vérité mais ne saurait ressembler à la vérité: A BE FO TIAN DO N’KA ANI TIAN BONIBE NIOGOFE, O TE TIAN NIE” . En clair, on peut avoir raison mais on ne saurait paraître avoir raison. Monsieur Camara, homme de lige et tous les autres avocats du diable paraissent avoir raison. Qu’on veuille bien me comprendre , loin de moi l’idée dire de que IBK est un diable mais je fais allusion au sens politico-religieux de l’expression. Pour que IBK aspire à nos yeux à la saintété politique, nous attendons que les clercs spécialistes en procès de canonisation fassent honnêtement le distingo entre les qualités de l’homme et ses positions nébuleuses et pusillanimes. Les gouvernants actuels en collusion avec certains politiques veulent prendre le Mali en otage en créant le chaos. Leurs laudateurs et obligés veulent amuser la galérie en nous tenant des discours spécieux , en trompe - l’oeil. La fin justifie les moyens, n’est ce pas? Ce papier qui est le mien s’inscrit avec véhemence en faux contre cette plaidoirie de mauvais aloi de monsieur Camara. Son injuste “colère d’Achille” ne saurait m’émouvoir car l’amour candide et sincère du Mali qui m’anime constitue la plus sûre des carapaces. Le Mali est aujourd’hui à la croisée des chemins. Le peuple se rebelle majoritairement contre un texte référendaire dont l’opportunité et la prioritisation posent problème, les gouvernants s’obstinent à nous faire subir la loi du mensonge triomphant. Comme ils ne peuvent plus mettre la muselière à nos “ gueules” , on nous envoie des théoriciens de l’absurde qui maîtrisent à ravir l’art du bluff, de l’esbrouffe, de l’embrouillement, des formules pompeuses et ampoulées, pour nous embobiner. “ Allah Akbar” !

Il est une certitude, nos turbulences à l’égard des tenants du pouvoir et de leurs affidés ne sauraient tomber dans la vanité. Nous serons à la marche démocratique du Mali ce que les Montesquieu, Voltaire, Didérot, Rousseau, Morelly , Condorcet…. ont été à la révolution française. Si la philosophie des lumières au 18eme siècle, toute nuance faite, a eu raison de l’ancien système et de la monarchie absolue, il n’y a aucune raison de désespérer de la chute de “la monarchie constitutionnelle” qu’on s’ingénie à nous imposer au Mali au 21 ème siècle.

L’histoire de notre pays retiendra un jour que dans l’aventure démocratique du Mali, nous avons fait preuve de courage en bataillant pour la vérité et la transparence et que certaines personnes ont joué la carte de la vassalité en se refusant à dire la vérité aux politiques. Ce faisant certains politiques et députés ont accordé leur onction pateline à ATT pour nous léguer une véritable “ monarchie constitutionnelle”. Qu’il est dur de faire entendre la voix de la raison à ceux là que nous voudrions aider dans la réalisation d’un Mali de paix, de justice et d’égalité ! Puisse Allah le tout puissant fasse en ce mois béni du Ramadan qu’ils refléchissent sur la portée et la profondeur de ces mots de Jean Jaurès: “Les progrès de l’humanité se mesurent aux concessions que la folie des sages fait à la sagesse des fous.”. Comme le fou de la Jean de la Fontaine, nous avons vendu la sagesse et les tenants du pouvoir ne l’auraient pas achetée.
August 13, 2011

Fatogoma Mohamed ouattara

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Friday, August 5, 2011

Les députés maliens: traîtres, fourbes et patriotes








En dépit des jugements justes, raisonnés de nos autorités intellectuelles qui, du haut de leur cathèdre ont démontré la vacuité de l’aventure, en dépit des protestations vigoureuses, véhémentes et impétueuses, des mises en garde collectives des vrais patriotes, des cris de coeur des fous de la Fontaine, vendeurs de sagesse, quant à l’inopportunité d’une réforme constitutionnelle, les députés maliens ont donné un véritable coup de jarnac au peuple en votant majoritairement pour le projet référendaire cher à sa Majesté Amadou Toumani Touré. Nous nous étions mis à rêver que le bon sens, la pondération prévaleraient et que la sagesse, le courage, le patriotisme habiteraient nos chers élus parlementaires. Piteusement, ces valeurs se sont éloigné d’eux. “Nos honorables députés”, souvenez vous de ce que Molière disait dans “Les fourberies de Scapin” : “Vous vous êtes accordés, Scapin, vous et mon fils, pour me fourber….Ma foi, monsieur, si Scapin vous fourbe, je m’en lave les mains”. Après leur vote, si ATT, le Lionel Messi au bord du fleuve djoliba avec ses dribles épatants, décidaient de remettre les charges qui pèsent sur eux à la vraie justice, avant de s’en aller? N’oublions pas qu’ATT aura pendant ses deux mandatures gouverné par la corruption. Il a entre ses mains un épouvantail qui effraie sinistrement ses obligés de fripons et de friponnes. Auront -ils encore le cynisme de revenir avec d’autres promesses fallacieuses tenter de tromper nos trompeuses naïveté de dindon de la Farce? Au peuple malien de fourber à son tour ceux là qui comme Judas, l’auraient trahi de la manière la plus inattendue et la plus cruelle. Qu’est advenu du courage de ces francs -fanfarons de la vertu, de démocrates, du “Kankélétiguiya” de tous ceux là qui montaient sur les toits pour nous tympaniser avec leurs discours de Don Quichottisme? En lieu et place du courage politique devant ce dossier important, ceux à qui les maliens avaient des raisons légitimes de faire confiance ont offert leurs allégeances souterraines et subreptices. Les Ibrahim Boubacar keita, Moutaga Tall, Konimba Sidibé ont laisse encore passer une autre chance historique. Nous attendons leurs explications.

Dans ce Mali que nous aimons le temps est venu de se dire des vérités. Les querelles dans une société trouvent leur explication dans la volonté des hommes de se dire des vérités. Le sage Terence ne disait- il pas que la vérité engendre la haine et les inimitiés? La franchise fait des ennemis, la flatterie des amis. Tel Alceste de Molière dans le Misanthrope nous nous sommes faits des ennemis. Nous nous sommes fait insulter. Aucune façon de souffrir ne saurait préoccuper un homme convaincu de son idéal. Notre idéal, c’est un Mali juste, bref un pays de Cocagne où il fait bon vivre. Nous entendons parler le langage de la vérité à toutes épreuves. Si nous avions nos mains remplies de vérités sur les manigances des gouvernants, nous les ouvrirons bien volontiers. En assenant nos vérités, nos Néron au bord du fleuve djoliba ne sauront nous infliger le tragique sort de Sénèque. C’est l’intérêt supérieur du Mali qui nous intéresse. “Ce n’est pas que j’aimasse moins César, j’aimais Rome davantage” disait Brutus.

De bonne heure, nous savions être en face d’un traquenard d’Ulysse. A y refléchir de très près, nous nous posons légitimement ces questions: Pourquoi maintenant et pas avant? Le délai constitutionnel échu? Voter avec quel fichier? Ravec, Race ou un nouveau fichier-test? “ Is fecit cui prodest!” : A qui profite le crime ? A un dauphin qu’on attend le moins ou au maître-d’oeuvre lui même? Qui a intérêt dans l’exécution de ce crime? Qu’est ce qui se cache réellement dans ce cheval de troie? Selon le rapport de Daba Diawara: “le pays n’a en effet connu , sauf en 1997, aucune crise institutionnelle majeure mettant en cause les fondements de la République et de la démocratie. Pour l’essentiel, les libertés et les droits individuels et collectifs reconnus et garanties par la Constitution ont été respectées.” C’est tout dire. Il apparaît à l’évidence que le Mali est seulement en proie à une crise morale et non institutionnnelle. Le pays a plutôt un besoin pressant de projets éducatif, professionnel, familial, moral etc…Cette revision constitutionnelle semble tenir de l’absurde et du burlesque. Le pays a d’autres priorités.

Le Mali est aujourd’hui bicéphale: une oligarchie qui vit de délices et une classe de pauvres vivant dans de conditions d’indigence, avec un sort miséreux à la limite de l’acceptable. Conforme au schéma classique de la lutte des classes, une nomenklatura composée de lobbystes, d’opportunistes, de franc-maçons, de bourgeois compradores déliant les souliers d’ATT, continue à s’enrichir et le bas peuple continue sa descente dans les tréfonds abyssaux de l’enfer. L’inégalité dans la repartition des ressources a été à l’origine des désagréments dans bon nombre de pays. Ce qui les aurait envoyé dans le septième cercle infernal de Dante. Non contents d’avoir crée une fracture sociale avec des maliens malhonnêtement riches et des maliens honnêtement pauvres, la mascarade de la consultation référendaire vient comme la cérise sur le gâteau du machiavélisme.



