Saturday, May 22, 2010

Coup de gueule

Coup de gueule
En tant qu'africains , le sort de notre chere Afrique nous préoccupe au plus haut point . Après l'effritement du mur de Berlin en 1989 , l'explosion du communisme en 1991 , le fameux sommet de la Baule en 1990 , nous avions eu des raisons légitimes de voir la carte politique de notre continent se re-dessiner avec des régimes democratiques naissant par-ci , par-là . Il y'eut des bons et des moins bons . Nous avions naivement cru que le temps se chargerait de corriger les imperfections . Nous savions également qu'aucune démocratie ne saurait etre une entité en soi , parfaite , mais un projet en cours de realisation . Dix sept (17) ans après , le constat est des plus amères : la démocratie regresse apres avoir été violée dans sa pureté originelle par des dépradateurs dévergondés et sans vergogne . Le phénomène démocratique eut tout simplement l'effet d'un feu de paille .
Un phenomene , d'un genre nouveau , commence a s'impatroniser sur le contient : le changement constitutionnel avec à la clef l'allongement des mandats presidentiels pour un règne ad vitam aeternam . Encore une fois , nous ne baisserons pas les bras . Nous continuerons à dénoncer , à décrier , à nous battre pour une Afrique meilleure . L'Afrique sera ce que nous , ses fils , voudraient qu'elle soit . Elle ne sera pas ce que ces despotes , ces tyrans , ces conservateurs , ces aristocrates , ces rois d'un acabit détestable voudraient qu'elle soit .
Ces avides de pouvoir , ces indispensables - Dieu seul sait s'il y'en a qui dorment dans nos cimetieres - veulent s'eterniser au pouvoir . Nous leur disons non et non . Nous nous amuserons a leur raffraichir la memoire en rappelant certains principes et fondements de la demaocratie .
La démocratie est un régime politique dans lequel le pouvoir est detenu et contrôle par le peuple (principe de souveraineté) , sans qu'il y ait des distinctions dues à la naissance , la richesse , la compétence...(principe d'égalité) . En règle générale , les démocraties sont directes ou representatives , le pouvoir s'exercant par l'intermediaire de representants désignés lors d'élection au suffrage universel .
D'autres principes et fondements se conjuguent et s'articulent pour faire de la démocratie un tout complet et cohérent :
la liberté des individus
la règle de la majorite
l'existence d'une constitution et d'une juridiction associée : le conseil constitutionnel
la séparation des pouvoirs (legislatif , exécutif et judiciaire )
la consultation régulière du peuple (referendum et élection )
la pluralité des partis politiques
l'indépendance de la justice
liberté de la presse
Toute pratique démocratique qui ignorerait ou enfreindrait ces principes sacro-saints glisserait inéluctablement dans la dictature , la tyrannie , l'oligarchie , le totalitarisme , ou la monarchie absolue ( au lecteur revient le choix du vocable de sa convenance ).
Par délà les races , les religions , les cultures et même la géographie , les êtres humains ont un dénominateur commun : le refus et la révolte devant l'injustice . De la même manière l'Europe s'est insurgée et defait le salazarisme , l'hitlérisme , le franquisme , ....et autres formes de totalitarisme , de la même manière l'Afrique fera voler en eclats toute vélléïté et désir de monarchie absolue . Le chemin est long , la tâche est ardue , eue egard à la longueur étirante de la liste lugubre des presidents "patriotiques" . Le combat de la jeunesse africaine est duel:
Combattre le déverrouillage de la constitution au profit d'un homme , d'un clan , d'une famille (débouchant sur la monarchie absolue ou l'oligarchie )
Combattre la gérontocratie qui est la resultante de la monarchie , dans la durée .
Pendant que notre maître d'hier , la France , qui somme toute demeure pour les africains , l'étalon réferentiel en matière de juridiction , s'est employée et réussit à reduire la durée du mandat presidentiel (du septennat au quinquennat ) , l'Afrique dans sa grande majorité rame à contre courant en tripatouillant les lois fondamentales dans sa soif inextinguible de pouvoir . Sauter le verou constitutionnel pour se maintenir au pouvoir aussi longtemps qu'on le veut devient le jeu favori de nos saltimbanques politiques . Comme dans un jeu de domino , de proche en proche , la gangrène gagne l'Afrique "démocratique" . La liste des "farceurs" n'a de cesse de s'allonger de façon exponentielle au gré de la fin de leurs mandats .
Le nom de Mamadou Tanja du Niger est le dernier en date l'une liste qui ne finira pas de s'allonger . Honte à Paul Barthelemy M'biya du Cameroun , à Omar Odimba Bongo* du Gabon , Youwéri Musseweni (Ouganda ) , Idriss Déby (Tchad ) , Blaise Compaoré (Burkina ) , feu Gnassingbé Eyadéma (Togo ) , feu Lansana Conté (Guinée ) , Abdelaziz Boutéflika (Algérie ) , Zine Abidine Ali (Tunisia ) , Mohammar Khadafi ( Libye ) , Hosni Boubarak (Egypte ) . La constitution en Afrique ressemble curieusement a une belle et vénérable démoiselle qu'on viole impunément .
Il semberait que les belles leçons de démocratie dispensées par Nelson Mandela , le sud africain , Alpha Omar Konaré , le malien , John Jerry Rawlings et John Agyekun Kufor , les ghanaens seraient tombées sur la toile ciree de l'indifférence la plus radicale de nos réviseurs constitutionnels . Nous ne saurons rester les bras croisés devant l'allongement de cette liste de la honte sans rien faire . L'échec de Frederick Chiluba en Zambie en 2001 sous la pression de la rue , la raclée infligée par le parlement malawite au président Bakili Muluzi en 2002 à la recherche d'un troisième mandat , nous donnent du culot et des raisons de croire que notre combat et notre volonté à freiner le phénomène ne seront pas vains . La véritable vanité résiderait dans l'inaction , dans la contemplation béate et complaisante de ces bêtes de cirque politique . Si nous nous refusons a jouer les peuples-moutons , l'avenir sera des plus radieux , plein de promesses et de changements pour l'Afrique car les Konaré , Mandela , kuffor and Rawlings seront pour l'Afrique démocratique ce que Gorbatchev fut pour le demantelement du communisme . Le phénomène révolutionaire est contagieux , il n'en demeure pas moins pour la passivité . La démocratie ne saurait être un don du ciel , elle se conquiert . A nous donc de choisir , le destin de l'Afrique se trouve entre nos mains . A bon entendeur salut !
ouattara. Fatogoma mohamed
Post scriptum
Pendant que j'ecrivais cet article , Omar Odimba Bongo se battait entre vie et trepas , le lendemain de sa publication sur le web , Bongo tira sa reverence a 73 ans apres 41 longues annees au pouvoir . Donc il faudra lire : feu Omar Odimba Bongo

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