A s’y méprendre, tel Judas Iscariote livra le Christ pour trente déniers, le peuple malien aura été trahi, ses députés l’ont vendu pour de l’argent ou pour leur vil intérêt intrinsèque. Dans les coulisses, les députés étaient majoritairement contre le projet. A eux de renverser la charge de la preuve et nous dire ce qui s’est réellement passé à l’Assemblée Nationale, lors de la séance à huis -clos entre commissions et groupes parlementaires, qui a précedé la session plénière. Le bras de fer énergique entre Madame Camara Saoudatou Dembélé, la présidente de la Commission des lois à Mamadou Hawa Gassama expliquerait bien de nébuleuses.



C’est de l’infatuation que d’honorer notre pays en le qualifiant de démocratie exemplaire. Notre démocratie est une démocratie d’hypocrisie. Une nouvelle façon de faire la politique au Mali est un impératif catégorique. Il convient d’en changer les règles, la philosophie. L’art de gérer la cité n’est pas donné au commun des mortels. N’est pas parlementaire qui veut! C’est une dignité souveraine qui exige dévouement, patriotisme, bravoure. Galvaudée, elle se trouve être abandonée à la convoitise des véritables aventuriers, dédaigneux de toute règle de principe morale et patriotique. Désormais apprenons à confier cette lourde responsabilité à des gens qui en ont les armes intellectuelles et morales. Combien de ces députés auraient tempêté contre la corruption, l’inégalité, l’injustice? Combien se seraient fait remarquer par leur génie en apportant des solutions nouvelles à la crise de l’école, du foncier, de l’insécurité, du mal vivre des populations…..? Combien d’entre eux se seraient héroïquement battus pour le contrôle de l’action gouvernementale? Combien de fois auraient –ils enquêté ou contre-carré des lois contre le bonheur du peuple qui les aurait élu?

Je suis malien de pure sang et de souche. Je suis sénoufo de par mon père venu du Folona dans le cercle de Kadiolo, le sang royal de la dynastie des Traoré du royaume Sénoufo du kénédougou circule dans mes veines de par ma mère. Le Mali m’a vu naître, m’aura donné l’éducation gratuite. Il a formé et payé des enseignants pour me former. La gestion dictatoriale du pays par un autre clan m’a obligé à prendre le chemin de l’aventure qui ne fut qu’une fuite en avant douloureuse. J’ai des cartes de western union et de moneygram pour le bonheur de mes amis et parents restés au Mali. J’ai acquis une autre nationalité . Relève t-il de la justice que de me dépouiller de mon droit constitutionnel d’être malien? “On se plaint quelquefois des écrivains qui disent moi. Parlez-nous de nous, leur crie-t-on. Hélas! Quand je vous parle de moi, je vous parle de vous. Comment ne le sentez vous pas? Ah ! insensé, qui crois que je ne suis pas toi! “ disait Victor Hugo dans ses “Contemplations”. Mon cri de coeur est celui de tous ceux là qui, pour une raison ou une autre, auraient un jour , pris le chemin de l’aventure pour aller en Europe, en Asie ou dans les Amériques à la recherche du bien être. Ma vie est la vôtre, votre vie est la mienne. Vous vivez ce que je vis, la destinée est une. Dixit Victor Hugo. Un véritable serpent des mers: “Maliens de souches” et “Maliens de circonstance” est en passe de naître. Gare!

Il y a lieu de revoir notre culture du pouvoir. Il relève de l’archaïsme que de dire qu’on ne contredit pas le pouvoir, qu’on doit le respecter. Quand les tenants du pouvoir manquent à leurs devoirs, le refus et la contestation deviennent des droits sacrés. Il appartient au peuple malien de se mobiliser pour dire un cinglant “Non” à ce referendum. Comme une lettre à la poste, le conseil des ministres, les parlementaires l’ont favorablement voté. Le dernier mot revient au peuple souverain du Mali. Souvenez vous du projet de loi sur le code des personnes et de la famille. Une rebelotte sera la plus éclatante, la plus belle des revanches. Les radios communautaires, privées, la presse libre et indépendante, les patriotes convaincus unissez vous pour sauver ce Mali que nous avons de plus cher. Notre incapacité collective à mobiliser les consciences et les énergies serait la pire des démissions. L’Histoire et nos consciences de patriotes nous intenteront un procès pour non assistance en patrie en danger d’être prise en otage.

Dans une société, quand des couches sociales sont en conflit larvé ou ouvert, les couches supérieures essaient de maintenir leurs suprématies sociales sur les classes inférieures qui, à leur tour, tentent de réduire ou de supprimer les avantages des premières. Héritiers de la théorie de lutte de classes de Saint Simon et de Karl Marx, nous dirons que nous sommes au Mali sans contexte dans le cadre d'une farouche lutte de classes. Cette lutte est un combat permanent et notre résolution à dire NON au texte référendaire serait le seul emplâtre que le peuple malien pourra mettre sur les blessures réçues tout au long de cette période d'incurie, de gaucherie et d'égoïsme impur qui a émaillé la gestion calamiteuse de notre pays par ceux- là qui, du fond de leur coeur, aurait séché le partriotisme.

fatogoma mohamed ouattara

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Wednesday, August 3, 2011

Renverser la charge de la preuve.


La joute oratoire qui a opposé notre frère Aboubacrine Assadek à Soumana Sacko, ancien Premier Ministre sous la transition et probable candidat à la magistrature suprême au Mali n’a pas manqué d’intérêt à mes yeux eu égard au contexte. Je crois savoir que ce fut un regrettable calembour qui les a mis en brouille mais qui a eu le mérite d’éclairer nos lanternes.

Il en valait la peine car aura permis à Zou (excusez le sobriquet) de se livrer de façon convaincante à cet exercice d’explication qui est un véritable supplice pour les politiciens sous nos latitudes de doux tropiques. Sacko aura magistralement levé le coin du voile et nous aurait donné une idée claire et limpide de la grande magouille dans le fonctionnement des affaires au haut sommet de l’Etat. A la lecture de la version des faits “Affaire du Trésor” par monsieur Sacko, il apparaît à l’évidence qu’il est loin de la réalite des faits au montage politico- médiatique de mauvais aloi qui avait embarqué le grand public. On ne saurait permanemment cacher la vérité. A vouloir cacher, comprimer la vérité, elle finira inéluctablement par s’échapper du vase dans lequel on voudrait l’y étreindre. Sacko en est venu à la preuve littérale et testimoniale-ceux qui sont ses témoins sont encore des acteurs majeurs de la vie politique nationale-, nous savons maintenant de quel côté se trouve la vérité.
Monsieur Sacko a asséné des vérités: ” Ces pratiques abusives ont commencé bien avant la Transition. Le montant de 4,5 milliards de FCFA est donc un cumul incluant les pratiques antérieures à la Transition. C'est la BCEAO ( ou la SE, laquelle ne relève pas du Gouvernement) chargée des opérations de compensation entre le Trésor et les banques) qui aurait pu attirer l'attention du Ministre des Finances sur le nombre important de chèques sans provision). Le Ministre des Finances aurait pu avoir des "soupçons" si il y avait eu des difficultés de trésorerie au niveau de l'Etat, ce qui n'est pas arrivé sous la Transition.”Et monsieur Sacko sait de quoi il parle. En parlant, ce monsieur dérange et trouble le sommeil de tous ceux qui, en collusion ont saccagé notre économie. Il nous apparaît clairement qu’une coterie d’intrigants s’est ingéniée à salir Sacko en le traînant dans la boue de la calomnie, de la médisance et de la méchanceté.
Ils ne sont pas aussi fous qu’on le croirait. Ils sont faits de chairs juteuses et d’os croustillants. Quand on est fait de chair et d’os , il tient de l’aberration que de fabriquer un monstre carnassier. L’avènement de Sacko à koulouba serait le dernier de leurs voeux . C’est de bonne guerre que cette camarilla ni foi ni loi pactise et soudoie des plumitifs pour dresser un autre portrait peu reluisant de l’homme. Assadek n’a t-il pas écrit ce que plus d’un sait dejà? “ Si on ne vote pas ATT on ira en prison”, ou bien un candidat aux législatives dire ” votez pour moi sinon j’irai en prison” Ces propos d’auto-culpabilisation trouvent leurs explications dans cette autre confidence de Monsieur Sacko:” De fait, une bonne partie desdites créances ont été recouvrées dans les derniers mois de la Transition. Dans le cadre de la passation des pouvoirs, le Premier Ministre de la Transition a remis le rapport du Contrôle Général d'Etat à Younoussi Touré, tandis qu'ATT remettait le même rapport à Alpha Oumar Konaré. Arrivée aux affaires, la IIIeme République aurait dû se frotter les mains et considérer la partie non encore recouvrée comme un matelas financier (restes à recouvrer); au lieu de cela, elle a voulu en faire une exploitation purement politicienne contre la Transition avant de découvrir que leur propre Ministre ( Abdoulaye Camara, un entrpreneur nommé Ministre des Mines dans le Gouvernement de Younoussi Touré avait bénéficié des dites facilités abusives, ce qui lui a valu d'être débarqué du Gouvernement).” Il ressort de ces déclarations du Dr Sacko qui tiennent de la limpidité du cristal que l’état de délitement de notre pays est imputable à l’ADEMA et de tous les partis recalcitrants qui sont issus de sa matrice. Nous confortons la raison du choix d’ATT au détriment du candidat de l’ADEMA/PASJ en 2002. Le candidat du sérail était au fait de la magouille, le choix de tout candidat de l’ADEMA aurait été suicidaire car les loups se seraient mangés entre eux. Oui! L’ADEMA/PASJ fut un sérail odieux où l’on a sacrifié la patrie malienne à la gloutonnerie d’un clan. Nous exigeons aujourd’hui que tous ceux qui aspirent à nous gouverner viennent s’expliquer, nous convaincre quant à l’origine de leurs richesses fabuleuses. La démocratie malienne serait un leurre si les politiques échouaient à être l’incarnation type d’une éthique. Nous le dirons jamais assez, la vertu doit être la probité des hommes politiques. La politique ne devrait pas être un tremplin pour assouvir ses désirs insatiables de s’enrichir malhonnêtement.
Le grand frère Sacko a les vertus que nous appelons de nos voeux: la sincérité, l’honnêteté, et le savoir faire dans la gestion des affaires de la cité. On le dit suffisant, trainant le boulet de l’affaire du Trésor et de l’augmentation de l’indice de PM. Grand merci à Assadek et à Abdoulaye Dabo de lui avoir posé les questions engoncées au travers de nos gorges. Merci aussi à Sacko d’avoir levé l’ambiguité. A ses détracteurs il a assené ces mots de Francis Bacon: “Calomniez, calomniez, il en restera toujours quelque chose.” Oui , il est resté après la calomnie la probité candide(candidus: blanc éclatant) de Soumana Sacko. Le mot “ candidatus en latin dérive de candidus, ce qui explique la tradition romaine qui consistait à voir les candidats aux fonctions publiques , s’habiller en blanc, pour briguer les suffrages. Blanc comme neige, il apparaît incontestablement comme le Deus ex machina qui est à même de sauver providentiellement le Mali du bourbier. Quand on veut monter au mât de Cocagne, ilfaut avoir le cul propre. Sacko a le “sien propre” (exusez le choix du vocable). Il a parlé et nous aurait convaincu quant à la consistance de ses propos. La lumière a eu raison de l’obscurité. Nous demandons aujourd’hui à ceux là qui ont hérité du dossier du Trésor de venir s’expliquer au peuple malien, de renverser la charge de la preuve (un sophisme qui consiste à dire à des interlocuteurs de prouver qu’une affirmation est fausse). Nous voulons ardemment à tous ceux qui ont hier participé à la gestion nébuleuse de notre pays de se soumettre à l’épreuve écrite ou orale comme a su le faire magistralement Soumana Sacko. La parole est humaine, si les animaux pouvaient parler il n’y aurait pas d’abattoir. Mais le peuple malien semble être décidé à envoyer à l’abattoir les tenants de discours spécieux, vains et mensongers. Nos coeurs ne seront pas conquis par des discours laconiques et scabreux. Contre la médisance, point de rampart, dit-on. Mais Zoumana a la force de son argumentation pour se protéger des chroniques scandaleuses savamment montées contre lui.
A l’interrogation d’Abdoulaye Dabo au sujet de l’augmentation de l’indice du PM, l’homme -égal ê lui même- a honoré la transparence politico-administrative aux antipodes de tout discours translucide. Jugez-en:”....Manifestement, l'argent n'a jamais été le facteur motivant pour lui, sinon il n'aurait pas renoncé à un traitement de plusieurs millions par mois aux Nations Unies pour un traitement de PM de FCFA 300.000.....A la fin de la Transition,ni le Président du CTSP, ni Zou, ni aucun Ministre du Gouvernement ne se sont octroyé quelque augmentation de salaire que ce soit.Les hommes et les femmes qui ont eu la lourde charge et le redoutable honneur de diriger la Transition ont donné le meilleur d'eux-mêmes au service exclusif du Peuple. Croyez-le, nous étions trop occupés ( aucun d'entre nous n'avait une vie de famille normale; dans mon cas précis, mes enfants pouvaient faire 4 jours et 4 nuits d'affilée sans me voir,compte tenu de l'heure à laquelle je me rendais au bureau ou en revenais).Vivement que les émules de Sacko à l’élection présidentielle apprennent cette sagesse de William Shakespeare: “Il n’est que la vertu que la calomnie ne sache atteindre”. Et Sacko est vertueux.
Tel Diogène, qui cherchait en plein midi, un homme à Corinthe, une lanterne à la main, le peuple malien est à la recherche d’un homme de vertu, de courage, de conviction, de vision qui saura donner à notre nation sa grandeur et sa noblesse d’antan.
Autant la mort de Lucrèce inaugura la liberté chez les romains, autant la preuve littérale offerte par Zoumana Sacko ouvrira, nous l’espérons, une nouvelle ère de transparence politique dans un Mali où la crise de confiance entre l’électorat et les candidats à Koulouba risque d’abâtardir la fonction de Président de la République. Aux patriotes et républicains de remercier grâcieusement Aboubacrine Assadek d’avoir été incompris par Sacko.
August 02, 2011
Fatogoma Mohamed ouattara
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Sunday, July 24, 2011

Entre démocratie et oligarchie: Le Mali tangue


Curieuse exception que celle malienne! “La saga légendaire” du Président Touré tire allègrement vers sa fin. A quelques petits huit mois des échéances présidentielles et législatives, nombreux sont les candidats déclarés ou non qui se bousculent aux portillons de la succession de Sa Majesté le Président Amadou Toumani Touré. Certes le pays est en butte à un funeste chaos bien programmé que certains politiques et la société civile tentent tant bien que mal de débrouiller mais force est de reconnaître qu’il est effrayant de constater que les différents aspirants et vrais présidentiables à Koulouba manquent de nous présenter leurs projets de société. Ils éprouvent, nous semble-t-il un mal fou à se départir des vieilles habitudes de pusillanimité, de silence stratégique et d’absence d’audace politique. Leurs voix nous semblent toujours inaudibles. Pendant que le Mali se meurt, vont-ils attendre la période des campagnes pour criailler à nos oreilles? Nous voulons qu’ils nous donnent un avant goût de ce que seront les pré-campagnes et les campagnes. Quels seront nos critériums de jugement à l’heure du choix fatidique? La logique et le bon sens voudraient qu’on juge nos différents candidats sur leurs discours et leurs projets de société. Mais à s’y méprendre tout risquerait de se jouer plus à la sympathie et à la bourse qu’à la harangue et aux projets sociétaux des candidats. Ils délieront les cordons de leurs bourses pour s’acheter les suffrages des électeurs. Qu’on se le tienne pour dit, le Mali est à la croisée des chemins. Toute erreur d’appréciation sur le choix du futur président nous serait fatale.
Dans le but d’être un phare allumé ou la cible idéale des frondes des biens pensants et des affairistes de tout poils, nous avons formulé ce titre avec un zeste de provocation. Cependant le danger est réel: l’argent sale qui fausse le jeu politique.
La dictature du Général Moussa Traoré a volé en éclats à la suite d’un ras le bol général. Sur ses cendres s’est érigée une démocratie acquise dans le sang et la douleur. L’ironie de l’histoire a voulu que cette démocratie se soit étiolée après 20 ans et ait généré à la faveur de la corruption une nouvelle classe dominante dont le pouvoir est royalement assis sur d’immenses fortunes. Une nouvelle race de fonctionnaires d’Etat-bourgeois, d’hommes d’affaires aisés, en collusion avec le pouvoir politique et tous ceux qui jouissent d’un pouvoir de fait ont cyniquement pris notre pays, le Mali, en otage. Avec les bonnes grâces de l’Auguste Majesté au coeur et au regard complaisants et complices, la corruption a atteint sa vitesse de croisière et gagné ses véritables lettres de noblesse. Subrepticement, le Mali a glissé d’une démocratie virtuelle à une plutocratie de fait.
Le malien, depuis belle lurette, s’est satisfait de l’aberration de l’infatuation et de l’autoflagellation en se voulant honorer qu’il est le digne héritier des empereurs et rois d’une brillante civilisation multiséculaire. Les Sonni Ali Ber, Askia Mohamed, Firhoun Ag Al Ansari, Soundiata Keita, Tiéba Traoré, Babemba Traoré, Samory Touré, Biton Coulibaly, Da Monzo, N’Golo Diarra, El Hadj Omar Tall, Sékou Amadou, …..étaient porteurs de valeurs auxquelles ils entendaient demeurer fidèles à toutes épreuves. Ils avaient des idéaux inaltérables pour lesquels ils vivaient. L’honneur, l’intégrité en face des sirènes tentatrices de l’argent étaient des valeurs cardinales. Ils n’agissaient jamais contre le devoir, ils étaient inflexibles au mensonge, incorruptibles devant les faveurs. Bref, ils avaient des principes à respecter. Les vertus cardinales qu’ils incarnaient( in carnis) se sont lamentablement effritées depuis plusieurs lustres. Il appartient à un malien d’un type nouveau de faire face à la situation en poussant les politiciens à devenir de véritables patriotes. L’amour suprême de la grande nation malienne, la volonté de la servir, notre présent et l’avenir des générations futures doivent être les seules valeurs qui prévalent. Le monde noir que les politiciens nous ont fabriqué doit succomber sous le faix de l’expression de nos frustrations et de nos déceptions. Une autre façon de faire la politique doit être imposée aux politiciens. La récréation est terminée. ADEMA/PASJ a achevé d’investir son candidat ce week-end en la personne de Dioncounda Traoré. Le RPM d’IBK et d’autres suivront. Certains partis politiques ont dejà leur candidat naturel.

Gare! Vont-ils acheter les suffrages des citoyens en vue d’acquérir le sceptre doré de la gouvernance et les diriger malhonnêtement? A l’école fondamentale, nous aurions appris avec Corneille qu’à l’épreuve d’un sceptre, il n’est point d’amité. Encore moins soudoyer par des cadeaux et des promesses mirobolantes. Nous ne céderons pas nos voix contre de l’argent sale, bien mal acquis puisé de nos déniers publics. Le Mali n’est pas à brader. Les sachets de thé, les t-shirts, les képis, les billets de 5000 francs, les promesses électoralistes mirifiques ne seront pas suffisants pour se jouer de nous et de notre avenir. Nous montons la surenchère pour l’acquisition du diadème, du trône et de l’encensoir présidentiels. Le peuple malien, désabusé et blasé, en veut plus: la preuve sera séduisante, l’exemple suffisant. Nous voudrions voir les candidats passer au tableau noir pour nous expliquer, nous convaincre et nous charmer quant au bien fondé de leurs projets. Le peuple malien est désireux de savoir sur leurs revenus, leurs patrimoines, les impôts qu’ils ont payés, leurs rapports d’avec les riches hommes d’affaires de la place, comment ont-ils utilisé l’argent public pendant qu’ils étaient au sommet de l’Etat, et être à même de juger de la transparence du financement de leurs partis politiques et de leurs campagnes électorales. Quitte à ceux qui auraient levé l’ambiguité sur leur argent de se livrer à des campagnes à “l’américaine”. Dommage que la télévision nationale soit une passion au service de l’oligarchie malienne. Sinon nous aurions été bien servis si Drissa Bally Cissoko pouvait être nostalgique d’Alain Duhamel et d’Arlette Chabot en invitant nos candidats pour une émission appelée “ 100 minutes pour convaincre” ou “ A vous de juger”. Pour le supplice de ces patriotes d’antichambre aux coeurs assèchés, nous voudrions que leurs coeurs vibrent de patriotisme, de franchise, de probité et de vertu morale ne serait-ce que pour l’instant des élections présidentielles. “Quand on oppose les discours aux discours, ceux qui sont véritables et convaincants, confondent et dissipent ceux qui n’ont que la vanité et le mensonge.” disait Blaise Pascal. Vers quels rivages de rêve, de paradis enchanteurs voudraient-ils nous amener? Nous avons suffisamment vécu dans le mensonge des politiques. Nous voulons des solutions probantes pour l’école malienne, des reponses appropriées à la corruption galopante, à l’impunité, à l’injustice de la justice, au problème aporétique du foncier, au chômage des jeunes, l’autosuffisance alimentaire, la repartition équitable des ressources, …..Dieu aime le Mali, vox populi, vox Dei; la vox populi sera d’inspiration divine eu égard à l’immensité de la peine et du malheur que les politiciens auraient infligés cyniquement aux maliens pendant près de vingt ans. Le combat qui vaille d’être mené aujourd’hui est celui contre l’aventurisme politique. L’arme qui vaille est le vote-sanction: nous tresserons des couronnes d’épines pour les moins convaincants.
Par délà la provocation, nous entendons sensibiliser l’opinion publique en procédant à un vaste mouvement de désacralisation d’un sujet tabou:les rapports des hommes politiques à l’argent, leurs collusion avec les hommes d’affaires, les lobbies qui vivent de ristournes juteuses et de marchés fictifs lucratifs, la bonne ou mauvaise conscience des politiques à la lisière de leurs dépenses personnelles et celles relatives au fonctionnement de l’Etat, les fonds secrets au profit des premières dames…..Quand on jette le pavé dans la mare, la logique voudrait que les grenouilles coassent. Nous ne nous laisseront nullement distraire par ces bruits stridents. La vie est une impitoyable lutte de classes: les riches s’accrochent à leurs privilèges et les pauvres cherchent les moyens de sortir du merdier.



Sans tomber dans un moralisme excessif, nous appelons vivement la rupture: la culture de la transparence dans le cadre d’un code déontologique digne de respect doit induire ipso facto l’instauration d’une démocratie d’excellence. Pour éviter à la démocratie malienne balbutiante de sombrer piteusement dans une oligarchie de la canaillerie, il y a lieu de tordre le cou à la fourberie de la classe politique. La vertu doit être la probité des riches. Les hommes politiques doivent être les porteurs d’une éthique. Vive l’honnêteté, les politiciens honnêtes aussi pour que vive le Mali d’une démocratie exemplaire.


July 24, 2011

Fatogoma Mohamed ouattara
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Wednesday, July 13, 2011

Lettre ouverte au Président de la République du Mali.


De la complicité coupable à la chienlit fatale


A quelques encablures de élections présidentielles et législatives (10 petits mois environ), la classe politique malienne, entrée dans une frénésie digne de l’hystérie, se crêpe les chignons eu égard à la future consultation référendaire et le choix “cornélien” entre RAVEC et RACE. Si la sagesse ne prévaut pas, ce débat risque de s’enliser tragiquement dans les méandres de la dispute, de la division énergiques et dichotomiques, des déchirures douloureuses, de la rancoeur et de la haine tenaces. Si les héros du tragédien Pierre Corneille posaient le primat du devoir sur tout sentiment, quelle attitude raisonnée et raisonnable notre chef suprême adopterait-il?
Tel le pauvre d’Esope de la Fontaine, nous nous jettons aux pieds de votre grandeur et de votre magnanimité, et nous faisant entendre du mieux que nous pouvons, nous demandons pour toute grâce que vous sursoyez de quelques moments la consultation référendaire de diversion à laquelle vous tenez telle la prunelle de vos yeux et laisser votre successeur s’en charger s’il l’estime d’une utilité probante. Est ce vos nombreux conseillers tapis à l’ombre qui vous dictent cet exutoire qui s’apparente à une fausse sortie? Cette diversion référendaire est une insulte grave à la douleur existentielle du peuple malien. Vous avez oublié de nous donner l’ardoise salée de votre referendum. Après le gâchis financier du Cinquantenaire, allez vous une fois de plus jeter dans les toilettes nos maigres pécules et tirer la chasse d’eau? Les maliens ont d’autres priorités plus nobles qu’une consultation référendaire: l’emploi, la santé, le panier de la ménagère, le logement, l’école, la sécurité sur l’étendue du territoire national, la répartition équitable des revenus, la justice, la lutte contre la corruption, excusez du peu mon cher Président. Il vous aurait été plus sage d’écouter vos conseillers militaires qui vous auraient dicté la diversion militaire sur les combattants d’Aqmi au Nord-Mali. En bon stratège, bon teint, pendant vos deux mandatures, vous avez à ravir fait usage de la manipulation pour nous détourner de la corruption, qui a miné mortellement notre économie; pour obliger Minos, autant Scylla coupa les cheveux mortels de Nisus pour en faire cadeau à son amant, autant vous avez obligé vos sbires en favorisant la naissance d’une bourgeoisie bureaucratico-compradore; vous avez complaisamment donné libre cours à la chienlit dans l’administration publique. Votre gestion de la chose publique s’est pitoyablement déclinée en termes de justice à deux vitesses, l’impunité, le népotisme , le clientélisme. Suprême crime! Non content d’avoir échoué à sauver l’école malienne, agneau propitiatoire de votre gouvernance, des tréfonds abyssaux de la déchéance, ravi d’avoir laissé nos maigres ressources dans les mains des rapaces déprédatrices, vous voulez atteindre l’apothéose en laissant la confussion, la zizanie, le chaos comme héritage. Général Touré, permettez nous de pasticher cet autre général, Charles de Gaulle, à qui son premier ministre Georges Pompidou a attribué ces mots: ” La réforme, oui; la chienlit, non.”
Au regard du temps restant, monsieur le Président, est –il humainement possible de s’attaquer efficacement à ce vaste programme présenté par madame Cissé Mariame Kaïdama Sidibé et son gouvernement. Convenez humblement avec nous que la présentation de la politique générale de votre premier ministre et de son gouvernement manque de sérieux, frise le ridicule, la provocation et la raillerie piquante. Elle relève plus de la pochade, cette oeuvre littéraire écrite rapidement, dans l’improvisation, que de la réelle volonté de mener notre pays vers des avenirs radieux. “Quelle est la mission exacte que vous assignez à ce gouvernement de mission dans un tel laps de temps?” Ces propos chiraquiens lors de la campagne présidentielle de 1995 retentissent encore dans nos têtes:” la politique n’est pas seulement l’art du possible, il est des moments où elle devient l’art de rendre possible ce qui est nécessaire.” Monsieur le Président, est ce que l’évidente nécessité de votre scrutin référendaire se montre et se démontre? Pourquoi maintenant et pas avant? Dans quel dessein inavoué vous vous entêtez obsessionnellement à nous offrir ce cheval de troie? Dans la Côte d’Ivoire voisine, au bord de la lagune ébrié, on aurait parlé d’un “ Anango Plan”. Monsieur le Président, laissez la sagesse vous habiter, car la réalisation de ce grand dessein qui est le vôtre se fera dans la division. Au nom de votre amour pour ce pays de nos ancêtres, renoncez à ce referendum. Ce faisant vous éviteriez d’être un Enfer pour les autres. Monsieur le Président, vous oubliez que vous jouez là un coup de poker, car les fins de mandat ne sont guère favorables aux présidents sur le départ. Ceux qui étaient hier vos laudateurs les plus zélés, ceux qui étaient mûs par une fascination mystico-religieuse prêts à mourir en communion avec vous ne se feront pas prier pour vous lâcher. Et nous les récalcitrants invétérés ne manqueront pas de profiter de l’aubaine pour associer nos voix aux leurs pour briser votre rêve qui tient plus de l’irrationnel qu’une attitude pratique et réaliste. N’oubliez pas que c’est une proposition, nous la rejeterons victorieusement, et vous sortirez par la petite porte. Est ce que c’est cela que vous cherchez?
Monsieur le Président, le RAVEC ou le RACE? C’est la question languissante qui divise. Nous avions naîvement cru que le Ravec était une avancée notable sur le Race qui a été l’objet de bisbilles et de querelles de par le passé. Pourquoi cette volonté sibylline et insidieuse de s’engouffrer dans la même erreur? Etes vous de bon aloi ou de mauvais aloi? Peut on raisonnablement commettre la même erreur et s’attendre à des résultats différents? Si vous y mettiez du sien, monsieur le Président, les fichiers du RAVEC seraient fin prêts d’ici les élections. Si le recensement des maliens de Côte d’Ivoire pose problème, il n’ya qu’à faire une biffure sur eux pour cette fois ci. Le reste de la population malienne reste largement representative pour faire des élections transparentes, crédibles et propres. Dans le pire des scenari, engageons nous rationnellemment à la confection des bâtonnets pour le “kala fili” ou le vote à main levée dans un scrutin uninominal majoritaire à un seul tour. Et cette solution ironique et obsolète au 21 ème siècle nous paraît cependant moins dispendieuse que votre referendum.
Les livres panégyriques écrits à votre gloire réelle ou supposée par vos épigones-affabulateurs, larbins et thuriféraires de tout poils nous tombent des mains sous l’effet certain de la déception. Le dernier en date fut Seydou Traoré, ancien ministre de l’Agriculture, qui a omis de nous parler de la crise acridienne sous son magistère, de l’initiative riz de Modibo Sidibé; il a peiné à nous expliquer la chèreté de nos produits alimentaires de premières nécessités. Le ridicule a voulu que ceux qui traînent des casseroles bruyantes et qui ont été complices du bilan bien mitigé de votre gouvernance se mettent à défendre votre bilan avec des plaidoiries petitement charpentées et argumentées. Est-il un secret de dire que l’étoile étincellante du héros sauveur d’un certain mars 1991 s’est étiolée dans les dédales de l’approximation, de l’à peu près et de l’improvisation stérile?
Dans un Mali où l’espoir est aux abois et à l’étroit, vous voulez amener le peu de maliens qui se bercent encore d’espérance à errer dans les détours d’un dédale infernal de révision constitutionnelle inappropriée. Vous nous faites penser à Dédale, ce personnage ingénieux, célèbre de la mythologie grecque qui enferma le Minotaure. Ne vous illusionnez pas, monsieur le Président, le peuple malien sera rétif à toute tentative visant à vouloir l’enchaîner et l’empêcher de fuir l’enfer que vous voudriez lui offrir. Il vous en faudra plus pour nous cabrer. Inspirez vous de ce qui s’est passé au Sénégal de Abdoulaye Wade quand ce nonagénaire autocrate a fait brandir son comique “ ticket présidentiel”. Cette tentative tragique inopérante de Wade devrait vous servir plutôt de fil d’Ariane. Notre Président adoré d’hier, restez sourd aux sirènes tentatrices de vos conseillers, spécialistes de l’omerta et de la cachoterie, car ils ne sont pas du nombre de vos alliés. Ou bien, l’exercice du pouvoir vous a-t-il saoûlé? Depuis l’immolation par le feu de Mohamed Bouazizi le 17 décembre 2010 à Sidi Bouzid en Tunisie, rien ne sera plus comme avant. Ceux qui se croyaient des timoniers, des baobabs indéboulonnables ont volé trop haut, tel Icare, et se sont faits brûler les ailes en cire par l’incadescence du soleil. La rue n’est plus maniable et corvéable à souhaits. Monsieur le Président, avalez votre nombrilisme, votre mégalomanie et ressaisissez vous pendant qu’il est encore temps. Vous ne méritez pas une fin tragique à l’instar des Ben Ali, Moubarrack,…eu égard à votre sacrifice suprême d’un certain mars 1991 que nous sommes loin d’ oublier. Il tiendrait de l’injustice de l’histoire que nous chantions: “ vive le Président, à bas le Président”. Tel un chienlit du Carnaval de Paris, une honteuse et brusque réculade vous obligerait à renverser tous ceux qui se trouverait par mégarde derrière vous. Vous n’avez pas besoin de cette posture de défaite. Enterrez votre projet referendaire qui est un véritable casus belli qui risquerait de vous jouer un très sale tour. Gorgui de la porte d’à côté a bien compris la leçon, puisse-t-il vous être une égérie.
Monsieur le Président, le choix est vôtre: l’intérêt national ou la passion secrète qui vous anime. Alain disait: “ la grandeur de l’homme est grande en ceci qu’il se sait misérable.”
A bon entendeur salut!

Fatogoma Mohamed ouattara
Fouattara2@comcast.net
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Orange, NJ 07050
USA

Wednesday, May 4, 2011

Le Mali : Etat de droit ou Etat policier?





Après l’affaire de la maîtresse du Président, de triste mémoire, voilà que le régime d’ATT veut revenir à ses reflexes primaires en enfreignant avec mépris la précieuse liberté d’expression qui est le fondement de toute démocratie. Principe intangible, extrêmement nécessaire en démocratie, elle est l’une des plus importantes libertés publiques. Notre constitution dans son article 4 octroie ce droit fondamental à tout citoyen malien; ” Toute personne a droit à la liberte de pensée, de conscience, de religion, de culte, d’opinion, d’expression et de création dans le respect à la loi.”
L’article 19 de la déclaration universelle des droits de l’homme de 1948 stipule: "Tout individu a droit à la liberté d'opinion et d'expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d'expression que ce soit"
La liberté d'expression est un principe fondamental, sacré, immuable et inviolable qui autorise toute personne sans restriction à émettre librement une opinion, positive, négative, flatteuse ou farfelue, sur un sujet mais aussi sur une personne physique ou morale, une institution… Ce droit a certes ses limitations juridiques.
Ces rappels nécessaires nous placent théoriquement dans le cadre de l’Etat de droit. On parle d’Etat de droit dès l’instant où le pays est doté d’une constitution dans laquelle figure la déclaration des droits des citoyens.
Notre pays, le Mali est un Etat en ceci qu’il s’est doté d’une constitution dans laquelle est consignée la déclaration des droits des citoyens. Ces droits et leurs abus doivent être les mieux partagés pour tout le monde. L’arbitraire ne devrait s’y impatroniser. Qu’on soit puissant ou misérable, les jugements de la cour devraient nous rendre blanc ou noir, pour pasticher le grand fabuliste français.
Mes frères Guillaume Diallo et Aliou Ifra Ndiaye ont abordé ce problème avant moi avec leurs propres grilles de lecture. Qu’il me soit permis de l’aborder en ma manière.
De quel meurtre le pauvre Moctar C Dicko a t-il été coupable pour qu’on le mìt à l’inquisition? Il a eu le tort d’exprimer librement son opinion au sujet du prix Kéba Mbaye dont ATT a été le bénéficiaire. La question de l’adresse officielle de son service ne fut qu’un prétexte fallacieux. Certaines personnes qui semblent être déconnectées des réalités du monde ambiant, oublient que l’ère du stalinisme, du totalitarisme est le souvenir d’un passé douloureux, les méthodes policières pour intimider, sévir les honnêtes citoyens sont à jamais révolues. C’est une véritable déviation du bon sens que de vouloir utiliser le baîllon pour un contrôle social des libres penseurs et des anti-conformistes. La victoire des Alliés a scellé le sort des régimes totalitaires en 1945. Le mur de Berlin s’est effrité en novembre 1989 et a accouché de sa belle délivrance la liberté, en 2011 un vent nouveau a soufflé à partir de Sidi Bouzid, rien ne sera plus comme avant. Certains ne réalisent-ils pas que c’est du passé , les temps glorieux de la dictature où on embastillait les gens pour avoir exprimé leurs idées avec des formules pompeuses et alambiquées du genre: “ offense au chef de l’Etat ou atteinte à l’ordre public ou à la sécurité de l’Etat”? Pourquoi vouloir châtier Mr Dicko de sa témérité, sans autre forme de procès comme l’agneau de la Fontaine? C’est un acte anti-constitutionnel que de vouloir dépouiller Mr Dicko de son droit à la liberté de penser, pourquoi vouloir l’inquiéter, l’intimider ou le sanctionner pour ses opinions qu’il croit justes? Dès lors qu’un directeur Mr Mahamane A. Maiga et un sécrétaire général du ministre de la Justice, Mr Badou Traoré zélés , soucieux de conserver leur fauteuil et leurs” pains”, interfèrent au nom d’une autorité publique qui ne dit pas son nom, il y a indubitablement une enfreinte à la liberté d’expression. Et pourtant, à ce que je sache, il n’a pas à travers ses idées, menacé un tant soit peu la paix ou l’ordre social, il n’a pas tenu de propos racistes, xénophobes nauséabonds, discriminatoires et rédhibitoires. Dans son argumentaire, il a tout simplement dit des choses qui dérangent certaines personnes. Monsieur Dicko a eu le toupet de dire tout haut ce que le commun des maliens ne sait que trop. Les réunions du PDES tenues dans les salles de conférence du ministère de la Justice, dirigées par le Ministre Marafa Traoré étaient permises. La justice n’était-elle pas censée s’y appliquer à tout le monde, petit ou grand, directeur ou ministre? L’égalité du droit est elle une vue de l’esprit sous nos latitudes de doux tropiques? Certains font-ils assaut de grande ardeur en servant une autorité ou leurs interêts? Le zèle hypocrite pour leur propre bien paraît plus évident que le zèle au service du Prince. Qu’on veuille bien nous dire si nous sommes dans une vraie démocratie bananière avec une Gestapo version malienne. Veut-on habilement nuire aux opposants réels ou supposés, internes ou externes de ATT? Si tel est le cas, il y a lieu de mener au Mali une autre bataille: celle de la liberté d’expression. ‘Nous n’avons qu’une liberté: la liberté de nous battre pour conquérir la liberté” l’ancien journaliste française Henri Jeanson ne croyait pas si bien dire. Ce qui se passe au Mali est revoltant, il y a lieu de s’en insurger avec véhemence surtout quand on sait que le ministre de la justice n’est pas étranger à cette mascarade. Nous nous plaignons du fait qu’on veuille emmuseler les citoyens. Ils ne seront pas seuls, nous souffrirons en communion avec eux. L’heure n’est plus au baîllonnement. Dans nos espaces de discussion, nous abordons les sujets brûlants du pays, tout en faisant usage de notre droit sacré de liberté d’exprimer hardiment ce que nous ressentons. Nous sommes attentifs à toute volonté malveillante de nous brider. Personne ne saurait brandir le spectre de la justice pour nous intimider, mettre la muselière à “ nos gueules” pour tomber nos jactances même si le Mali est malade de sa justice qui ne nous semble pas crédible pour défendre et protéger nos libertés d’expression. D’ailleurs, la frontière entre la liberté d’expression et son pouvoir de nuisance est tellement tenue qu’il relève de l’habileté juridique que d’en faire la démarcation. Il tient de la maladresse que de vouloir persécuter aujourd’hui les gens à cause de leurs idées. Un soleil nouveau brille sur le monde. Qu’on veuille gentillement nous laisser nous épancher sur nos fora, et autres espaces de discussion où nous donnerons libre cours à nos idées, à nos fantasmes, à nos élucubrations débridées. Quitte à dire que le Président de la Republique ne mérite pas sa médaille de l’éthique, qu’il est le maître de l’esbrouffe et du bluff. Que le Mali a été pendant son règne une démocratie du folklore basée sur une économie palatiale.
Dans un article antérieur, j’avais dit qu’il est simpliste et primaire d’honnorer notre démocratie en se satisfaisant de l’aberration de l’autoflagellation et de l’autodafé en soutenant que nous sommes une vitrine attrayante de la vraie démocratie. A quel niveau du developpement démocratique se juche le Mali? Quelle est la nature réelle du pouvoir qui s’y exerce? Qu’on se le tienne pour dit: le droit est au pouvoir ce qu’est la théorie à l’action, l’idéalisme au matérialisme. Nul n’est dupe, les maliens, surtout les fonctionnaires d’Etat sentent dangereusement la présence de l’épée de Damoclès au dessus de leur tête. A y regarder de très près le Mali ressemble à s’y méprendre au Manding de Soumangourou Kanté dont l’aura terrifiant poussait les sujets à parler dans la gourde. A la faveur de ce qui se passe présentement autour de nous, aucun peuple n’est prêt à se laisser engoncer dans un corset dictatorial ou policier qui l’étreindrait douloureusement. La volonté est réelle chez tous les peuples de soulever les chapes de plomb dont on voudrait malhabilement les couvrir.
La liberté ne s’use que si l’on ne s’en sert pas, disait comiquement Guy Bedos. Du pied de la statue de la liberté, véritable symbole de la liberté et de l’émancipation vis à vis de l’oppression, sise dans mon New Jersey adoptif, j’userai de ma liberté d’opinion en disant que ATT à une fascination particulière pour les médailles, que le prix Kéba Mbaye frise la complaisance et le ridicule. En décernant, ce prix au chef de l’état malien, à quelle éthique les sénégalais faisaient-ils allusion? ATT a été le complice coupable d’un système économique palatin basé sur la plutocratie et la cleptocratie, il a cautionné la corruption qui vit ses plus beaux jours, il a accordé son onction à une élite bureaucratique hédoniste, il endosse la responsabilité de la faillite économique de notre pays: l’aide internationale détournée et gaspillée, les dividendes de l’exploitation de nos ressources minières empruntent des destinations autres que les caisses de l’Etat, l’impunité est devenue une règle de gouvernance, le pouvoir d’ATT fut une espèce de bonapartisme éldulcoré……Dans un Etat de droit, est –ce un abus de mon droit d’exprimer que de dire que le pouvoir dans la durée a poussé ATT à tomber petitement dans les travers du narcissisme, du nombrilisme et de la mégalomanie? Nous disons librement à ATT, à sa police secrète et autres ouailles illuminées que ses différentes médailles reçues sont frappées par le sceau de l’incartade.
Liberty enlighten the world ( La liberté éclairante du monde) est le vrai nom de la statue de la liberté au pied de laquelle j’ai redigé ces lignes. J’ose espérer de tout mon coeur que cette liberté aille au délà de l’immensité de l’océan atlantique pour atteindre les rivages du fleuve djoliba et tomber dans le creux de l’oreille de ceux là qui veulent dans leur dévotion, leur envoûtement et fascination mystico-réligeuse transformer notre Etat de droit en Etat policier moyen-âgeux.
Fatogoma Mohamed ouattara
Orange, New Jersey
USA
http://fouattara.blogspot.com
fouattara2@comcast.net

Tuesday, April 5, 2011

Le nouveau Premier Ministre:


Le nouveau Premier Ministre:
Cent jours pour convaincre



Après trois ans à la Primature, Modibo Sidibé et son équipe érodée et écornée, ont montré leurs limites. Le besoin de changement du cartel gouvernemental défaillant s'imposait à l'évidence. Pour pasticher Ronald Reagan qui disait que l’Etat n’était pas la solution , il est le problème, le malien lamda a compris depuis belle lurette que ce gouvernement n’était pas la solution , il était le problème à nos malheurs. Le Prince de Koulouba a fait languir en faisant durer le suspens pour les raisons qui lui sont propres. Pendant environ un an, la presse nationale a fait du remaniement gouvernemental un tel sujet de fixation qu'il a fini par tomber dans la désuétude et le ridicule. Tel un couperet la décision tant attendue a fini par tomber.
Donner la grande impulsion à un gouvernement malade moribond, et sauver une fin de règne par une politique volontariste et vigoureuse tient de tours de passe passe politique qui n’est pas à la portée du commun des mortels. Pour réussir cette gageure, il convient d’avoir du génie mais aussi l'art de concilier les mouvements de douleur et de fureur pour transcender les obstacles et atteindre les résultats. Changer le statu-quo ne va pas sans faire de mécontents. Ce challenge, c'en est vraiment un, ne sera pas , à ne pas en douter une partie de plaisir. Pour ce faire, le nouveau PM a besoin d’une période de grâce. Nous donnons une période probatoire de cent jours à notre premier ministre Madame Cissé Mariam Kaïdama Sidibé pour nous donner une idée claire de ce qu’elle sait faire en politique. En politique, cette période de mise à l’épreuve d’un novice s’étend généralement sur cent jours suffisants pour juger de la capacité d’un gouvernement à faire face aux dossiers brûlants d’un pays. Nous l’attendons de pieds fermes sur la lutte contre la corruption, la reforme du service public, l'école, le foncier, les reformes institutionnelles, la préparation des élections présidentielles crédibles et transparentes. Les premières impressions des trois premiers mois sont importantes et durables. Donc la balle se trouve être dans son camp.
Sa personnalité, la composition de son gouvernement, sa volonté de changement et les résultats seront nos critériums de vérité pour en bien juger.
Première femme malienne à se hisser à un tel haut niveau de responsabilité politique, sa nomination est un camouflet à l’ego des phallocrates qui vont faire des pieds et des mains pour lui rendre son magistère très compliqué. Elle sera en butte à deux dangers: le machisme de la classe politique et le sexisme médiatique. On ne saurait balayer du revers de la main une conception mysogyne multiséculaire solidement ancrée dans le subconscient d'un peuple en passe d'être pris en otage par les islamistes. Pour se faire accepter, elle a donc besoin d’avoir une personnalité forte: une véritable amazone. En fait de courage mâle et guerrier, elle en a besoin. Elle se doit d'être une femme de poigne de fer et de séduction, d’énergie et de fermété pour commander et sévir. Pour aspirer nettoyer l’écurie d’Augias qu’est l’administration publique malienne, il y’a lieu pour elle d’être une véritable dame de fer qui ne se gênerait pas aux entournures pour cogner par ci , par là , avec une main d'acier dans un gant de velours. Gardons nous de tout procès d'antériorité à son endroit. Accompagnons la avec notre pâteline onction et bénédictions. Point n’est besoin pour elle de mener une vie de cloître et de s’enfermer dans une espèce de monastère politique pour recevoir des leçons et des pressions des uns et des autres. Elle a besoin d’être une cheftaine autoritaire, volontaire et rétive qui refusera de se faire cabrer par un ATT dont le jeu de prédilection est d’offrir les autres en pâtures. Toute attitude de mollesse et de condescence de sa part serait des plus suicidaires. Nous osons espérer pour une fois que cette bonne dame ne sera pas offerte comme une offrande rituelle comme l’a été le VEGAL, sacrifice expiatoire d'une certaine politique machiavélique aux antipodes de toute moralité.
La composition de l'effectif de son équipe sera indubitablement le noeuf gordien de la rude tâche qu'est la sienne, la clef de voûte de l'action qu'elle entendra mener.
Nous convenons que l'héritage légué à la pauvre hère n'est pas des plus faciles à gérer. Robert Louis Stevenson, célèbre écrivain écossais, auteur de "L'île au trésor" disait que: " Dans la vie, il ne s'agit pas nécessairement d'avoir un beau jeu, mais de bien jouer de mauvaises cartes". Il tient des douze travaux herculéens que de changer le statu-quo au Mali en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire ou l'écrire. S'il était demandé à Madame Cissé Mariam Sidibé de choisir parmis les épreuves herculéennes, elle se ferait tirer par les oreilles pour nettoyer l'écurie d'Augias qu'est notre administration publique pour lui en donner sa splendeur. Comme dans la mythologie grecque, le prix à payer par elle en vue d'acquérir l'immortalité politique s'avère être la laborieuse misssion d'éradiquer la corruption, véritable frein mortel à notre développement. Comme dans la mythologie, les écuries maliennes n'ayant pas été nettoyées depuis bientôt vingt ans, il faudrait les bras vigoureuses d'une héroïne courageuse. Mais l'immensité de cette épreuve ne doit nullement refroidir ses ardeurs, sa volonté réelle et inébranlable à s'y essayer. En cas d'échec, l'immensité de la tâche l'excusera. Faire son possible est toujours possible.
Et enfin, les résultats mitigés ou probants atteints par notre nouveau PM n'entameraient nullement la sincérité de sa tentative si et seulement si elle privilégiait l'intérêt supérieur de la nation malienne dans le choix de son consortium et de ses orientations. En cas d'échec, c'est le pire que nous puissions lui souhaiter, elle tracerait les sillons creux et bien espacés d'une nouvelle ère politique pour la gente féminine au Mali.
Comparaison n’est pas raison. Cependant, souvenons nous d’une certaine Edith Cresson, détentrice de la palme du règne le plus éphémère sous la V République à Matignon. Elle était venue donner un coup de fouet à la politique agonisante d’un Mitterrand en fin de mandat. Elle a succédé à Michel Rocard après trois ans à la Primature. Souhaitons pour Madame Cissé Mariame que ce magistère ne soit un regrettable poisson d'Avril empoisonné consacré par un passage météorique à la Primature. Quelque soit le résultat auquel elle sera parvenue, l’histoire retiendra qu’au Mali, à travers l’élection de Madame le Premier Ministre, l’espoir est né. Puisse t-il dévenir la chose la mieux partagée pour les femmes maliennes! Amen.
Fatogoma Mohamed ouattara
Orange, New Jersey
USA
Fouattara2@comcast.net
http://fouattara.blogspot.com

Sunday, March 27, 2011

Mars 1991-Mars 2011


Mars 1991-Mars 2011
Vingt ans après: révolution ou involution?





Ante scriptum: cette réflexion a été originellement offerte au journal “info-matin” à l’occasion du vingtième anniversaire de mars 1991



Mon credo est qu'en politique, c'est une forfaiture que de regarder dans le rétroviseur. Je le crois, parce que c’est absurde (Credo quia absurdum). Cependant, il tient de la sagesse, en un moment ou à un autre de la vie, que de s'arrêter pour faire le point du trajet parcouru. Dresser une espèce de bilan résumant les acquis et les tares, les comptes d’actif et de passif tient de la rationalité. Après une bonne vingtaine d'années d'exercice démocratique, n’étant pas honnêtement à même d’offrir un portrait idyllique et paradisiaque, j’aurais aimé pour une fois, ne pas offrir une image kafkaïenne de la situation d’ensemble de l’évolution de notre pays. Il m’est cependant difficile de me départir de la fresque cauchemardesque et sinistre de notre société malienne actuelle où de nouveaux bourgeois bureaucratico-compradores ont fait main basse sur le Mali. Cette” objectivité extrêmement étrange” m’amène à offrir ma réflexion, de façon alambiquée, sous une forme interrogative. A chacun de la répondre avec sa propre sensibilité ou selon qu’on se place derrière une oeillère ou une grille. La façon atypique qu’est la mienne de célébrer la messe risque de me faire paraître comme un rabat -joie. Que me soit permis de poser quelques vastes interrogations qui m’écrabouillent la tête. Ces vingt ans, seront ils consacrés à solenniser nos fragiles et timides acquis suffisants pour mériter la grâce divine ou à commémorer la mémoire de ceux-là qui sont vaillamment morts sur les champs d’honneur? Les beaux cantiques des panégyristes, des crapauds des marais chantés à la gloire de leurs idoles (Konaré et Touré) vont ils se mêler inextricablement aux pleurs de tristesse qui célèbreront nos martyrs morts? Allons nous couronner d’applaudissements, de discours dithyrambiques et laudatifs le héros de mars 1991 pour qui, certaines ouailles soumises à une fascination mystico-religieuse sont prêtes à mourir? (ATT anbé sa ino fè: ATT nous mourons pour toi). Allons nous tresser des couronnes de lauriers pour Alpha Oumar Konaré et ses compagnons dont le passage à la magistrature suprême de notre pays ne fut pas des plus catholiques? Allons nous nous interroger sur le scrupule de ceux qui ont dirigé la transition et les convier dans un prétoire ? Ou célébrerons nous la mémoire de ceux qui ont disparu sous la charge de la dictature de Moussa Traoré? Ou après un sage exercice d'introspection, allons nous prendre du recul à seule fin de corriger nos lacunes?
Dans la vie des hommes ou des peuples, il est des événements qui méritent d’être célébrés. Soit on les célèbre dans la joie et l’allégresse dans une atmosphère purement ludique ou on les fête dans une espèce d’introspection qui est une période de réflexion, et d’autocritique par un retour vers soi même. Notre choix de l’une ou l’autre manière dépendrait de l’acception qu’on aurait volontiers donné aux vocables de révolution et d’involution.
Sur le plan politique, les mêmes acteurs omnipotents sont toujours là, faisant et défaisant la vie politique de la nation à souhaits. Ceux qui ont été les compagnons fidèles du Général Moussa Traoré sont aujourd'hui les maîtres d'oeuvre de la vie politique malienne si bien que l'âge venant , on se trouve en face de gérontocrates qui croient toujours à leur destin national. Cette sénescence politique révèle notre incapacité à renouveller notre classe politique alors que tout autour de nous dans le monde la classe politique prend un salutaire bain de jouvence. Les intérêts particuliers des politiciens ont pris le pas sur l’intérêt national, ce qui n’a pas manqué d’engendrer une effroyable coupure sociale. La richesse ostentatoire et insolente d’une nouvelle classe malhonnêtement enrichie nargue cyniquement le bas peuple qui ne sait plus à quel saint se vouer. D’où une certaine apathie et une crise de confiance. La faillite morale et éthique des hommes politiques a dramatiquement pris les allures de problème insoluble telles la trisection de l’angle, la construction de l’heptagone régulier, ces problèmes de géométrie sans issue dans l’Antiquité grecque. La corruption et son corollaire, le saccage des déniers publics sont restés au travers de la gorge des maliens telles des arêtes de poisson.
Le multipartisme débridé a été un échec cuissant pour notre pays. Il est ridicule pour un petit pays de 13 millions d’âmes, sans ressources véritables, d’avoir une escarcelle garnie de plus de 130 partis politiques. Le besoin de revoir notre copie s’impose.
En 1997, en butte à sa premiere crise instituionnelle, notre démocratie a failli être victime de sa maladie infantile. Ce qu’on avait perçu comme la manifestation de mauvaise humeur d’un petit merdeux est malheureusement présent comme maladie d’adolescence. Chacun de nous a conscience des imperfections de notre code électoral. Au lieu de le raboter pour lui en donner de nouvelles moulures agréables, on préfère attendre la dernière minutes pour nous offrir un travail bâclé. A la présentation du rapport de Daba sur la réforme institutionnelle, il s’est imposé au bon sens de mettre la râpe sur le sabot du cheval de troie qu’on nous avait présenté. Une espèce de nébuleuse semblait étrangement planer sur ce texte. A quelques encablures des consultations présidentielles, rien n’a été fait comme si les dirigeants se plaisaient à maintenir le flou et la confusion. Quelle approximation! Ce texte imparfait va –t-il être un autre cri de douleur pour les maliens?

Sur le plan social, le tableau n’est guère reluisant. Le panier de la ménagère est dramatiquement vide. Les retraités volontaires de la fonction publique sont venus grossir le nombre des jeunes chômeurs sortis de nos écoles, véritables fabriques en la matière. Tant de familles assises sur de véritables malles aux trésors, tirant le diable par la queue, obérées de dettes, affaiblies par les effets progressifs et lents de la pauvrété et de la misère, sans ressource et tombées dans la dernière nécessité, ne savent plus à quel saint se vouer. Combien en sont-ils pendant ces vingt dernières annnées à s’être immolés à l’eau et à la terre, ces jeunes gens désoeuvrés à la recherche du bien être par délà leur pays? Le chômage, l’insertion des jeunes, l’insécurité, le déficit public, la faillite morale et éthique….sont des réalités criardes de notre pays.
L’école malienne est dans le creu de la vague depuis des lustres. Le forum visant à la sauver fut une véritable diversion. “L’Enseignant” et le “Militaire” ont tous deux piteusement échoué à l’arracher des affres de sa lente agonie. Le niveau de l’élève malien des vingt dernières années laisse à désirer. On s’interroge sur l’avenir du Mali dans les années à venir.
Si le Mali peut se targuer d’avoir un paysage audiovisuel luxuriant avec plus d’une centaine de radios privées, une télévision nationale qui régente l’information avec passion, on peut être à bon droit de se poser la question de savoir si la notion de liberté d’opinion et d’expression, le droit de l’information sont des réalités tangibles. Certains journaux n’existent que par la présence de certains plumitifs prompts à se laisser soudoyer au grand mépris de la déontologie de ce noble métier. La presse qui aurait du jouer le rôle qui est le sien dans cette atmosphère de monarchisme modéré qu’on nous a imposé, n’a pas pu courageusement jouer son rôle de contre pouvoir. Craignant offenser les Dieux de Koulouba, elle fut timorée comme si l’histoire de la “maîtresse du Président” a tempéré ses ardeurs et affecté son imagination.
Un autre Mali était possible. Nous n’avons assisté à la mise sur pied d’aucun projet de développement sérieux. Le pays fut soumis à la fourche caudine du Fonds Monétaire International et de la Banque Mondiale avec son corollaire de drames sociaux. Un désespoir mortel a succédé à la privatisation sauvage de nos enterprises d’Etat. Avec une population d’environ 13 millions, le Mali exporte peu, importe beaucoup. Tout se fait avec l’aide des partenaires économiques et financiers. Une situation qui nous fait ridiculement nous accrocher aux basques des autres et à leur bon vouloir. On ne saurait reposer le développpement d’un pays sur l’empathie, la bienveillance, l’altruisme des autres. On les appelle affectueusement et ridiculement au bord du fleuve djoliba, “les partenaires économiques et financiers” Il faudrait de véritables projets de développement audacieux pour aspirer entrer dans le gotha des pays émergeants. L’élaboration de véritables projets de développement n’est pas tant une dette que les politiciens des vingt dernierès années doivent au Mali mais l’aveu de ce qu’ils doivent par la volonté réelle de prévoir un avenir radieux dans l’indépendance. Hélas! Aucun effort réel n’a été entrepris dans ce sens. La réforme agraire, l’école adaptée aux exigences du monde moderne, l’industrialisation et l’exportation sont le sésame, ouvre-toi. Nos dirigeants ont agi autrement.

Faudrait-il concevoir, stricto sensu, notre révolution dans une acception purement astronomique: retour d’un astre au point où il était parti? Ou devrions nous l’approcher lato sensu, en la définissant comme un événement aux allures historiques qui a lieu dans un groupe où une communauté humaine en insurrection prend le pouvoir au prix de sacrifices en vue de changements profonds, d’une remise en cause radicale? Ces changements affectent la vie politique, économique, sociale...). Faudrait-il aborder l’involution sous une optique purement philosophique qui s’entend comme un développement inverse de l’évolution, un retour à l’homogène, à l’uniformité? Si dans le Cid, le choix entre l’amour et l’honneur fut cornélien, la difficulté et la douleur du mien est entre révolution et involution. A chacun de faire son choix et de répondre à mon dilemme. Comme le disait William Shakespeare, le célèbre poète et dramaturge anglais: “That’s the question!”.
Fatogoma Mohamed ouattara
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